Références aux états de conscience chez Platon
Cours : Références aux états de conscience chez Platon. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 10 Février 2013 • Cours • 8 488 Mots (34 Pages) • 1 107 Vues
RÉFÉRENCES AUX ÉTATS DE CONSCIENCE INSPIRÉE CHEZ PLATON
Pía Figueroa
Mars, 2010
Résumé
Dans cette étude, nous avons choisi quelques fragments extraits de deux livres de
Platon: Phèdre, ou de la Beauté et Ion, ou de la Poésie. Ces passages ont attiré
notre attention car ils apportent quelques références sur la façon dont on
expérimentait anciennement les états de conscience exceptionnels.
Une fois situés dans le contexte historique de l’époque, nous étudierons les
paragraphes sélectionnés en cherchant à les interpréter depuis le point de vue de
notre psychologie, et plus particulièrement d’après les descriptions faites par Silo
dans Psychologie IV dans son livre Notes de Psychologie.
En réalisant cette interprétation nous avons constaté que Platon se réfère de façon
assez précise à ce que nous considérons comme des états de conscience inspirée,
ainsi qu’à ses caractéristiques et expressions dans des actes d’extase, de
ravissement et de reconnaissance.
Le contexte déterminant de l’époque et ses croyances dont les fondements se
trouvent dans les pratiques de l’orphisme, le pythagorisme, les influences
présocratiques et l’échange avec l’Égypte et l’Orient, conditionneront les êtres
humains de ce moment historique à interpréter de tels états comme des formes de
contact avec des dieux et des muses capables de susciter l’inspiration.
Cependant, au-delà des attributions concédées aux différentes entités, nous
pouvons conclure qu’en ce temps-là, ces actes étaient effectivement expérimentés,
non seulement de façon accidentelle mais aussi en cherchant à produire ces états
mentaux afin de pouvoir ouvrir le canal, par exemple, de la production artistique. De
plus, ces états de conscience furent enracinés et approfondis, jusqu’à constituer de
véritables styles de vie comme ce fut le cas pour les sibylles et les bacchantes.
Même si l’auteur que nous étudions ne mentionne pas explicitement ces procédés
systématisés ou utilisés pour accéder aux niveaux profonds, ses descriptions nous
invitent à penser que l’on est effectivement parvenu à entrer dans ce qu’il appelle "le
monde des Idées" ; ce monde dont la réalité est hors du temps et de l’espace
habituel.
La conscience inspirée, enthousiasmée, décrite comme un mode particulier de folie,
représente pour Platon une structure de conscience qui n’est pas seulement
expérimentable de manière individuelle mais qui peut aussi être communiquée à
d’autres. Cette intuition de la communication entre espaces est présente dans ces
quelques lignes de Platon, et c’est pour cela que ses écrits nous émeuvent encore
aujourd’hui, à tant de siècles de distance.
RÉFÉRENCES AUX ÉTATS DE CONSCIENCE INPIRÉE CHEZ PLATON
1.- Introduction
Cette étude ne se réfère pas à la vaste production littéraire de Platoni, ni à sa pensée
ou à ses développements philosophiques. Notre intérêt est très restreint. Nous
voulons mettre en évidence certains passages de ses livres qui ont attiré notre
attention car ils apportent quelques références sur la façon dont anciennement on
expérimentait les états de conscience exceptionnels.
Nous croyons qu’en étudiant quelques-uns de ses textes nous pourrions mieux
comprendre comment ces états de conscience altérés étaient expérimentés et
compris à cette époque; et aujourd’hui, à la lumière de notre Doctrine, nous pouvons
clairement établir que ces états de conscience, présentant des similitudes avec la
folie et l’ivresse, étaient des états inspirés.
Ce qui nous intéresse est de savoir si les gens à cette époque faisaient la différence
entre ces états et d'autres états plus quotidiens ; quelle valeur ils leur attribuaient ;
s’ils les considéraient comme des "anomalies" de la conscience ou s’ils étaient en
mesure de produire ces rapts d’inspiration ; si ces cas "inhabituels" étaient fugaces
ou si avec le temps ces états s’enracinaient, voire même se déployaient dans leur
anormalité.
Pour nous approcher de la compréhension que Platon avait de ce que nous
appelons actuellement la conscience inspirée, nous avons choisi quelques
passages de deux de ses Dialogues de jeunesse: Phèdre, ou de la Beauté et Ion, ou
de la Poésie, en cherchant à les interpréter d’après le point de vue de notre
psychologie, et plus particulièrement des descriptions de Silo dans Notes de
Psychologie IV.
Au fil des textes, ce sera Platon lui-même qui se chargera d’établir les relations entre
ces états extraordinaires
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