Observateur Independant
Documents Gratuits : Observateur Independant. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 21 Septembre 2013 • 1 641 Mots (7 Pages) • 841 Vues
2. RESUME EXECUTIF
Améliorer la traçabilité du bois et responsabiliser les transporteurs ne permet pas de garantir
la légalité du bois exporté mais facilite le contrôle forestier et rend plus difficile le transport et
l’exportation du bois d’origine douteuse. C’est dans cet esprit que l’Observateur Indépendant
REM a entrepris une série de missions à Bélabo, Obala et Douala.
Ce rapport met en évidence des pratiques illégales facilitées par les insuffisances voire
l’absence de contrôle de grandes quantités (environ 20.000m3 de débités par an d’une valeur
marchande à l’exportation de 2 à 2.4 milliards de FCFA, soit 3 à 3,7 millions d’Euros), d’un
type de bois dit « bois sauvage »1 exporté de la ville de Kousséri vers les pays du Sahel. En
effet, seul le transport du bois dit « conventionnel » à destination du port de Douala semble
régulièrement soumis à la réglementation en vigueur en matière de contrôle. L’effectivité de
ce contrôle et la traçabilité du bois conventionnel reste également à démontrer, surtout
s’agissant du bois empoté en forêt ou au parc à bois SOMAC de Bélabo et transporté en
containers.
Le bois dit sauvage, dont la plus grande partie transite par le réseau ferroviaire (CAMRAIL),
serait pour l’essentiel d’origine douteuse voir illégale. Les conditions d’accès à ce type de
bois, sa transformation, ses modalités d’embarquement, son transport, son commerce et le
contrôle de son trafic croissant, sont parsemées d’irrégularités/d’illégalités présentées dans ce
rapport.
Les deux missions effectuées sur les sites d’embarquement et de débarquement du bois
révèlent qu’il existe de nombreuses insuffisances de traçabilité dans le dispositif de suivi et de
contrôle des produits forestiers le long des voies d’évacuation vers le port de Douala. Il s’agit
principalement de la perte de données sur l’origine précise du bois transporté par rail et du
manque de données et de contrôle du bois véhiculé en container. L’Observateur Indépendant a
également relevé qu’au moment de la mission, aucun des principaux systèmes informatisés
(SIGIF, COMCAM) n’enregistraient de données précises sur l’origine (titre d’exploitation) du
bois exploité sur le territoire camerounais. L’absence de systèmes efficaces de saisie de
données et de possibilité de recoupement de l’information constitue un manque d’efficacité
pour la traçabilité des bois destinés à l’export et pour la contre vérification du système
déclaratif.
Les recommandations de l’Observateur Indépendant invitent à la régularisation de la filière
du bois « sauvage » vers le grand Nord2 et proposent une série de mesures qui permettraient
d’éliminer certaines pratiques frauduleuses, de légaliser l’accès à la ressource, la
transformation, l’embarquement et le transport et d’améliorer le contrôle et la traçabilité de
cette filière. D’autres recommandations concernent la filière du bois « conventionnel »
transitant par Douala et proposent de responsabiliser les différents acteurs de manière à
améliorer la traçabilité du bois et donc une fois encore de contribuer à un contrôle plus
efficace. Les recommandations qui sont proposées dans ce rapport devront retenir l’attention
des différents acteurs impliqués dans le processus de négociation de l’Accord de Partenariat
1 (voir définition plus bas)
2 Le grand Nord regroupe les Région de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême Nord Cameroun.
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Volontaire Cameroun-Union Européenne et peuvent permettre d’améliorer la définition de la
légalité et l’efficacité du système de traçabilité du bois camerounais.
3. OBJECTIFS DU PROJET OBSERVATEUR INDEPENDANT
Objectif Général: Contribuer à l’application des principes de bonne gouvernance dans les
activités forestières et de l’amélioration du contrôle forestier.
Objectifs Spécifiques:
1) Observer l’application des procédures et le déroulement des activités de contrôle
forestier à l’intérieur du territoire national ;
2) Observer le déroulement du suivi des infractions forestières ainsi que du
contentieux à l’intérieur du territoire national ;
3) S’assurer de la transparence des informations relatives à l’exploitation forestière.
4. CONTEXTE DES MISSIONS
Le transport du bois au Cameroun est une activité au coeur de l’exploitation forestière qui
implique plusieurs acteurs, et sert de lien entre celui qui abat l’arbre en forêt et le
consommateur final. De par la place stratégique qu’occupe cette activité de transport, ce
secteur a été plus ou moins codifié par des lois, réglementations et procédures de contrôle.
Malgré ces progrès, le problème persiste et le
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