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Ma sensibilité esthétique est-elle conditionnée par notre histoire collective ?

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Par   •  5 Octobre 2021  •  Compte rendu  •  979 Mots (4 Pages)  •  343 Vues

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Essai philosophique sur la sensibilité esthétique

Au sens général du terme, la sensibilité est la faculté d’être intérieurement touché par des objets et de répondre à leur excitation. La sensibilité, pour V. Basch est "de toutes les énergies de l’âme humaine […], la plus capricieuse, la plus volage, la plus instable".

Le rôle de cette capacité dans la création artistique est considérable, car elle est particulièrement utile pour garder une distance avec la réalité, qui est la caractéristique des œuvres d'art réussies : la musique, la poésie, les arts plastiques et en architecture. On considère le début des réflexions de la sensibilité esthétique avec Aesthetica de Alexander Gottlieb Baumgarten en 1986.

On intéresseras aux pensées d’Henri Bergson dans son Essai sur les données immédiates de la conscience en 1889 et celle de Walter Benjamin dans L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique de 1939.

Ma sensibilité esthétique est-elle conditionnée par notre histoire collective ?

Dans un premier temps, on verras la réception de la sensibilité par recueillement et ensuite par distraction.

Contrairement à la réception par distraction, celle par recueillement date d’avant le XXe siècle. C’est une ancienne attitude légitime qui fait la distinction de la classe dans le rapport de l’art. C’est une expérience individuelle, comme une contemplation d’une œuvre d’art. L’œuvre nous hypnotise pour ressentir une émotion suggérée par l’art : on oublie momentanément notre personnalité qui empêcherait une véritable expérience vis à vis de l’œuvre.

C’est l’émotion esthétique, l’œuvre d’art nous rend suggestible et nous suggère une émotion. On sort de notre vie sociale pour avoir un moment privilégié avec l’art, une expérience hors du temps, de la vie et de l’histoire.

Prenons l’exemple de l’architecture, selon Bergson, elle donne des effets similaire à ceux du rythme. "La répétition indéfinie du même motif architectural" montre que notre façon de percevoir l’œuvre se déshabitue de ces changements incessants. Contrairement à lui, Benjamin, pense qu’il faut faire un effort d’attention sur le bâtiment, le contempler : c’est un modèle de réception visuelle.

La réception par recueillement a une valeur culturelle : elle peut valoir comme un culte au sens religieux, comme si l’œuvre d’art avait une aura, une puissance d’évocation d’une transcendance supérieure. Le concept d'aura peut être appliqué aux œuvres d'art et aux objets naturels. Nous pouvons ressentir l’aura des montagnes, de la plage... Le déclin de l'aura est dû au fait que la masse désire rapprocher les choses de l'humanité.

Pour Benjamin, l'aura est la mesure et l'effet de authenticité de l’œuvre : "unique apparition d’un lointain, si proche soit-il", contrairement à Bergson qui pour lui, l’aura, la sensibilité esthétique se mesure en intensité et en profondeur. "la toile sur laquelle se trouve le tableau […] invite le spectateur à la contemplation ; devant elle, il peut s’abandonner à ses associations d’idées", on en revient encore à l’hypnotisation de l’œuvre pour avoir une relation privilégiée avec l’art.

À partir du XXe siècle, la réception par distraction apparaît.

Ce nouveau type de réception, aborde une nouvelle attitude portée par la masse, c’est la nouveauté historique du rapport à l’art dans le siècle des grandes guerres. C’est une expérience qui se veut collective, comme le cinéma par exemple. Benjamin donne l’avis de Duhamel qui est selon lui le plus radical sur les critiques du cinéma. Il reproche notamment au cinéma, le type d’intérêt qu’il suscite chez les masses. Pour résumer, le film est "un passe-temps d’illettrés, de créatures misérables […], un spectacle qui ne demande aucun efforts […], n’éveille au fond des cœurs aucune lumière". Cela est compréhensible car le film combine plusieurs images par seconde et on ne peut pas apprécier chaque images à sa juste valeur. La réception par distraction, repose sur une vie sociale avec des discussions, des jugements partagés sur les œuvres.

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