La presse quotidienne nationale et le numérique
Fiche : La presse quotidienne nationale et le numérique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar marcz • 4 Mars 2018 • Fiche • 723 Mots (3 Pages) • 501 Vues
La presse quotidienne nationale et le numérique
L’un des principaux enjeux auxquels sont confrontés les médias en France est celui des revenus. Le secteur de l’information doit sans cesse se remettre en question et trouver des sources de revenus pour compenser les pertes liées à la baisse des ventes des journaux et magazines papier. Au vu du succès des sites d’information sur internet, l’un des principaux enjeux est la question du passage au « tout-numérique » qui semble souhaitable pour la plupart des media, notamment en ayant recours à des offres numériques payantes.
En France plus que dans de nombreux autres pays d’Europe, la presse quotidienne nationale (PQN) s’est montrée peu encline à accepter la transition vers le tout-numérique dans les années 2000. Aujourd’hui encore, certains journaux, tels que le Canard Enchaîné, ont préféré se limiter aux journaux imprimés plutôt que proposer (en parallèle ou en complément) des offres numériques. En effet, ce journal a délibérément choisi de renoncer à diffuser son contenu en ligne. À l’inverse, d’autres media ont pris la décision contraire : tout miser sur le numérique. C’est le cas de Mediapart qui propose des forfaits mensuels payants pour accéder à tout le contenu du site internet. Bien qu’ayant misé sur des supports différents (papier pour le premier, internet pour le second), ces deux media font figure d’exception puisqu’ils ont tous les deux choisi de se priver des revenus publicitaires, ce qui constitue, d’après le directeur de Médiapart Edwy Plenel, un « gage de leur indépendance ».
En-dehors de ces business models particuliers, la plupart des journaux ont choisi d’opter pour une stratégie mixte et de compenser la baisse des revenus de la presse écrite avec des offres pour accéder à du contenu exclusif en ligne. Les journalistes se sont donc adaptés à l’exigence d’immédiateté d’internet. Alice Antheaume, spécialiste des médias et Directrice exécutive de l'Ecole de journalisme de Sciences Po, juge ainsi que l’importance des défis du Web fait que les journalistes sont désormais persuadés de travailler pour le contenu en ligne (immédiatement accessible) aussi bien que pour la version imprimée. Les journaux comme Libération et Les Echos offrent un accès à un nombre limité d’articles accessibles par mois alors que d’autres (Le Figaro, Le Monde) choisissent de rendre certains articles payants ou accessibles aux seuls clients d’offres « premium ». Cette stratégie est relativement efficace pour les journaux qui jouissent d’une forte notoriété.
Aussi la tendance générale des journaux est-elle de ne pas faire de la publicité l’unique source de revenus. On peut mettre en parallèle la décision du président Nicolas Sarkozy de bannir de la télévision publique la publicité à partir de 20h, l’idée étant de sortir de la logique marchande dans la mesure du possible. Quant à la presse locale, celle-ci est contrainte de miser davantage sur la presse classique et de compter sur les contributions de leurs lecteurs. La France compte de nombreux particularismes dans le rapport à la presse. Ainsi, les lecteurs du Sud-Ouest de la France préfèrent le papier imprimé au contenu sur Internet. Compte tenu de l’audience limitée du Télégramme de Brest, l’éditorialiste Samuel Petit prétend avoir financièrement davantage recours aux lecteurs locaux attachés à la revue plutôt qu’à la publicité, qui est moins rémunératrice pour la presse locale.
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