L'art est-il utile ?
Étude de cas : L'art est-il utile ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mat989562 • 11 Mars 2021 • Étude de cas • 2 585 Mots (11 Pages) • 543 Vues
Café philode LatresnePhilosophie et SociétéA quoi sert l’art?Compte-rendu de la rencontre du 18 avril 2013IntroductionVersion 1 du 19-4-13Un trait de notre humanitéL’Artest à la fois une activitéhumaine, les produits de cette activité et l’idée que l’on s’en fait.Les définitions de l’Art varient selon les époques et les lieux, ce qui faisait dire à l’anthropologue Marcel Mauss (1872-1950) : « Un objet d'art, par définition, est l'objet reconnu comme tel par un groupe. »A chaque époque son artChez les Grecs, la τέχνη (technè) désigne aussi bien les savoirs, les arts et les métiers, il en était de même chez les Romains.On ne fait pas de différence entre l’artiste et l’artisan jusqu’à la Renaissance. (Evolution des corporations vers les académies). Le respect des règles y est primordial.C’est au siècle des Lumières que l’art devient synonyme de beauté. (Théorisation par Emmanuel Kant). L’intension de l’artiste l’emporte sur les règles.L'art moderne s’est émancipé du beau et de l’intemporel afin de mettre en avant la transgression ou la rupture. (*1)
2Art éphémère et durableLe philosophe FriedrichHegel (1770-1831) distingue cinq arts principaux : architecture, sculpture, peinture, musique, poésie.Depuis on en a ajouté d’autres, notamment danse et cinéma...Hegel met en avant le beau de l’art par rapport au beau de la nature car pour lui ce qui naît de l'esprit l’est deux fois (de la nature, puis de l'esprit) et est donc supérieur à ce qui est issu de la nature. (*2)Ce que l’Art n’est pasL’Art est à la fois à distance de la Science qui est pure connaissance et de la Nature qui est production sans réflexion.L’Art n’est pas plus guidé par la spiritualité que par la philosophie.Examiner l’Art d’un point de vue sociologique ou d’un point de vue historique conduit à des constatations différentes.
3La musique : art immatérielLa musique, plus que l’art d’organiser les sons, reflète l’expression d’une forme irréelle et non conceptualisable de la communication.Elle exprime à la fois le rationnel et l’irrationnel sans aller vers le mythe ou la magie.Elle offre à la fois de nouvelles représentations et une conception neuve de leur construction. (*1)Où la couleur est le messagePour le philosophe Maurice Merleau-Ponty (1908-1961) parlant de la peinture de Paul Cézanne (1839-1906) : «Il ne s’agit pas de la couleur en tant que simulacre des couleurs de la nature, mais de la dimension de couleurs où notre cerveau et l’univers se rejoignent.» (*1)Exprimer par le corpsDans la danse, le temps de la musique ou d’un rythme est transposé dans l’espace par le mouvement. L’art prolonge alors l’action, le geste artistique est l’expression d’une relation particulière de l’esprit humain à son environnement.Pour le musicologue Curt Sachs (1881-1959) : «Avant de confier ses émotions à la pierre, au verbe, au son, l'homme se sert de son propre corps pour organiser l'espace et pour rythmer le temps.» (*3)Et l’art devint spectacleLe cinéma met en spectacle des récits qui sont basés sur les grands sentiments partagés par toute l’humanité. La diffusion en est donc universelle.Le film «Il était une foi dans l’ouest» de Sergio Leone (1968) est un tel sommet du genre Western qu’il n’a jamais plus été égalé.Quelques thèmes de l’ArtPrimauté au sensibleDans ce thème, l’art considère l’aspect des choses, non leur essence ou leur utilité.C’est considérer et magnifier les possibilités propres d’un matériau.L'architecture gothique est tout autant faite de lumière, ou de verticalité, que de pierre. Le temps et l'espace eux-mêmes sont l'étoffe de l'expérience, comme une langue celle de la pensée. (*1)Imitation
4Dans ce thème, l’art utilise le monde des sens pour pénétrer dans un monde de l’esprit afin d’y rechercher l’immanent derrière le permanent, la vérité derrière l’apparence.L’œuvre ne peut pas être aussi belle que la chose réelle, elle est d’un autre ordre et dévoile des significations secrètes de l’univers.La grande vague de Kanagawa du peintre japonais Hokouzai (1760-1849) est une synthèsede l’estampe japonaise traditionnelle et de la perspective occidentale. Elle va inspirer les impressionnistes européens. (*1)ReprésentationDans ce thème, l’art présente autrement la réalité de l’univers en produisant des affects. La représentation artistique dévoile un absolu propre à l’artiste.Dans le tableau «le cri» du peintre expressionniste Edvard Munch (1863-1944), il parvient à exprimer l’abomination. (*2)Il témoigne: « Je me promenais sur un sentier avec deux amis — le soleil se couchait — tout d'un coup le ciel devint rouge sang, je m'arrêtai, fatigué, et m'appuyai sur une clôture — il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir de la ville — mes amis continuèrent, et j'y restai, tremblant d'anxiété — je sentais un cri infini qui se passait à travers l'univers et qui déchirait la nature. »Elévation de l’espritL’expérience esthétique, tout comme la contemplation de la nature ou la réflexion sur la découverte scientifique, produit une expérience intense de l’harmonie.«Celle-ci est de l’ordre de l’expérience spirituelle qui est une révélation partielle de l’élanqui anime la vie dans un état de perfection.» (*4)Quel avenir pour l’art ?Humains finis, créateurs d’infiniPour Alain Badiou, philosophe né en 1937 : «Les œuvres d’art sont des créations qui vont subsister, rester et que les hommes considèrent comme plus fortes que la mort......l’art recèle une promesse d’infini... l’infini sert à ce que l’homme ne soit pas condamné à sa petite vie mortelle.» (*5)La Vénus de Lespugue, statuette en ivoire du Gravettien 25 000 ans avant notre ère.
5De la qualité à la quantitéAprès le XXème siècle: . les oeuvres qui étaient rares et de qualité sont maintenant nombreuses et peu élaborées, • les mécènes, de protecteurs sont devenus spéculateurs, • les destinataires, d’initiés (rien n’est trop beau) sont grand public (tout est trop cher), • la conservation, de durable est maintenant éphémère, • le temps de réalisation, de long est devenu beaucoup plus court, • la valeur marchande d’importante est devenue faible, en raison du nombre d’oeuvres,• seuls les moyens techniques de création et de diffusion se sont accrus.La déconstruction créatricePour Picasso (1881-1973) l’objectivité cesse d’être le but premier et universel de la peinture.La subjectivité du peintre est désormais le centre autour duquel tourne le monde objectif. C’est elle qui l’interroge, le transforme, l’organise à sa guise.Il est donc illusoire de se demander
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