Explication du texte de Kant Leçons d'Ethique
Commentaire de texte : Explication du texte de Kant Leçons d'Ethique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Bilé Christy Sublym • 18 Mai 2021 • Commentaire de texte • 1 634 Mots (7 Pages) • 2 108 Vues
L’objet de ce texte de Kant tiré de Leçons d’éthique, est d’expliquer que renoncer à sa liberté équivaut à renoncer à son humanité. Un homme n’est pas humain s’il est privé de liberté. Afin d’exposer sa thèse, Kant va rappeler la définition de l’humanité et de la liberté. Il formule d’emblée son idée à l’aide d’une courte phrase d’introduction : “Celui qui renonce à sa liberté et l’échange pour de l’argent agit contre l’humanité”. Suite à cela, il donne une définition de l’humanité et de la liberté. Puis, il aborde la notion de dignité qui est selon lui, synonyme de liberté. Pour finir, il conclut qu’il ne faut pas renoncer à sa liberté et donc à son humanité, sous aucun prétexte.
Par ailleurs, n’est-il pas surprenant d’observer dans ce texte que la dignité de chacun réside finalement dans sa liberté ? Comment Kant définit-il la liberté et l’humanité ? Qu’est-ce que renoncer à sa liberté ? Et en quoi le fait de renoncer à sa liberté revient à renoncer à son humanité ?
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“Celui qui renonce à sa liberté et l’échange pour de l’argent agit contre l’humanité ”selon Kant, se priver de liberté est un acte allant à l’encontre de l’humanité. Mais qu’est-ce que signifie véritablement se priver de liberté ?
Selon Kant, se priver de liberté est synonyme d’échanger cette liberté contre de l’argent, de se vendre soi-même “en recherchant tous les plaisirs”.
Rechercher les plaisirs est, nous le savons, ce qui relève de notre humanité et pourtant Kant explique que c’est en se tournant vers cette nature humaine que nous la perdons petit à petit car selon lui, on ne doit pas se servir d’un être humain comme d’un moyen. Cette habitude de rechercher les plaisirs, courir après ceux-ci en dépit de la liberté est jugé inhumaine selon Kant. Pourquoi ?
“La vie elle-même ne doit être tenue en haute estime que pour autant qu’elle nous permet de vivre comme des hommes, c’est-à-dire non pas en recherchant tous les plaisirs, mais de façon à ne pas déshonorer notre humanité”. Dans cette phrase, Kant oppose le fait de rechercher tous les plaisirs avec celui d’honorer notre humanité. Cette opposition est accentuée par la conjonction de coordination “mais” qui rend l’exercice du premier fait contradictoire et incompatible avec l’exercice du second. Ainsi selon Kant, “vivre comme des hommes” c’est honorer son humanité et non rechercher tous les plaisirs. Cette quête des plaisirs est un déshonneur pour le principe même de l’humanité. En effet, rechercher des plaisirs revient à être soumis à ses plaisirs, à en être esclave. Or un homme esclave n'est pas un homme ; il n’en est un que s’il est libre.
Par conséquent, être humain c’est honorer son humanité, ne pas y renoncer et ne pas l’abandonner au profit de quelconques plaisirs. Être humain, c’est quelque part, ne pas être sujet à ses plaisirs et pulsions allant à l’encontre de son humanité. Cependant à quel point devrions-nous être digne de notre humanité ? Sommes-nous nous, et nous seuls responsables de notre privation de liberté ? Celui qui nous prive de liberté n’est-il pas autant responsable de notre inhumanité ?
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Selon Kant, cette humanité nous est indispensable : “Nous devons dans notre vie être digne de notre humanité”. L’importance d’être “digne de notre humanité” est marquée par l’emploi du verbe “devoir”. Ainsi, “tout ce qui nous en rend indignes nous rend incapables de tout et suspend l’homme en nous”, affirme Kant. Il introduit ici la notion de dignité ; cette dignité s’acquiert au fil de notre vie : elle n’est pas innée. Un homme ne naît pas digne ; il le devient car toutes les civilisations n’ont pas la même définition de dignité.
Précédemment, nous avons vu qu’être libre c’est renoncer à ses plaisirs ou encore selon Kant, être libre c’est “être digne”. Cette dignité purement culturelle se retrouve associée à la liberté ; cette liberté qui est elle-même
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