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L'oeuvre d'art est-elle une imitation de la nature?

Dissertation : L'oeuvre d'art est-elle une imitation de la nature?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Mai 2022  •  Dissertation  •  1 834 Mots (8 Pages)  •  748 Vues

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L’ŒUVRE D’ART EST-ELLE UNE IMITATION DE LA NATURE

Le travail au brouillon

Problématique : L’œuvre d’art est-elle une imitation de la nature ?

Ici, on a affaire à l’œuvre d’art, un objet anthropologique donc, un objet qui n’est pas naturel. Cela expliquerait pourquoi l’art tente « d’imiter » la nature puisque justement l’art n’est pas une chose naturelle mais artificielle (bien faire cette distinction car dans la philosophie esthétique, souvent la notion de la catégorisation des arts est privilégiée).

Ainsi, l’œuvre d’art cherche à imiter la nature, elle doit donc respecter la perspective, les règles et encore afin d’être qualifié de « mimesis » un art qui mime la nature. Cependant, l’œuvre d’art doit-elle être une imitation de la nature pour être ce qu’elle est ? Autrement dit, peut l’art être qualifié d’une « œuvre d’art » si elle n’imite pas la nature ? Une question qu’on cherchera à répondre dans le développement.

Enfin, la nature est l’antonyme de l’artifice. La nature porte aussi allusion aux droits naturels de l’Homme (une liberté illimitée dans l’état de nature) auxquels tout le monde est en droit d’aspirer en société.

Donc… l’œuvre d’art est-elle une imitation de la nature ?

L’œuvre d’art est nécessairement et dans tous les cas un objet qui n’appartient pas à la nature. C’est un objet fabriqué par l’Homme, ou si je puis dire, par un artiste. Ainsi l’œuvre d’art est par principe, artificiel mais est-ce que l’œuvre d’art est une imitation de la nature ? Cela veut dire, en d’autres mots, est-ce que l’œuvre d’art imite-elle la nature ? Pour répondre, d’abord, il semble que l’œuvre d’art vise à imiter la nature pour but d’être légitime. Dans ce cas, selon plusieurs artistes et philosophes, l’œuvre d’art est une imitation de la nature. On pourrait donc se dire, en quoi l’œuvre d’art devient-elle une imitation de la nature ?

I. En quoi l’œuvre d’art devient-elle imitation de la nature ?

L’œuvre d’art devient une imitation de la nature, d’après certains philosophes, du moment où cette œuvre est une imitation de la nature idéalisée et harmonieuse. Par exemple, un art statuaire grec garantissant une copie parfaite de la nature, on pourrait considérer cette œuvre comme une imitation de la nature mais jamais considère-t-on cette œuvre comme un objet naturel, bien évidemment… Nous pouvons prendre l’exemple de Michel-Ange et ses sculptures de statues grecques remplissant toute imitation de la nature ou les œuvres d’art de Phidias. Or, nous cherchons à savoir en quoi l’oeuvre d’art devient-elle imitation de la nature ? Si cette œuvre, comme ceux de Michel-Ange et Phidias, imite parfaitement la nature, alors cette œuvre d’art est légitime, d’où l’œuvre est une imitation de la nature.

On a vu donc que l’œuvre d’art est légitime si cette œuvre remplit les caractéristiques d’un art « mimesis ». Or, si l’œuvre tente « d’imiter » la nature alors nous pouvons supposer que la véritable  « nature » de l’art est d’origine artificiel : l’œuvre d’art imite la nature pour cacher son artifice. Pour reformuler cette phrase autrement, si l’œuvre imite la nature, est-ce pour exposer plutôt son artifice ?

L’œuvre d’art est catégorisée comme objet anthropologique, c’est-à-dire que l’œuvre d’art est  nécessairement un objet artificiel (Hannah Arendt, La Crise de la Culture). Les œuvres d’art, comme nous les avons vus chez Michel-Ange et Phidias, cachent leur véritable identité par le biais de l’imitation. Cependant, si nous sommes capables d’identifier cette imitation alors nous pouvons donc en déduire que cette œuvre est plutôt artificiel  (hyper-réalisme de Duane Hanson), dans ce cas, l’œuvre est nécessairement une imitation de la nature.

Mais en quoi l’art, qui imite la nature, montrant davantage son artifice, est une œuvre d’art ?

Selon Hannah Arendt, toutes les œuvres d’art auraient une « immortalité potentielle » puisque ce sont des objets contingents et pas nécessaires (contrairement aux objets d’usages et produits de consommation qui sont nécessaires). Or une œuvre qui a une durabilité indéterminée, n’est-ce pas une œuvre qui est d’ordre artificielle ? Les statues grecques de Michel-Ange et de Phidias, par exemple, sont des objets artificiels or ces sculptures imitent parfaitement la nature idéalisée. Donc ces sculptures sont des objets contingents avec une durabilité indéterminée qui leur permettent d’être des œuvres artificielles, toutefois, elles imitent la nature… et pourtant ce sont toujours des œuvres d’art.

On a vu donc que l’œuvre d’art est nécessairement artificielle. Or la plupart des œuvres d’art (artificielles) vont chercher à imiter la nature pour être qualifiée d’œuvre légitime. Bien que l’art cherche à être légitime en imitant la nature, d’autres artistes, sans forcément le savoir, vont produire des œuvres respectant cette imitation puisque leurs œuvres ont une « immortalité » expliquant leur artifice et pour cacher cette artifice, les auteurs d’œuvres vont tâcher de reproduire des caractéristiques naturelles dans leurs œuvres.

Mais est-ce possible qu’un artiste chercherait non pas à cacher l’artifice de l’oeuvre mais plutôt d’exposer davantage son artifice pour montrer son originalité. Or, une œuvre qui est originale, qui est nouvelle et par conséquent qui ne respecte pas les règles, n’est-ce pas une œuvre d’art ?

II. Pourquoi une œuvre serait-elle considérée comme une « œuvre d’art » si celle-ci rejette sa fausse identité (imitation de la nature) et embrasse son artifice ?

D’abord, qu’une œuvre soit une imitation de la nature ou non, elle peut être œuvre d’art du moment où elle subi la muséification. Comme Hannah Arendt l’a expliqué, toutes les œuvres d’art sont clairement artificielles et peuvent entrer dans la procédure d’une muséification qui consiste à préserver ces œuvres. D’après Marcel Duchamp, un objet reconnu exposé dans un musée peut être qualifié aussi d’une œuvre d’art légitime (c’est l’institutionnalisme) , même si cette œuvre n’imite pas la nature parfaite (par exemple « Ready-Made » de Marcel Duchamp).

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