La révolution métaphysique de Descartes
Cours : La révolution métaphysique de Descartes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Poh-Chan • 5 Janvier 2019 • Cours • 11 348 Mots (46 Pages) • 819 Vues
La révolution métaphysique de Descartes
Les Méditations métaphysiques
1) Les Méditations au sujet de la philosophie première, dans lesquelles l’existence de Dieu, et la distinction réelle entre l’âme et le corps de l’homme, sont démontrées
Au 17ème siècle, le nom «philosophie» désigne la connaissance en général dès qu’elle implique une réflexion (jusqu’au 18ème siècle). Par exemple, la philosophie mathématique désigne simplement les mathématiques. Pour Pascal, dans ses Pensées: « Toute la philosophie ne vaut pas une heure de peine ». La philosophie est considérée comme une science. On isole une philosophie première qui porte sur les premiers principes de toutes connaissances, et en particulier sur 3 objets: l’âme, le corps et Dieu. Descartes insiste: sa science porte sur les principes de la pensée en général. Ce n’est pas un objet qui caractériserait une science en particulier. Dans les lettres à Mersenne (10 Novembre 1640): « On le pourra nommer Meditationes de prima philosophia, car je n’y traite pas seulement de Dieu et de l’âme, mais en général de toutes les premières choses qu’on peut connaître en philosophant par ordre ». Il veut penser méthodiquement. Descartes veut montrer les points de départ de la pensée. La métaphysique pour Descartes, c’est la science des principes. Il compare toute la philosophie à un arbre dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique, et les principales branches sont la médecine, la mécanique et la morale. Le projet de Descartes est de pointer le point de départ obligatoire de toutes pensées, qui se trouve dans les considérations sur Dieu et l’âme. En effet, à chaque fois que nous cherchons à découvrir quelque chose, nous cherchons à établir des connaissances dont on peut être sûr. La première question qu’il nous faut nous poser est: Qu’est-ce qui nous permet d’être sûr de cette connaissance, et jusqu’où peut aller cette certitude ? La métaphysique ne consiste pas à chercher des objets qui ne sont pas. Elle consiste à se demander qu’est-ce qui permet d’être certain de la connaissance. Mais cette philosophie première n’est pas une fin en soi. La métaphysique va permettre de construire efficacement des sciences physiques. Elle n’est pas la source d’une attitude particulière, « on use l’huile de son intellect ». L’intellect humain est fait pour inventer des sciences et les appliquer dans des réalisations techniques. Descartes est en rupture avec la représentation traditionnelle d’une vie supérieure passée dans les méditations, la contemplation des idées. Une vie dans la spéculation est une vie gâchée, c’est une activité qui ne vaut pas pour elle-même.
Chez Descartes, il n’y a pas de conversion aux idées car si on le fait, on épuise son esprit. La raison humaine a une fonction de sciences, de techniques, car elle réussit dans ces domaines. Dans la 6ème partie du Discours de la Méthode: « Au lieu de cette philosophie spéculative qu’on enseigne dans les écoles, on n’en peut trouver une pratique par laquelle, connaissant la force et les actions du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des cieux, et des tous les autres corps qui nous environnent aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propre, et ainsi, nous rendre comme maître et possesseur de la nature ». Descartes fait une distinction entre deux philosophies: -La philosophie spéculative, qui s’efforce de connaître la nature des choses, les fins et les buts de la création. Cette philosophie est vaine, elle n’aboutira jamais à la moindre connaissance certaine; -La philosophie pratique (technique), qui est caractérisée par la connaissance de l’usage que nous pouvons faire des choses.
Descartes propose de remplacer les spéculations métaphysiques par des corps physiques qui puissent nous permettre d’en user « comme maître et possesseur de la nature ». La philosophie pratique consiste à se comporter « comme si », donc nous ne le sommes pas. Être maître de la nature signifie fixer les lois de la physique. Nous étudions les lois physiques, mais on ne peut pas les changer (car elles sont crées par Dieu selon Descartes). Nous pouvons néanmoins nous en servir. Leur usage est ce à quoi sert la raison humaine. Elle ne vise pas à se demander le pourquoi des lois de la nature (ce sont des questions d’enfants). En effet, il n’y a pas de fin de la nature, et l’occupation des hommes repose sur la technicité. -La philosophie première n’est pas une spéculation sur l’ordre caché de la nature, ses fins cachées. Elle est la réflexion d’un esprit d’un tout qui se consacre aux sciences, attend des réalisations techniques, et établit des vérités. La pensée est limitée à des objets sensibles. La métaphysique s’interroge sur les principes de la pensée. Quand on fait des sciences, on se demande quels en sont les fondements.
Descartes: « La principale règle que j’ai observée dans mes études a été que j’ai jamais employé que fort peu d’heures par jour aux pensées qui occupent l’imagination et for peu d’heures par an à celles qui occupent l’entendement seul; et que j’ai donné tout le reste de mon temps aux relâches des sens et au repos de l’esprit. » 28 juin 1643 Les pensées qui occupent l’imagination désignent les sciences, et l’entendement est la métaphysique. Les pensées métaphysiques ne doivent pas trop nous occuper. L’esprit humain est destiné en majorité aux sciences. Cette répartition en vise pas à dénigrer la métaphysique mais il s’agit d’affirmer que la première activité de l’esprit humain. L’activité pratique est la première. Elle se donne pour but d’apporter des solutions techniques aux problèmes pratiques de la vie (sciences, techniques). La pensée humaine est faite pour les sciences et non pour les spéculations. Descartes relève de l’activité scientifique toutes les recherches qui concernent l’élaboration d’une méthode. La métaphysique vient se demander comment il est possible que je puisse parvenir à trouver la vérité dans les sciences.
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