La Conscience
Cours : La Conscience. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar philotaker • 12 Novembre 2020 • Cours • 5 563 Mots (23 Pages) • 463 Vues
La Conscience
Introduction générale :
Par définition, Le mot conscience est une perception plus ou moins claire des phénomènes qui renseigne le sujet sur son existence. C’est une intuition plus ou moins claire que l’esprit du sujet a de ses actes et de ses étapes. Etymologiquement, le mot conscience vient du mot latin «conscienca » qui veut dire connaître dans le sens d’agir, de sentir et de penser. Bref c’est le savoir qui distingue l’homme de l’animal. Ce dernier par exemple peut reconnaître sa nourriture sans savoir qu’il reconnaît, il ne sait pas qu’il sait. Tandis que l’homme quand il sait, il sait qu’il sait. La conscience est la distance de l’homme au monde et de l’homme à lui-même ; quand je vois le mur et je le reconnais, je dresse ainsi une distance entre moi et le mur. Pareil quand je suis conscient de mon état de joie, c’est une distance entre moi et moi-même. (La conscience pourrai être synonyme de : raison, pensée, entendement, intellect, intelligence, réflexion.
I- Le sujet
Définition générale :
Dans la langue française, le mot sujet peut avoir plusieurs sens. Il peut désigner l’individu soumis à un pouvoir politique par exemple, les sujets du roi. Ou d’une fonction grammaticale comme le sujet du verbe par exemple : je mange une pomme.. Ou ce dont on parle comme le sujet que nous avons abordé.
En philosophie le sujet est l’être pensant, considéré comme le fondement des perceptions qu’il reçoit et comme l’origine des actions qui lui sont attribuées. Le sujet est une personne, individu, capable de savoir qu’il est, c'est-à-dire qui prend conscience et de son être, et de ce qui l’entoure. Il existe et il est conscient de son existence.
L’étymologie latine du mot « sujet » désigne ce qui est sous-jacent et qui subsiste sous les changements.
C’est une substance individuelle, c’est la partie permanente de l’être, celle qui demeure alors que les changements ont lieu. Rapporter la conscience à un sujet c’est considérer qu’il y a en nous malgré la diversité et les changements une unité et une permanence. Nous devons à notre conscience notre stabilité et notre identité.
L’identité du sujet n’est pas inscrite dans une essence invariable qui le constituerait de sa naissance à sa mort. Elle est faite d’expériences variées, de changements successifs, de réinterprétation du passé. La conscience est ce principe synthétiseur qui effectue l’unification, la structuration du sujet. Ce pouvoir permet à l’homme d’organiser son existence et de la construire. C’est un pont entre ce que l’homme a fait et ce que l’homme va faire. Le sujet a, est, une dimension temporelle dans laquelle il se construit.
Comment se forme le sujet ?
Kant a analysé la formation du «je » chez l’enfant.
- Pendant la période durant laquelle l’enfant parle de lui-même à la troisième personne, il ne fait que se sentir, c’est à dire se percevoir par connaissance immédiate.
- Mais à partir du moment où il se désigne lui- même comme « je », c’est qu’il se pense, qu’il se saisit comme sujet. Il accède à l’activité intellectuelle, à la conscience de soi. La conscience de soi est le fruit de cette activité de synthèse qu’est la conscience. L’enfant qui dis «je », a saisi son unité et son identité.
Cette prise de conscience est un changement qualitatif de l’être tout entier, changement qui distingue l’homme de l’animal.
Le mode d’être du sujet :
L’homme est, et il est directeur de son existence à cause de sa liberté. Il est l’être présent au monde, condamné à confronter des situations auxquelles, librement, il donne signification. Son mode d’être est le « pour soi ». Son existence précède son essence. Seul le sujet sait que le monde est. Et seul le sujet peut l’exploiter. Et puisque chaque sujet est «pour soi », les autres sujets sont. Le monde ne prend pas conscience de son être, il a une essence, une nature. Il est nature. Il est pure coïncidence, adéquation avec lui-même. Pour la chose qui n’a rien à décider pour elle-même ou à choisir pour elle-même, l’essence précède l’existence.
Les attributs du sujet : comment reconnaitre un sujet ?
Pour que l’homme ne confonde pas objet et sujet, il semble important de connaitre les attributs d’un sujet : - L’individu - sujet est un tout organique, un être vivant formé d’organes dont chacun nécessite les autres.
C’est un échantillon d’une espèce, soumis à des lois instaurées par la nature, lois dont il ne peut échapper.
- Un sujet est une personne qui n’appartient pas seulement à une espèce, mais aussi à une communauté, une société qui pose elle-même ses propres règles (interdits et obligations). Le sujet peut échapper à ces règles, quand il voyage par exemple, il change de société, donc de règle, mais il ne peut pas échapper aux lois de la nature.
- Un sujet est celui qui peut répondre de ses actes face à lui-même et face à la société. Il se sait auteur de ses actes. Il reconnaît ses intentions dans ce qu’il a accompli. Le chien qui mord un enfant ne peut pas comparaître devant un tribunal car il est privé de conscience. Mais le sujet est responsable s’il écrase un enfant.
- Qu’il soit doté de conscience psychologique c’est à dire conscience de son existence, de sa pensée, de ses actes et du monde.
- Qu’il soit doté de conscience morale qui est un juge ayant pour critère une hiérarchie des valeurs permettant de distinguer entre le bien et le mal.
- Qu’il soit doté de liberté, de la capacité de choix entre faire et ne pas faire, sans contrainte.
L’absence d’une de ces conditions supprimera la culpabilité. N’est pas responsable : l’aliéné psychique, l’homme qui a agit sous la contrainte de la violence, l’homme qui n’a pas reçu une éducation sur les valeurs de la société. Juridiquement parlant, le sujet est celui que l’institution juridique tient pour un agent responsable, celui à qui sont attribués des droits et des devoirs. On ne peut donner des droits qu’à celui qui se soumet à des devoirs. C’est à dire à celui qui respecte les droits d’autrui. Le sujet parce que conscient et libre, a des droits et des devoirs. La chose n’a ni droit ni devoir. C’est cette liberté qui rend le sujet responsable. L’animal ne peut pas être responsable de ses actes parce qu’il n’est pas doté de conscience psychologique réflexive. Il n’est pas libre, ses actions sont soumises à un déterminisme naturel. Ce qu’il fait dépend de ses instincts. Il n’a pas le choix de faire. Il n’agit pas, il est agi.
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