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Est-ce dans la solitude que l’on prend conscience de soi ?

Dissertation : Est-ce dans la solitude que l’on prend conscience de soi ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2021  •  Dissertation  •  2 349 Mots (10 Pages)  •  1 679 Vues

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Dissertation 

SUJET : Est-ce dans la solitude que l’on prend conscience de soi ?

        Dans cette dissertation , nous allons aborder le sujet suivant : « Est-ce dans la solitude que l’on prend conscience de soi ? »

        Dans la poésie française, de nombreux auteurs sont très célèbres, pour le regard qu’ils ont porté sur la solitude et la conscience de soi. Nous pouvons notamment parler du célèbre poète Arthur Rimbaud, et de son le livre « Cahier de Douai » paru en 1870.

Dans cet ouvrage, un poème émerge évoquant la solitude et la conscience de soi de manière sous-entendue, il s’agit du poème « Ma Bohème ». Dans ce poème l’auteur nous raconte une des expériences menées dans sa jeunesse, que sont les fugues. Ces fugues permettent au poète de se retrouver, et de mieux comprendre le monde complexe qui l’entoure. La solitude permet donc d’après l’expérience de Rimbaud, de retrouver ce qui nous tient à cœur, c’est-à-dire ce qui fait le coeur de ce que l’on est.

En philosophie le thème de la solitude correspond à la situation personnelle choisie ou subie d’un individu qui n’est engagé dans aucun rapport avec autrui.

Prendre conscience signifie de passer de l’ignorance à la connaissance. Cela indique qu’une personne qui a conscience d’elle-même, est une personne qui se connaît, c’est-à-dire qui comprend ses valeurs, ses talents, ses faiblesses ou encore ce qu’elle apprécie… Lorsque l’auteur Arthur Rimbaud est seul, il va naturellement se recentrer sur lui-même, comme chaque individu le fait de manière inconsciente, on apprend donc à se connaître et à s’écouter, et à construire ses contenus de pensée. Cependant, prendre conscience de soi, ne signifie pas seulement cela, mais signifie aussi connaître ses réactions en société par exemple, ou encore comprendre ce qu’est l’affection envers autrui. Or dans le cas d’une fugue solitaire, cela est impossible à réaliser. Ces réflexions nous amènent donc à notre problématique: Dans quelles mesures, la solitude permet-elle de mieux se connaître, et quelles en sont les limites ? Notre plan sera composé de deux parties. Dans la première partie nous verrons en quoi la solitude permet-elle de se construire ainsi que de prendre conscience de soi et dans la deuxième partie nous étudierons les contacts humains et le caractère indispensable de ceux-ci dans le développement de soi…

        La solitude est un mécanisme majeur dans le développement et la conscience de soi, elle permet de se construire et nous allons le développer dans cette première partie.

        La capacité à être seul est une étape importante à surmonter si l’on veut se développer mentalement, comme en témoignent de nombreux livres sur la psychologie. Être seul peut être très difficile à vivre pour certaines personnes, cela s’apprend donc dès le plus jeune âge, et même tout au long de notre vie. Effectivement il n’y a rien de plus dur que d’être seul face à la société. Il faut donc pour surmonter cette difficulté, prendre conscience que notre meilleur allié, notre meilleur ami, est nous-même. Comme en témoigne l’écrivain Gustave Nicolas Fischer professeur de psychologie, dans son livre « La Trace de l’autre », notre existence est marquée par nos relations avec autrui. Cela va de l’attachement maternel, à l’amour, la violence, le divorce, ou encore le deuil. Pour penser par soi-même et prendre conscience de soi il faut donc réussir à se détacher des autres, et donc à ( savoir) être seul pour éviter que nos sentiments interfèrent avec notre pensée.

        La solitude permet que rien n’interfère dans notre pensée, car nous ne nous occupons pas des autres, seulement de nous-même : on se recentre alors sur soi-même. On peut alors consacrer toute notre vie psychique, à la réflexion sur nous-même. Nous pouvons penser cela par le « Cogito Ergo Sum » de Descartes. Dans le cogito, Descartes met en place le doute hyperbolique, il va douter du monde sensible. Cette incertitude des sens conduit au doute de l’existence des objets sensibles, du monde, et de moi-même ; je vais douter de mes impressions corporelles, de ma mémoire. Puis en évoquant « le malin génie », Descartes va remettre en cause les maths. Il ne reste alors plus rien de vrai sauf « je » qui doute et qui pense et qui par ce fait existe. Nous retrouvons cette idée avec le premier Précepte de la pratique Zen de Shunmyo Masuno : « consacrez du temps au vide, commencer par vous observer. » Le cogito est effectivement atteint dans la solitude. La solitude et la conscience de soi paraissent alors indissociables.

        La solitude permet aussi de se construire et de prendre conscience de soi, via la liberté qu’elle provoque. Nous sommes forcées de constater que c’est précisément lorsque nous sommes reliés à rien d’autre que nous même, que nous sommes complètement libres. Or, la liberté de penser est fondamentale, pour prendre conscience de soi, et c’est précisément pour cette raison que la solitude est une manière de prendre conscience de soi. Schopenhauer lui-même le disait dans « Aphorismes sur la sagesse dans la vie ». « On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul ; qui n'aime donc pas la solitude n'aime pas la liberté, car on n'est libre qu'étant seul ». Toute société a donc pour compagne inséparable la contrainte et réclame des sacrifices qui coûtent d'autant plus cher que la propre individualité est plus marquante. De ce fait, les artistes cherchent souvent la solitude ou du moins un lieu spirituel dans lequel la liberté de penser n’est pas remise en question et où ils vont pouvoir créer. Ainsi ont été créés les résidences d’artistes pour satisfaire besoin de créativité et de solitude.

        La solitude permet donc bel et bien de prendre conscience de soi, par l’apprentissage qui est nécessaire pour la supporter et la dépasser en tant que telle. Elle ouvre aussi la liberté de penser et elle libère des contraintes du contact avec autrui

        Dans cette deuxième partie, nous allons étudier le contact humain et le caractère indispensable de celui-ci dans le développement de soi qui vient s’opposer à la solitude.

        L’être humain se différencie par rapport aux autres mammifères par la capacité qu’il a de penser, mais aussi par son mode de vie. En effet contrairement à d’autres mammifères solitaires, l’humain est caractérisé par sa faiblesse dans un monde hostile. Il n’aurait pas su survivre sans l’aide d’autres hommes. Selon Friedrich Nietzsche, la conscience est « un réseau de communication entre les hommes », ce qui implique des liens, des relations entre les hommes. En outre cette vision de la conscience nous montre bien qu’elle n’est pas innée mais qu’elle est le résultat des interactions de plusieurs individus, conscients. Pour consolider notre théorie sur le fait que la conscience se fait aussi par le fonctionnement en société, nous pouvons prendre pour exemple, les nombreuses histoires qui racontent le début de l’homme et de sa vie sur terre. Par exemple dans l’histoire de la Bible avec Adam et Eve, l’être humain n’est pas présenté seul mais toujours à plusieurs. Ce qui nous permet d’affirmer que pour prendre conscience de lui, l’homme a besoins des autres.

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