Analyse de pratique professionnelle
Étude de cas : Analyse de pratique professionnelle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Chloé Fourquet • 8 Juin 2023 • Étude de cas • 1 912 Mots (8 Pages) • 271 Vues
Analyse de pratique professionnelle
La situation que je m’apprête à décrire s’est déroulée lors de l’avant dernière semaine de la deuxième partie de mon stage de semestre 3 dans une Unité de Soins de Longue Durées. La situation s’est déroulée sur 3 jours : du mercredi matin à mon arrivée à 6h30 au vendredi soir à mon départ à 18h30 (je travaille en 12h).
En effet, lorsque j’arrive le mercredi matin, j’apprends lors des transmissions que Mme B a eu des vomissements très important et qu’elle en aurait inhalé un peu entrainant une probable pneumopathie d’inhalation la veille. On m’indique qu’elle a donc été perfusé sur sa chambre implantable (qui n’avait pas été retiré à la fin de son traitement de chimiothérapie). Perfusion par laquelle il faut lui passer des antibiotique et plusieurs autres médicaments. On lui a également installé un masque à oxygène moyenne concentration avec un débit d’oxygène à 5l.
Une fois les transmissions terminées, nous commençons, avec l’infirmière, le tour où nous distribuons les traitements aux patients. En arrivant dans la chambre de Mme B, nous entrons avec l’infirmier puis nous commençons par lui dire bonjour, puis il lui demande comment elle va, si elle a des douleurs. Elle est dyspnéique, et a du mal à lui répondre. Elle fait oui de la tête pour nous faire comprendre qu’elle a en effet des douleurs. L’infirmier lui explique alors qu’il va lui mettre en place la perfusion d’antibiotique et lui passer en flash du Scoburen, du Lasilix et de la morphine. Une fois fini nous sortons de la chambre et continuons notre tour. En fin de matinée, le médecin nous indique qu’il va aller faire un Bladder-scan à Mme B car elle a des douleurs abdominales et le ventre induré ce qui pourrait indiquer un globe vésical. Il nous explique que si le Bladder-scan se révèle positif il faudra lui poser une sonde vésicale à demeure. Le médecin revient après quelques minutes et nous dit que Mme B a plus d’un litre d’urine dans la vessie et qu’il faut donc la sonder d’urgence. L’infirmier prépare alors tout le matériel nécessaire au sondage et nous allons dans la chambre de Mme B. Nous lui expliquons le soin que nous nous apprêtons à réaliser et l’infirmier lui pose la sonde. Nous ressortons de la chambre et continuons notre journée. Dans l’après-midi, une aide-soignante viens nous voir pour nous dire que Mme B est très angoissée, qu’elle se cramponne aux barrières, nous allons donc voir la patiente et nous lui demandons si elle veut que nous lui passions un médicament pour les angoisses, elle nous répond positivement, c’est donc que ce que nous faisons. Le soir, Mme B est toujours dyspnéique, mais elle va mieux. Elle arrive à manger un peu en compagnie de son fils qui lui rend visite tous les soirs. Son fils que nous informions à chaque visite, des nouveautés dans la prise en charge de sa maman.
Le jeudi matin à notre arrivée, Mme B à un état stable égal à celui qu’elle était la veille au soir, elle a toujours la perfusion, l’oxygène et la sonde à demeure. Quand je rentre dans sa chambre pour lui poser la perfusion d’antibiotique et le reste des médicaments, je commence par lui demander comment elle se sent et si elle a des douleurs. Elle me fait oui de la tête, je lui passe alors également un antalgique. Elle est toujours dyspnéique et mange peu. Nous surveillons sa saturation tout au long de la journée. Régulièrement dans la journée nous remarquons que Mme B est angoissée, nous lui passons alors le médicament qui a été prescrit pour cela. Le soir, Mme B est toujours pareille : dyspnéique, asthénique et douloureuse.
Le vendredi matin, Mme B à l’air d’aller mieux à notre premier tour : elle est toujours dyspnéique mais nous dit qu’elle n’a pas de douleur et qu’elle a faim, nous lui servons donc un petit-déjeuner en lui disant qu’elle prenne son temps pour manger (nous la passons aux lunettes à oxygène le temps du repas). Nous continuons ensuite en allant voir les autres patients. Quand nous retournons la voir dans la matinée, pour surveiller sa saturation et son état général, elle présente un état clinique identique à celui du matin. En début d’après-midi, les aides-soignantes nous indiquent que Mme B était douloureuse après le repas. Je me rends donc dans la chambre afin de lui passer l’antalgique qui était prescrit. En arrivant dans la chambre, j’interpelle la patiente et lui demande comment elle se sent. Elle ne me répond pas, je me rends compte alors que Mme B est dans un état de semi-conscience : à l’instant T, elle a les yeux révulsés et n’est pas capable de répondre aux ordres simples. Dans l’après-midi, elle a alterné les périodes où elle avait les yeux ouverts et était consciente et les périodes où elle n’était plus consciente. En fin d’après-midi, après une discussion avec le médecin concernant la prise en charge de Mme B et sa fin de vie, il a été convenu de remettre les lunettes à oxygène avec seulement 2l d’oxygène par minute et d’arrêter le traitement antibiotique. À ce moment-là, nous savions que le décès de Mme B était imminent pour la nuit ou le lendemain.
La fin de journée arrivant, il était temps pour l’infirmière et moi de laisser la place à l’équipe de nuit. Personnellement, je me suis sentie assez mal de partir à ce moment-là, en pensant au fait que j’avais été la pendant 3 jours pour accompagner Mme B et que je ne serais pas là pour l’accompagner jusqu’au bout.
À la suite de cette situation, plusieurs questionnements m’ont amenée à effectuer des recherches et réfléchir à tout cela :
En quoi la prise en charge d’une personne en fin de vie peut avoir un impact sur les émotions et la vie d’un soignant ? En quoi la collaboration au sein d’une équipe pluridisciplinaire est-elle importante dans la prise en charge d’une personne en fin de vie ?
La fin de vie désigne « les derniers moments de vie d’une personne arrivant en phase avancée ou terminale d’une affection / maladie grave et incurable. Pour le corps médical, à ce stade, l’objectif n’est pas de guérir mais plutôt de préserver jusqu’à la fin la qualité de vie des personnes et de leur entourage face aux symptômes et aux conséquences d’une maladie évolutive, avancée et à l’issue irrémédiable ». Les soins de fin de vie sont un continuum des soins palliatifs. Selon le Code de la Santé Publique les soins palliatifs se définissent comme « des soins actifs et continus pratiqués par une équipe interdisciplinaire en institution ou à domicile. Ils visent à soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son entourage ». L’objectif principal de l’équipe, dans la prise en charge d’une personne en fin de vie est donc de réduire au maximum les souffrances endurées par le patient, qu’elles soient physiques ou psychologiques.
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