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Analyse: "Il pleure dans mon coeur"

Commentaire de texte : Analyse: "Il pleure dans mon coeur". Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  2 065 Mots (9 Pages)  •  723 Vues

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        Introduction : Rimbaud nous dit dans une saison en enfer :  « L'amour est à réinventer » mais Verlaine lui vient à passer cette étape et va réinventer le concept de mélancolie. Verlaine est un écrivain et poète français né en 1844 et mort en 1896. Il fera partie du mouvement symboliste et parnassien (valorisation de l’art poétique par la retenue et c’est un rejet d’un engagement social ou politique). Il viendra à écrire un nouveau recueil Romance sans paroles qui sera publié en 1874, c’est-à-dire 8 ans depuis son tout premier poème. Depuis, Rimbaud est entré dans sa vie, et le poème «Il pleure dans mon cœur » correspond à la période ou Verlaine avait rencontré Rimbaud. Ce poème est le texte III de la section nommée ‘’ Ariettes oubliées ‘’. Nous expliquerons en quoi ce poème est profondément mélancolique. Nous verrons dans un premier temps la construction du poème et sa musicalité. Puis nous observerons le thème de la pluie. Enfin, nous étudierons la peine de cœur qui mène à la mélancolie.                                                                                                  

        Nous verrons dans un premier temps la construction du poème et sa musicalité. Ce poème est créé sous la forme de six syllabes qui viennent à être combinées sur deux vers, ce qui va reproduire le rythme de l’alexandrin. Le poème est découpé en quatre strophes composé elles même de quatre vers. Dans toutes les strophes, nous pouvons voir apparaître en position forte à la rime ou bien en césure le mot « cœur ». Pour éviter une trop grande fermeté dans son propos, le poète va faire varier le déterminant qui précède le mot, cela nous donnera alors «  mon cœur », « ce cœur », « un cœur » et en même temps que le changement au niveau du déterminant, il viendra à changer la position du mot dans le vers. Le poème donne une sensation de répétitions par l’usage de mots identiques, ce qui donne l’impression que le texte reproduit le bruit de la pluie. Donc la pluie et le texte ont tout deux le même fonctionnement, ils sont répétitifs. Dans ce poème totalement ciselé, tout vient à se faire écho comme dans une ballade. Mais de cet écho vient à naître des oppositions, le poème donne naissance à une double interrogation, qui sont directement suivie par des exclamations, qui semblent répondre aux dites interrogations. On définira la pluie de deux manières différentes, elle peut être perçue comme un être apaisant et d’une autre part comme un être qui exacerbe l’ennuie. Le poème laisse totalement le lecteur se faire ballotter entre ses deux choix, ce qui vient à le mettre dans un état d’indécision, mais cela crée un certain charme à ce poème. Ce dernier garde tout de même un air profond de mélancolie. On peut voir cela sur le travail des rimes sur quatre vers il n’y a que trois vers qui se trouvent être identiques. Le poème alterne constamment de l’interrogation à l’exclamation qui se réponde d’une strophe à l’autre, cela se perçoit dans la Strophe I et III pour les interrogations et dans les Strophes II et IV pour les exclamations. Ces questions viennent aussi à nous faire comprendre que ces questionnements appartiennent au poète, Verlaine déverse sa pensée dans son œuvre. Par exemple l’interrogation :  « nulle trahison ?... »  cette question suivit de point de suspension laisse le lecteur dans un état expectative. Probablement que le poète à ce moment précis ne sait pas lui-même ce qu’il doit penser et se demande s’il n’a pas été trompé. ( dans ce cas précis, Verlaine se demande si Rimbaud ne l’a pas trompé). L’intérêt d’avoir placé ce poème dans les ‘’ ariettes oubliées ‘’ est très intéressant car cette œuvre à une véritable musicalité. ( Une ariette est un terme de musique qui désigne une mélodie.)  Nous pouvons le voir par de nombreuses allitérations en: -l -p -k, des sons assez lourds. On peut donner en exemple des effets sonore que l’on trouve au vers 5 par le passage « bruit doux », la construction syntaxique est étrange, car en temps normal, l’adjectif se place avant le nom, mais ici, il y a la volonté de mettre en avant le son. Cet oxymore vient directement à nous renvoyer à la pluie qui tombe.

        La construction du poème est intéressante, elle vient à mêler les interrogations de son auteur tout en étant des plus mélodiques. Elle vient à reprendre le son de la pluie qui s’écoule. Mais voyons plutôt comment ce thème de la pluie vient à emplir ce poème.                                                      

        Puis nous observerons le thème de la pluie. Cet élément qui prend place dans la totalité du poème et qui se déverse sans cesse de manière mélodieuse sur le lecteur.

« Ô bruit doux de la pluie » La pluie est mis en avant comme un aspect mélodieux et doux de la nature. Un don qui apporté au homme parmi tous les éléments que compose la palette des éléments. Elle est le signe de la vie et l’utilisation de l’adjectif doux nous montre qu’il ne devrait y avoir aucun souci avec cet être qui prend place dans l’œuvre.

Mais cette pluie revêt un aspect plus dangereux qu’il n’y paraît au premier abord. « Comme il pleut sur la ville » l’usage du simple mot plus dans un tel contexte peut être apparenté à une litote, car la pluie qui s’abat sur toute cette ville n’est pas prête de s’arrêter et va finir par tout engloutir. Elle n’épargnera rien, « Par terre et sur les toits ! » la pluie réussie à s’immiscer n’importe où , et instigue sa mélancolie dans tout ce qu’elle viendra toucher. Il n’y a pas d’abri, l’eau va s’abattre sur tout ce qui compose cette ville. « Ô le chant de la pluie ! » La pluie et présenté ici comme un être qui fut invoquer, une action attendue que l’on à invoquer, car il y a bien longtemps que l’on ne l’avait pas vue. Mais désormais que sa présence est avéré elle agit plutôt comme un maléfice. Une présence obligatoire dont on ne sait plus comment se débarrasser. Une cohabitation forcée dont on aimerait se défaire. Au premier abord, elle paraît douce et relaxante, mais avec le temps son clapotis peut devenir oppressant, elle viendra finalement à stagner et à prendre de plus en plus de place dans notre existence, jusqu’à déborder. Nous pouvons mettre en avant que Verlaine dans son œuvre va fusionner les sens de pleurer et pleuvoir. Tout le charme de son œuvre vient à nous faire confondre ces deux termes. Il tente de nous transporter dans sa propre réalité qui est maussade. L’action de la pluie qui vient à imprégner son cœur comme le ferait la pluie avec un vêtement, vient alors à rajouter une lourdeur chez notre poète qui ne sait plus comment la vivre.

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