Extrait du Contrat Social, Livre III, Chapitre Premier
Recherche de Documents : Extrait du Contrat Social, Livre III, Chapitre Premier. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tenn • 10 Février 2015 • 249 Mots (1 Pages) • 1 179 Vues
Toute action libre a deux causes qui concourent à la produire, l’une morale, savoir la volonté qui détermine l’acte, l’autre physique,
savoir la puissance qui l’exécute. Quand je marche vers un objet, il faut premièrement que j’y veuille aller ; en second lieu,
que mes pieds m’y portent. Qu’un paralytique veuille courir, qu’un homme agile ne le veuille pas, tous deux resteront en place. Le
corps politique a les mêmes mobiles ; on y distingue de même la force et la volonté, celle-ci sous le nom de puissance législative,
l’autre sous le nom de puissance exécutive. Rien ne s’y fait ou ne s’y doit faire sans leur concours.
[…] La puissance législative appartient au peuple, et ne peut appartenir qu’à lui. Il est aisé de voir au contraire, par les principes
ci-devant établis, que la puissance exécutive ne peut appartenir à la généralité comme législatrice ou souveraine ; parce que cette
puissance ne consiste qu’en des actes particuliers qui ne sont point du ressort de la loi, ni par conséquent de celui du souverain*,
dont tous les actes ne peuvent être que des lois.
Il faut donc à la force publique un agent propre qui la réunisse et la mette en oeuvre selon les directions de la volonté générale,
qui serve à la communication de l’État et du souverain, qui fasse en quelque sorte dans la personne publique ce que fait dans
l’homme l’union de l’âme et du corps. Voilà quelle est dans l’État la raison du gouvernement, confondu mal à propos avec le
souverain, dont il n’est que le ministre.
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