Vie quotidienne, la collation de dix-sept heures

Vie quotidienne

« La collation de dix-sept heures »

Sommaire

Introduction

I) Le quotidien

1) Qu’est-ce que le quotidien ?

2) La collation de 17h : description

II) Temps du quotidien : temps éducatifs

1) Qu’apporte ce temps du quotidien qu’est la collation ?

2) Comment se situe l’intervention de l’éducateur dans ce temps

III) Quotidien – stagiaire – action éducative

1) Pourquoi ce moment de « collation » est-il un temps du quotidien pour moi ?

2) Comment ai-je trouvé ma place dans ce temps ?

IV) Projet et quotidien

1) Le projet d’établissement et le quotidien

2) Le projet personnel et le quotidien

Conclusion

Bibliographie

Introduction

J’ai effectué mon stage de 1ère année de formation de moniteur éducateur au sein de l'unité de vie « La Chaussée Haut », faisant partie des 4 unités de vie du Foyer d'Animation situé à Ambillou.

Cet établissement, dépend de l'Association « La Source », il accueille 51 adultes, en situation de handicap mental ne pouvant plus s'adapter au travail, en internat et semi-internat.

Les personnes accueillies au foyer d’Ambillou présentent des déficiences intellectuelles et une altération de leurs capacités psychiques. Ces adultes souffrent de troubles de la personnalité et pour un grand nombre d’une pathologie psychiatrique ou neurologique.

Les difficultés des résidents se manifestent par une limitation des facultés dans différents champs :

- La communication et les interactions sociales

- Les fonctions cognitives : réflexion, élaboration, anticipation, abstraction, mémorisation, compréhension

- La relation à soi et aux autres

- La maîtrise de soi et le discernement

- Le développement psychomoteur et affectif

Pour P. Gaberan (2004), le moniteur éducateur est « un organisateur de la vie quotidienne », en effet, même s’il intervient sur les différentes activités de jour de la personne accompagnée (temps scolaire, temps d’apprentissage ou temps de travail), ce professionnel accompagne tout autant le résident (enfant ou adulte) dans les temps du « avant et/ou après » les activités, ces temps libres qui peuvent être le lever, la toilette, les repas, les devoirs, les veillées, les week-ends, les vacances... et par cet accompagnement, l’éducateur partage le quotidien de l’usager.

Lors de mon stage de première année, il y a un moment, un temps précis du quotidien du foyer et des résidents qui parallèlement faisait partie de mon propre quotidien : la collation de dix-sept heures.

Dans un premier temps, je définirai la notion de « quotidien » et présenterai le moment de la collation au foyer de « la chaussée Haut » ; dans un second temps, j’analyserai la portée éducative de ce temps journalier, dans un troisième temps je rendrai compte du pourquoi et du comment de mon positionnement en tant que stagiaire durant cet instant et enfin, dans un quatrième temps, je démontrerai comment la notion de projet intercède dans le quotidien du foyer et des résidents. Le but de cet écrit est de pouvoir démontrer que ce temps du quotidien qu’est la collation de dix-sept heures n’est pas seulement un moment « banal » dans la vie de l’usager et de l’éducateur, mais est aussi véritablement un temps éducatif profitable aux deux.

I) Le quotidien

1) Qu’est-ce que le « quotidien » ?

Selon le Larousse, le quotidien est : « Qui se fait chaque jour, qui relève de la vie de tous les jours et n'a donc rien d'exceptionnel : Des tâches des plus quotidiennes » (1), cette définition nous renvoi à la description plutôt péjorative que Claude Javeau (2011) nous fait du quotidien en associant ce concept à tout ce qui est du « jour-le-jour » sans grand intérêt, voir même routinier ».

D’après Joseph Rouzel, (1995) « Le quotidien est un espace de répétition de l’archaïque et en même temps un lieu d’intervention et de création, le lieu de la rencontre entre les humains. »

« Lieu de la rencontre entre les humains », ce qui définit exactement ce temps du quotidien qu’est « la collation » de dix-sept heures.

2) La collation de 17h : description

A partir de seize heures trente, les résidents quittent les différents ateliers auxquels ils ont participé durant l’après-midi, et se dirigent vers « La Chaussée Haut » qui est leur lieu de vie, leur « chez-eux ». Certain fument leur cigarette avant de monter dans leur chambre, d’autres y montent directement afin d’y déposer leurs effets personnels.

Ils peuvent y rester et s’y occuper jusqu’au moment de la toilette ou s’installer au salon pour regarder la télévision, feuilleter divers livres de la bibliothèque ou encore y faire un puzzle ou des perles.

Vers dix-sept heures, l’un des éducateurs présents sur le foyer propose à un des résidents posés au salon de l’accompagner afin de préparer le « charriot de collation », chariot où sera disposé des verres pour la boisson fraîche souvent à base de sirop, et les tasses /mugs pour la boisson chaude, thé ou cappuccino selon l’envie.

Une fois la collation dressée et installée au salon, l’un des deux éducateurs commence à servir les résidents et le second fait le tour des chambres afin de proposer aux usagers qui étaient restés dans celles-ci de venir « boire un verre » avec les autres au salon. Chacun est libre d’accepter ou de refuser.

Une fois servis, certains s’installent sur la grande table ou sur le canapé devant la télévision.

Les éducateurs

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