Analyse de la pratique professionnelle infimière - Negociation d'un soin
Étude de cas : Analyse de la pratique professionnelle infimière - Negociation d'un soin. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sasa Bint Najib • 12 Août 2016 • Étude de cas • 1 297 Mots (6 Pages) • 1 922 Vues
Cette situation se déroule dans un service fermé de psychiatrie. La patiente est une femme de 89 ans, hospitalisée pour crises d’angoisse et syndrome dépressif, en hospitalisation libre. Mme X nécessite une aide partielle pour la toilette en raison de son asthénie depuis son entrée et son âge. Elle désire réaliser sa toilette seule au lavabo chaque jour, je lui propose mon aide qu’elle refuse très souvent. Une à deux fois par semaine, nous lui proposons de l’accompagner pour réaliser une douche.
Ce matin là, cela fait plusieurs jours que Mme X passe beaucoup de temps dans son lit, refuse l’aide pour la toilette en disant se débrouiller seule. Je décide donc d’aller la voir pour essayer de négocier avec elle une aide pour les soins d’hygiène. Quelque jours plus tôt, j’étais allée la voir à 7h40, afin qu’elle se réveille doucement et je lui avais par la même occasion proposé de l’aider pour la douche. Cela s’était très mal passé, Mme X s’était crispée et avait été dans l’opposition tout le reste de la journée. Mon intention de départ était donc que la patiente accepte une aide pour une toilette complète, si possible une douche.
Le petit-déjeuner étant à 8h30, les douches du matin se réalisent avant ou après celui-ci, et les aides à la toilette très généralement avant. Je suis donc allée voir Mme X à 7h40 et en entrant dans la chambre, j’ai remarqué qu’elle était déjà réveillée. Cette patiente aime que l’on passe du temps avec elle, qu’on lui parle ou non, ce qui semble l’apaiser est le fait qu’on s’installe à sa hauteur et qu’on lui accorde de l’attention.
Je suis donc entrée dans sa chambre afin de la saluer et lui demander si elle avait bien dormi. Je lui ai parlé avec un sourire sincère, qu’elle m’a rendu et je lui ai ensuite demandé la permission pour m’assoir au bord de son lit afin de l’écouter. Elle a accepté et le fait que je m’installe à sa hauteur semble lui avoir fait du bien, en effet elle s’est ouvert à moi et m’a tenu la main. J’ai déjà remarqué plusieurs fois avec cette dame qu’elle n’ose pas parler quand nous passons vers elle mais lorsque l’on s’installe, cela montre qu’on est disponible pour elle et une relation de confiance se crée petit à petit. Nous avons donc passé plusieurs minutes à parler, du fait que l’équipe soignante était là pour l’aider et l’accompagner dans cette période. Je lui ai ensuite parlé de sa fatigue et de l’intérêt d’une aide à la toilette. Elle ne s’est pas crispée totalement cette fois-ci, mais j’ai senti qu’elle était un peu plus distante qu’auparavant. Elle m’a dit qu’elle préférait se laver après le petit-déjeuner. J’ai entendu sa demande et lui ai répondu que je pouvais m’organiser afin de l’aider juste après le petit-déjeuner. Je lui ai en suite demandé si elle avait l’habitude de prendre des douches chez elle, afin de m’assurer qu’elle n’ai pas un blocage avec la douche. Elle m’a expliqué qu’au foyer logement où elle vit, elle se douche régulièrement mais qu’ici elle est bien trop épuisée. Je lui ai donc rappelé que nous étions là pour l’accompagner au quotidien durant son hospitalisation, que nous entendions sa fatigue et qu’on pouvait lui apporter notre aide. Mme X m’a tenu la main et son visage s’est adoucie, elle n’était plus crispée et a accepté mon aide pour une douche après le petit-déjeuner. Je lui ai rappelé que celui-ci était dans 30 minutes et je lui ai dit à tout à l’heure.
Après le petit-déjeuner, Mme X s’apprêtait à retourner dans son lit. Ayant eu une bonne nuit de sommeil d’après elle, je lui ai demandé la raison. Elle m’a dit qu’elle se sentait vidée et qu’il n’y avait rien d’autre à faire. Je lui rappelle notre discussion de tout à l’heure et elle me répond qu’elle n’a pas le courage.
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