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Vénus Anadyomène, Rimbaud

Dissertation : Vénus Anadyomène, Rimbaud. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Janvier 2024  •  Dissertation  •  1 307 Mots (6 Pages)  •  111 Vues

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Lecture linéaire 1, Les Cahiers de Douai, RIMBAUD

« Vénus anadyomène »

Eléments pour l’introduction :

  • Présentation de l’auteur, de l’œuvre, du contexte
  • Présentation du poème
  • Lecture
  • Problématique
  • Annonce des mouvements qui composent le poème

1er quatrain : L’émergence de la tête

Comme d'un cercueil vert en fer blanc, une tête

De femme à cheveux bruns fortement pommadés

D'une vieille baignoire émerge, lente et bête,

Avec des déficits assez mal ravaudés2;

Comparaison (élément comparé : la baignoire ; élément comparant : un cercueil)

Contre-rejet + article indéfini : « une tête »

2 Expansions du nom femme + adverbe péjoratif

2 adjectifs qualificatifs péjoratifs

Euphémisme

L’arrivée de Vénus est annoncée par un contre-rejet qui met l’accent sur l’apparition de la tête de la femme. L’utilisation de l’article « une » et le choix du nom « tête » rendent cette apparition très commune.

La comparaison du 1er vers qui consiste à comparer la baignoire avec un cercueil souligne le caractère effrayant de cette apparition. Ironiquement, le terme « cercueil » renvoie à la mort, ce qui est en complet décalage avec l’idée de naissance, annoncée par le titre « Vénus anadyomène », Vénus sorti des eaux.

Ainsi, le cadre contraste avec l’image traditionnelle de la naissance de Vénus puisque dans la mythologie la déesse de la beauté et de l’amour est née de la mer (on la représente souvent sortant de l’eau posée sur un coquillage -voir le tableau de Boticelli).

Les caractéristiques de la baignoire « en fer blanc », « vieille » confirme le caractère quelconque de cette scène et en souligne le prosaïsme et la pauvreté.

L’opposition entre l’horizon d’attente crée par le titre et le 1er quatrain est confirmée par la description de la femme : la 1ere expansion du nom « femme » (« à cheveux brun » v.2) ne correspond pas à l’image traditionnelle de Vénus dont la blondeur est légendaire ; la 2nde expansion « fortement pommadée » souligne le caractère outrancier du maquillage, l’utilisation nécessaire de l’artifice qui contraste avec la beauté naturelle de la Vénus mythologique.

Les adjectifs « lente et bête » insistent quant à eux sur le manque d’intelligence de cette femme, d’autant plus que le mot « bête » est associé à la rime avec le mot « tête ».

Le vers 4 évoque les imperfections physiques de la femme avec un euphémisme qui pousse le lecteur à s’imaginer les pires défauts que la femme a cherché à camoufler. 

Conclusion partielle : En choisissant de ne faire apparaitre que la tête de la femme et en la décrivant de manière très péjorative, dans un décor sordide, Rimbaud s’amuse à surprendre le lecteur en jouant avec l’horizon d’attente crée par le titre ; la tête de Vénus est à la fois surprenante et effrayante par sa laideur. Elle semble surgir du royaume des morts.

 

2ème quatrain : La description du dos de Vénus, du cou aux reins

Puis le col3 gras et gris, les larges omoplates

Qui saillent4; le dos court qui rentre et qui ressort;

Puis les rondeurs des reins semblent prendre l'essor;

La graisse sous la peau paraît en feuilles plates;

Connecteur logique répété 2 fois

Champ lexical du corps = vocab anatomique qui contraste avec le vocabulaire poétique.

Nombreuses expansions du nom péjoratives

antithèses

Allitération en [R]

Métaphore

Vocabulaire des sens : la vue  

La description du corps se poursuit logiquement de haut en bas. Les différentes parties du corps sont énumérées les unes après les autres au fur et à mesure qu’elles sortent de la baignoire.

Rimbaud souligne la grosseur excessive et la laideur de chaque partie du corps en utilisant différentes expansions du nom : au vers 5 les adjectifs « gras et gris » sont mis en évidence par la paronomase (ce sont des mots dont la sonorité est très proche) ; aux vers 5 et 6, l’adjectif « larges »et l’enjambement soulignent l’embonpoint de la femme qui semble déborder du vers ; au vers 6 et 7, « dos court » « rondeur des reins » montrent le caractère disgracieux des proportions de la femme tout comme l’antithèse « qui rentre et qui ressort ».

On peut relever une allitération en [R] : cette sonorité rugueuse est en harmonie avec le tableau désagréable que forme ce corps cherchant à se relever de la baignoire.

On remarque que la description n’est pas statique : tout est en mouvement : « qui rentre et qui ressort » « semblent prendre l’essor ».

Conclusion partielle :

La description du corps est à l’image de la tête, très péjorative, elle insiste par des évocations visuelles et sonores sur la lourdeur et la laideur de ce corps en mouvement. La Vénus de Rimbaud apparait comme l’antithèse de la perfection classique.

1er tercet : La description de l’ensemble du corps

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