Ce Qui Est Naturel A-t-il nécessairement Une Valeur que ce qui est artificiel ?
Recherche de Documents : Ce Qui Est Naturel A-t-il nécessairement Une Valeur que ce qui est artificiel ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 26 Mai 2012 • 1 349 Mots (6 Pages) • 4 150 Vues
Ce Qui Est Naturel A-T-Il Nécessairement Plus De Valeur Que Ce Qui Est Artificiel?
Demander si ce qui est naturel vaut nécessairement plus que ce qui est artificiel présuppose l'existence d'un jugement courant en faveur d'une réponse positive. La supériorité du naturel est due au fait qu'il s'associe, dans notre esprit à des valeurs comme la pureté, la simplicité quand son contraire évoque la sophistication et la tromperie. La signification morale de l'opposition est évidente mais sachons voir qu'elle est plus complexe qu'elle ne semble. En effet, être naturel est aussi la marque d'un caractère sans délicatesse, brutal voire méchant. La spontanéité n'est pas en soi une qualité. De même, l'immédiateté est aussi une propriété à étudier. Ce qui est premier est-il forcément meilleur? Est-ce un modèle à imiter ou bien au contraire un matériau à élaborer? Cette problématique se pose avec acuité quand on sait que l'homme est un être qui ne peut vivre sans technique donc sans transformer son milieu. Dévaloriser l'artificiel n'est ce pas oublier ce que nous sommes
La distinction de ces deux notions renvoie d'abord à deux manières opposées d'exister. Plus précisément, est "naturel" ce qui se produit sans l'intervention technique de l'homme. La lumière du soleil est "naturelle" par opposition à celle de la lampe. L'étymologie de "nature" est liée aux idée de naissance, de croissance selon un principe interne de développement. Ainsi un être vivant grandit en vertu de sa loi propre ou de son programme. C'est ainsi qu'Aristote différencie la nature de l'art. Il convient ici de ne pas entendre ce terme dans son sens uniquement esthétique. Art est d'abord synonyme de technique, c'est-à-dire d'un savoir-faire appris par opposition à l'instinct qui est inné. L'instinct, cet "ouvrier sans conscience" selon le mot de Hegel, permet à l'animal d'accomplir des opérations vitales sans avoir eu besoin d'éducation. L'imitation le met rapidement en possession des manières de faire indispensables à sa survie. Chaque homme, au contraire, doit passer par une longue période...
L'appartenance d'une chose à la nature, c'est-à-dire à ce qui existe spontanément en dehors de nous, en tant que milieu environnant donné, lui donne-t-elle systématiquement un prix, en fait-elle un idéal, une chose hautement désirée ou préférée ?
PROBLEMATIQUE
Notre temps est marqué par une prise de conscience écologique, et par un mouvement qui tend donc à vouloir nous faire respecter la nature. Son présupposé est par conséquent qu'il y a quelque chose de respectable dans la nature, et que donc ce qui est naturel a une valeur. C'est pourtant, en apparence, quelque peu paradoxal : en effet l'idée même de valeur est culturelle, elle marque l'importance d'un sens, et donc l'intervention de l'homme. Se peut-il alors que la nature elle-même ait une valeur, ou bien est-ce l'intervention de l'homme qui lui confère cette valeur qu'elle n'aurait pas par elle-même ? La valeur de la nature est-elle quelque chose de donné ou quelque chose de construit ?
C'est donc en fonction d'eux-mêmes et de leur intérêt personnel que les faibles font les lois, qu'ils attribuent des louanges, qu'ils répartissent des blâmes. Ils veulent faire peur aux hommes plus forts qu'eux et qui peuvent leur être supérieurs. C'est pour empêcher que ces hommes ne leur soient supérieurs qu'ils disent qu'il est vilain, qu'il est injuste, d'avoir plus que les autres et que l'injustice consiste justement à vouloir avoir plus. Car, ce qui plaît aux faibles, c'est d'avoir l'air d'être égaux à de tels hommes, alors qu'ils leur sont inférieurs.Et quand on dit qu'il est injuste, qu'il est vilain, de vouloir avoir plus que la plupart des gens, on s'exprime en se référant à la loi. Or, au contraire, il est évident, selon moi, que la justice consiste en ce que le meilleur ait plus que le moins bon et le plus fort plus que le moins fort. Partout il en est ainsi, c'est ce que la nature enseigne, chez toutes les espèces
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