De l'inégalité - Rousseau

“X Tout animal a des idées puisqu'il a des sens, il combine même ses idées jusqu'à un certain

point, et l'homme ne diffère à cet égard de la bête que du plus au moins : quelques

philosophes ont même avancé qu'il y a plus de différence de tel homme à tel homme que de

tel homme à telle bête”. Voilà comment jean jacques rousseau évoque l’homme dans son

œuvre, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.

Jean- Jacques Rousseau est un philosophe, écrivain, né en 1712, à Genève et mort en 1778.

Ses œuvres ont connu beaucoup de succès mais elles lui ont également causé des différents

avec l’Eglise catholique. Il a principalement vécu sous le règne de Louis XV.

Louis XV ne reprenant le trône qu’à l’âge de 5 ans, à la suite du décès de François I en 1715,

il va alors s’en suivre une longue période de régence de ce jeune roi en France. Il est

important de le préciser car, pendant cette période, la France entre dans une tendance

progressiste, prémices du courant des Lumières.

On place généralement Rousseau parmi les philosophes des Lumières avec Voltaire, Diderot

et Montesquieu. Mais il demeure un penseur singulier pour son époque et est souvent à

contre-courant de ses contemporains. Sa pensée la plus connue est le contractualisme.

C’est une doctrine politique qui pense que la société et l’état sont fondés sur un contrat

passé entre les êtres humains. C’est dans son livre du contrat social que Rousseau

développe sa version du contractualisme.

Mais aujourd’hui, nous allons nous intéresser à un ouvrage antérieur pour comprendre la

pensée sociale de Rousseau : le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi

les hommes.

Ce livre divisé en deux parties, et est une réponse à une question posée lors d’un concours

de l’académie de Dijon qui questionnait l’origine de l’inégalité des conditions parmi les

hommes et si elle était autorisée par la loi naturelle ?

Dans la première partie rousseau développe ce qu’il appelle “l’état nature”. Dans la seconde

partie il montre comment les hommes en faisant société ont créé entre eux des inégalités.

Les deux parties du livre étudient deux types d’hommes : celui de l’état nature et celui

civilisé de la société regroupée sous la direction d’un état politique.

Le but de rousseau est de partir de l’Homme de l’état nature pour comprendre l’homme de

l’état civil dans la société constituée. Rousseau est dans une démarche descriptive : ce

qu’est L’homme. Il fait par là une anthropologie : une étude de l’homme. Il veut montrer

que l’inégalité n’est pas naturelle mais dépend, en fait, de la culture humaine et de la

sociabilisation de l’homme... Dans ce livre, Rousseau entreprend une démarche normative.

Mot qui provient du mot norme : règle en latin. Cette démarche vise à démontrer ce qui

“devrait être” par rapport à une situation donnée. Il s’agira de dire comment l’état doit être

constitué et comment il devrait être organisé.

Revenons au discours, celui-ci s’intitule ......

Pour comprendre la démarche de Rousseau, il faut également comprendre la différence

entre ce qu’est un fondement et une origine. Une origine renvoie à une question de fait. Il

s’agit de savoir si les inégalités ont une origine naturelle indépendantes des actions. Le

fondement renvoi, au contraire, à une question de droit. On distingue ce qui est en fait,

factuel, on est dans le descriptif, de ce qui est en droit, de ce qui devrait être, on est alors

dans le normatif.

L’origine est dans le descriptif, le fondement est dans le normatif. Il s’agit donc de savoir ce

qui justifie les inégalités. Nous allons voir que l’origine des inégalités est tout simplement

l’entrée de l’homme en socio et en ce qui concerne les fondements normatifs, il n’y en a

aucuns de légitime car tous les hommes, dit Rousseau, sont libre et égaux par nature et

doivent par conséquent le rester. Rousseau ne parle pas ici des inégalités physiques mais de

l’inégalités sociale et politique qui est, à ses yeux, injustifiées par la nature humaine. En

effet si l’on pense aux différences de forces entre les hommes et les femmes, c’est une

différence qui s’explique biologiquement alors que l’inégalité sociale ne trouve pas

d’explication biologique. Suivons Rousseau dans le cheminement de son argumentation.

I : Première partie du discours :

Rousseau commence par s’opposer aux philosophes qui pensent les êtres humains comme

étant des êtres naturellement en conflit, au contraire de Hobbes.

Pour Rousseau, l’erreur de Hobbes est de décrire l’homme non pas comme l’homme tel

qu’il est à l’état de nature mais l’homme civil. Pour Rousseau,

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