Faut-il être bon ?

Faut-il être bon avec les autres?

 Quand on est petit, on nous dit toujours d’être gentils avec les autres. On nous enseigne que c’est mal de se battre, de dire des méchancetés, d’embêter les personnes avec qui on est en contact. On insinue même que si l’on adopte ce genre de comportement, il risque de nous arriver des choses déplaisantes.

Passé un certain âge, on finit par se rendre compte que ce n’est pas forcément le cas. Pire, on se rend compte que parfois, les méchants s’en sortent bien. Voire même s’en sortent mieux.

Dans notre quotidien l’importance de l’honnêté peut différer d’une personne à l’autre, d’une situation à l’autre. D’où l’importance de se poser la question : Faut-il être bon avec les autres?

Nous regarderons ensemble le point de vue de deux philosophes Machiavel et Camus. Pour ensuite prendre position de façon argumentée sur ces conceptions philosophiques.

Développement 1

Pourquoi toujours être bon? A-t-on des avantages à être rusé, de profiter des autres pour ne pas se faire écraser? Machiavel parle de se constat, entre ce qu’on devrait faire et ce qu’on fait vraiment. «Il y a si loin de la manière dont on vit à celle dont on devrait vivre, qu’en étudiant que cette dernière on apprend plutôt à se ruiner qu’à se conserver ; et celui qui veut en tout et partout se montrer homme de bien ne peut manquer de périr au milieu de tant de méchants. Il faut donc qu’un prince qui veut se maintenir apprenne à ne pas être toujours bon, et en user bien ou mal, selon la nécessité.»

Pour lui les gens sont méchants, profiteurs, alors pourquoi ne pas nous-mêmes être rusé et profiter des gens pour ne pas se faire écraser. Est-ce plus avantageux pour réussir à gravir les échelons de notre société? Selon Machiavel, les gens sont méchants et ne tiennent pas leurs paroles, alors pourquoi devrions-nous être bon et tenir notre parole? «Un prince bien avisé ne doit point accomplir sa promesse lorsque cet accomplissement lui serait nuisible, et que les raisons qui l’ont déterminé à promettre n’existent plus : tel est le précepte à donner. Il ne serait pas bon sans doute, si les hommes étaient tous gens de bien ; mais comme ils sont méchants, et qu’assurément ils ne vous tiendraient point leur parole, pourquoi devriez-vous tenir la vôtre?»

Source : Le Prince, chapitre XV, paragraphe 2 et 3

              Le Prince, chapitre XVIII paragraphe 4

Développement 2

Dans un autre ordre d’idée, nous avons Camus qui a vécu la deuxième guerre mondiale avec toutes ses atrocités. Malgré le fait d’avoir vécu tout cela, il s’oppose à la violence et à la ruse. Camus nous amène à penser que pour répondre au mal que les gens font, nous devons faire le bien. «Vous avez supposé qu’en l’absence de toute morale humaine ou divine les seules valeurs étaient celles qui régissaient le monde animal, c’est-à-dire la violence et la ruse. »

L’humain se doit d’être honnête et solidaire avec les autres qui l’entourent. Se soutenir s’aider entre nous, nous serons que plus fort au final. Camus ajoute « Et moi, refusant d’admettre ce désespoir et ce monde torturé, je voulais seulement que les hommes retrouvent leur solidarité pour entrer en lutte contre leur destin révoltant.»

Source : Albert Camus, Lettres à un ami allemand

                     Quatrième lettre Juillet 1944, paragraphe 4 et 5

Développement 3

Dans un monde brutal où la tendresse n’est pas toujours de mise, s’ouvrir à l’autre et accepter le risque qu’il profite de nous, c’est faire preuve de bravoure. Combien de fois avons-nous fait confiance et par la suite nous avons été trahi? À partir de là devons-nous faire pareil? Mais à l’inverse lorsque nous savons que nous pouvons faire confiance à l’autre, nous avons une paix intérieure, une tranquillité d’esprit.

...