Apologie De Socrate I

Apologie de Socrate

Première partie

1. A- Socrate, dans la partie 1 de l’Apologie, commence en faisant la distinction du terme <<habileté à parler>>. Des deux habiletés à parler dont il fait la différence, une appartient aux sophistes et l’autre, à Socrate lui-même. Il marque l’antithèse entre l’idée d’être habile à convaincre, à persuader, à dire des faits dans une formulation qui séduira l’auditoire, en mettant la vérité de côté s’il le faut, et le fait de dire cette même vérité.

B-Il dit lui-même avoir <<presque oublié [qui il est], tant leurs [les sophistes] discours étaient persuasifs>> . Pourtant, Socrate stipule clairement qu’il se situe du côté de la vérité. Il dit même se considérer comme orateur si être habile à parler signifie dire la vérité, et ne pas adhérer à leur manière de parler : <<À moins bien entendu qu’ils n’appellent habile à parler celui qui dit la vérité. Si c’est ça qu’ils veulent dire, moi-même je conviendrais être orateur. Mais à leur manière, non.>> Il désire donc clairement faire comprendre qu’il n’a rien à voir avec les techniques de rhétoriques des sophistes et que sa façon de s’exprimer reste humble et consiste à ne pas prétendre connaître des faits qu’il ignore.

2. A- Les sophistes désapprouvaient vivement Socrate depuis déjà bien longtemps, disant aux plus jeunes <<qu’il est un certain Socrate, un sage, réfléchissant sur des phénomènes aériens, ayant cherché à fond toute chose sous terre, et faisant triompher l’argument inférieur>> . Les reformulant sous forme d’accusation formelle, Socrate se défendra donc de ces accusations anciennes en premier. Celles-ci signifient donc que les sophistes considéraient Socrate comme un vieil homme à la limite de la folie, étudiant le cosmos et étant particulièrement habile à manier l’argument.

B- Aux yeux de Socrate, la menace que représentent les anciennes accusations portées contre lui est davantage une préoccupation que les nouvelles, bien que celles-ci soient redoutables aussi. Il explique cela en disant : <<En effet, leurs auditeurs croient que ceux qui font ces recherches [celles de Socrate] ne reconnaissent pas les dieux. De plus, ces accusateurs sont nombreux et ont depuis longtemps portés leurs accusations>> . C’est donc dire que cela fait des années que les ennemis de Socrate véhiculent ce message aux plus influençables, qui eux aussi à leur tour débiteront ces mêmes paroles aux futures générations, faisant en sorte que ces mensonges proférés envers Socrate, à force de répétition, sont considérés comme des vérités. Les personnes assistant à son procès sont donc logiquement en grande partie convaincues des reproches lancées à Socrate, ce qui signifie qu’il doit convaincre tous que ces accusations anciennes ne sont pas fondées avant de pouvoir faire sa défense pour les accusations nouvelles. Pour les plus âgés, ne fait d’être accusé de ne pas honorer les dieux et de voir d’autres explications aux phénomènes naturels est une très grave chose. Il doit aussi se défendre devant un bon nombre de gens qu’il aurait offensé en leur enlevant le titre de sage. C’est donc pour cela que Socrate craint ces anciennes accusations encore plus que celles qui risquent de lui couter la vie ; il prêche la vérité, et le fait que tant de personnes aient été manipulées à croire quelque chose qui n’est absolument pas vrai l’indigne. Il leur reproche aussi leur arrogance, ayant fait <<un procès par défaut, puisque personne ne présentait défense>> . D’autre part, Socrate mentionne qu’il fait face à des ennemis sans nom et sans visage, qu’il est incapable d’identifier car trop nombreux, et donc contre qui il ne peut visiblement pas argumenter.

3. A- Socrate souhaite se défendre des deux accusations suivantes :

-Socrate commet l’injustice et s’ingère partout en faisant des recherches sur les choses sous la terre et dans le ciel, en faisant triompher l’argument inférieur et en enseignant ces choses à d’autres.

-Socrate entreprendrait d’éduquer des êtres humains et en tirerait de l’argent.

B- Pour la première accusation en question, Socrate se défend en disant premièrement que c’est à Artistophane qu’incombe la faute de ses accusations. Avec sa pièce destinée à faire de Socrate la risée de tous, il l’a imagé comme étant un sorte de fou flottant dans les airs et racontant des sottises sur ces phénomènes aériens. Socrate désire donc se distancer de ce à dont ses calomniateurs l’accusent, c’est-à-dire à l’étude des phénomènes naturels, tels que la cosmologie ou l’astronomie. Il lance un appel direct au bon sens de ses concitoyens, en leur demandant de se questionner les uns les autres s’ils l’auraient réellement entendu parler de telles choses. Il dit donc qu’il ne s’intéresse plus aux choses de la Nature, mais bien celles de la nature humaine.

Pour ce qui est de la deuxième accusation, Socrate démentit le fait qu’il enseigne aux autres comme les Sophistes le font, en demandant de l’argent en retour de leurs enseignements futiles et dérisoires. Pour ne laisser aucun doute sur le fait qu’il ne se considère pas détenteur de la science qui permet de <<rendre

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