Contemplatifs, Nietzsche
Commentaire de texte : Contemplatifs, Nietzsche. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zohra.allani • 9 Décembre 2020 • Commentaire de texte • 1 094 Mots (5 Pages) • 1 089 Vues
Contempler (v) : regarder une chose avec admiration, avec attention.
Dans ce texte, paragraphe 301 tiré du Gai savoir IV nommé Illusions des contemplatifs, Nietzsche nous donne la véritable définition d’un contemplatif, son rôle, sa valeur ainsi que sa perception du « moi » qui va à l’encontre même de celle du sens commun ou encore lui-même (contemplatif) qui est qu’ils sont inférieurs aux hommes actifs.
Mais alors, les contemplatifs sont-ils les poètes de ce monde ? Selon l’auteur, qui lui-même se qualifie comme tel, les contemplatifs sont ceux qui ont donné valeur à toutes choses, mais également ceux qui donnent l’action aux actifs.
Nietzsche ouvre son texte en posant l’idée qui suit : il y a des hommes supérieurs et inférieurs. Cette différence est dû au fait que certains se pensent plus sensibles que d’autres ; ils peuvent « voir et entendre infiniment plus ». Ces hommes dits supérieurs peuvent, selon eux, derrière un paysage, des paroles ou encore des actions, interpréter bien plus que les hommes inférieurs qui s’arrêteraient aux sens premiers de ses choses. L’auteur ajoute également que c’est cela même qui distinguent les hommes des animaux ; nous pensons, mais aussi des animaux supérieurs et inférieurs : un animal ayant des sens plus développés qu’un autre aura plus de chance de survivre et donc par cela être supérieur.
De même que plus sensible un homme est, et plus grand son intérêt et son admiration pour les choses qui l’entourent seront. En effet, il suffit d’élargir ses pensées sur le sens d’une simple chose pour que tout soit remit en perspective et devienne intéressant et que l’on commence à contempler. Cela lui apportera inévitablement alors plus de « plaisir » comme se rendre compte que l’amour est la seule chose de véritable en ce monde, mais aussi plus de « déplaisir » ; j’imagine que Descartes n’était pas spécialement content, heureux de savoir que tout ce qui l’entourait n’était point vérité.
Le philosophe nous introduit un concept d’illusion, de fausse vérité qui accompagnent les pensées des contemplatifs et décrit la vie comme un simple spectacle ayant un début et une fin, des spectateurs, des acteurs, des rôles, des répliques. L’homme supérieur dans cet univers théâtral se considère comme spectateur et auditeur ; il observe et écoute ce qui se passe devant lui. Il sait qu’il n’est pas un actif, il ne fait pas vivre la scène, mais également qu’il n’est ni un simple spectateur qui regarderait le spectacle se jouer devant ses yeux, mais ne comprenant seulement la moitié de celui-ci et donc l’apprécierai pareillement ni un invité, une personne qui se serait retrouver là par le biais d’une autre, mais qui n’appartiendrait pas à cette représentation qui n’a même pas l’étiquette de spectateur ; il ne regarde pas.
Le contemplatif est maintenant qualifié de « poète » par Nietzsche, non pas au sens d’écrivain de poésie, mais au sens de créateur, d’une personne qui fait, d’un actif ayant la capacité, la sensibilité nécessaire, de contempler et donc de juger son œuvre avec de l’impartialité, mais également la capacité de créer cette même œuvre qui, selon le philosophe, serait ce qui manquerait aux hommes d’action : la créativité
Puis Nietzsche, qui jusqu’à présent utilisait dans son texte exclusivement la 3e personne du singulier pour illustrer ses propos et donc prendre un point de vue extérieur à la chose, il énonçait des faits, utilise pour la première fois « nous » (L.14), s’incluant donc dans cette catégorie. Il pousse plus loin la définition de contemplatif passant non seulement d’hommes voyants et entendants mieux, mais d’hommes capables de penser et de sentir, deux choses beaucoup plus subtiles, plus abstraites. Ils sont les réels créateurs, ils font ce qui n’a était fait autre part, ils créent les actions, le maquillage, le script, le costume, les décors, toute la pièce de A à Z pour que par la suite les actifs, les « hommes pratiques » puissent jouer dedans, ce sont eux qui vivent dans une illusion. Les contemplatifs n’ont jamais été les acteurs, ni les spectateurs et auditeurs, ils ont toujours été les dramaturges, les metteurs en scène. Puis l’auteur va même plus loin assurant que la nature n’a aucune valeur et que c’est seulement parce qu’elle passe par la pensée et les sens des artistes et des philosophes qu’elle en obtient un. Elle ne devient belle et importante que lorsque nous avons vu une peinture d’un paysage forestier ou un poème représentant un couché de soleil ou encore en ayant lu la thèse de freud sur les catastrophes naturelles et le sublime. Ils sont à l’origine du « monde qui intéresse l’homme » On élève alors les contemplatifs au rang divin ; ils ont créé la nature non pas au sens physique, mais au sens poétique, sensorielle et esthétique de celle-ci. Ils lui ont donné une essence.
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