Déontologie du journalisme
Thèse : Déontologie du journalisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 7 Octobre 2013 • Thèse • 3 096 Mots (13 Pages) • 935 Vues
À la veille de la guerre de 1914-18, les quatre plus grands quotidiens français sont Le Petit Parisien, Le Matin, et Le Journal et Le Petit Journal, devenu célèbre en exploitant l'affaire Troppmann en 1869, ce qui en fait rapidement le principal concurrent du Figaro, fondé en 1826. L'Humanité, lancée en 1904 par le socialiste Jean Jaurès, devient l'organe de presse du PCF.
À la Belle Époque et durant l'entre-deux-guerres, la presse, dont une partie est financée par la publicité (un tiers des recettes avant 1914 pour Le Matin, propriété du sulfureux Maurice Bunau-Varilla 1), publie aussi des feuilletons (Gaston Leroux, etc). D'autres journaux apparaissent pendant l'entre-deux-guerres, tel Paris-Soir, édité par Jean Prouvost, qui recrute de grands noms (Pierre Lazareff, Paul Gordeaux, Blaise Cendrars, Joseph Kessel, Georges Simenon, Antoine de Saint-Exupéry, etc.). Un journal satirique, Le Canard enchaîné, est fondé en 1915 pour protester contre la censure gouvernementale.
Tous les journaux ayant paru sous l'Occupation, dont Le Matin et Le Temps, sont interdits de parution à la Libération puis expropriés en 1946 par le GPRF. Le Petit Parisien est remplacé par Le Parisien libéré, ancêtre du Parisien, tandis que Le Monde de Hubert Beuve-Méry hérite de l'infrastructure du Temps.
Dans les années 1970, alors que l'ORTF réglemente la radio et la télévision, Robert Hersant rachète Le Figaro et parvient à constituer un empire de presse, le groupe Hersant. C'est à la même époque qu'un petit groupe de maos, protégés par Jean-Paul Sartre, fondent Libération, qui devient progressivement l'un des principaux quotidiens de gauche non-communiste. En 1974, la loi cressard définit les droits des journalistes pigistes.
Déontologie[modifier le code]
Article détaillé : Déontologie du journalisme.
La rédaction du Pré-Botté à Rennes, ancien siège de Ouest-France, l'un des plus gros quotidiens de la PQR française.
Les journalistes sont tenus à des règles déontologiques dont les bases sont la vérification des faits et la protection des sources. Une Charte des devoirs des journalistes a été rédigée en juillet 1918 et révisée en 1938 puis en 2011. La version de 1938 stipulait qu'« un journaliste digne de ce nom [...] s’interdit d’invoquer un titre ou une qualité imaginaires, d’user de moyens déloyaux pour obtenir une information ou surprendre la bonne foi de quiconque », ce qui lui a valu d'être contestée lors de l'émission Les Infiltrés, diffusée depuis octobre 2008 sur France 2, certains estimant le journalisme d'investigation doit recourir à des images volées comme dans cette émission2.
La Loi Brachard de 1935 créant un statut de journaliste professionnel et celle de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels en mai 1936 pouvait laisser croire que la profession se dotait d'un organisme comparable à l'Ordre des avocats et habilité à juger du respect des règles déontologiques. Le rapporteur de la loi promulguée le 29 mars 1935, le député de l’Aube Émile Brachard, un radical, affirmait alors que « l'établissement de la carte d'identité aidera puissamment à l'organisation méthodique d'une profession longtemps demeurée dans l'anarchie »3.
La loi ne prévoyant pas ce rôle à la commission, le texte de 1918 est resté d'actualité jusqu'en janvier 1938, date à laquelle il a été révisé et complété. Une version modernisée, intitulée « Déclaration des devoirs et des droits des journalistes », a été adoptée en 1971 par les fédérations de journalistes de la Communauté européenne, de Suisse et d’Autriche, et de plusieurs organisations internationales de journalistes. C'est ce texte qui sert de référence aux journalistes français, et que les syndicats de journalistes proposent de faire figurer en préambule de la convention collective des journalistes.
Les attaques sexistes de certains journalistes, en particulier, en 1991, contre le Premier ministre Édith Cresson, dépeinte par Le Bébête show comme la panthère Amabotte, soulève l'indignation des milieux féministes 4,5,6,7.
Il existe aussi des codes informels ou des chartes déontologiques propres à certains organes de presse ou groupes audiovisuels (comme notamment en France avec le journal Le Monde et France Télévisions), qui reprennent et complètent la charte adoptée par les syndicats et les représentants des journalistes.
Censure et protection des sources[modifier le code]
Articles détaillés : Censure en France et Article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme.
La liberté de la presse et la déontologie de la presse sont indissociables d'un autre enjeu, celui de la censure, ainsi que du principe de protection des sources d'information des journalistes, plusieurs fois mis à mal dans des affaires récentes, souvent au titre de la violation présumée du secret de l'instruction, ce qui a valu à la France plusieurs condamnations par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) 8 (on peut citer l'affaire Guillaume Dasquié 9,10,11; perquisition au Canard enchaîné à l'été 2007 dans le cadre de l'affaire Clearstream 12, audition en 2005 de journalistes du Berry républicain 13, perquisition au Point et à L'Équipe en 2004-05 suite à la publication d'articles sur l'affaire de dopage Cofidis 14,15, etc.).
Une loi dite de « protection du secret des sources des journalistes » a été adoptée le 4 janvier 2010 16. La gauche a voté contre cette loi, jugée insuffisante 17,18,19,8. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) s'est inquiété notamment des exceptions apportées par la loi à la protection des sources 20, qualifiée par la CEDH de « [pierre angulaire] de la liberté de la presse » 21.
Critiques sur la représentativité politique[modifier le code]
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