Compte-rendu sur le Bonheur des Dames Zola

Ce 11° volet de la série des Rougon-Macquart se déroule dans les quartiers riches de l’Ouest Parisien. C’est là que s’est établi, le Bonheur des Dames, énorme commerce réunissant plus d’une dizaine de rayons, premier « grand magasin » qui vient détourner les clientes des petits commerces du quartier.

C’est dans ce magasin que se déroule l’intrigue qui tourne autour de la vie des vendeurs, du patron, et des petits commerces du quartier : une lutte furieuse s’engage entre ces derniers et le magasin, une lutte perdue d’avance contre un géant, contre le progrès, contre l’histoire en marche.

Le personnage principal est Denise, qui, suite au décès de ses parents, arrive de sa campagne normande avec ses 2 jeunes frères pour rejoindre leur oncle Baudu, commerçant dans le quartier du BDD. Denise a 19 ans, c’est une enfant honnête, sage, exemplaire, débrouillarde obéissante, pleine de bonté et dévouée corps et âme à ses frères. Elle rentre au BDD en tant que vendeuse au rayon des confections,et il lui arrivera 1000 péripéties, elle connaîtra la misère, la richesse mais aussi l’amour.

Le 2ème protagoniste est Octave Mouret, propriétaire et directeur du Bonheur des Dames. Octave a un lien avec les Rougon Macquart, de manière spéciale, sa mère est une descendante des Rougon et son père est, lui, descendant des Macquart. Amoureux invétéré, Octave a de nombreuses maîtresses, de tous horizons, de la simple vendeuse à la plus grande des bourgeoises. Dès l’arrivée de Denise dans le magasin, il la remarque pour sa laideur, avant de se laisser toucher par cette grande enfant simple et douce. Après de nombreux combats intérieurs, ce grand visionnaire, qui a eu l’idée si novatrice d’ouvrir un grand magasin, se rendra compte de ses sentiments pour la jeune fille et fera alors tout pour la conquérir.

Je vous conseille vivement ce livre, tout d’abord car Emile Zola y aborde avec justesse la réalité des rapports sociaux de l’époque au sein d’une grande entreprise. Il traite également du sujet des femmes au travail et plus particulièrement de l’ascension sociale que cela peut permettre à certaines, réelle révolution sociale de l’époque. Il évoque aussi l’évolution des modes de consommation avec l’arrivée des grands magasins et la mort des petits commerce.

L’auteur possède un style qui rend son œuvre vivante et pleine d’émotions : ainsi il nous décrit avec force et détails tout au long du livre la profusion et la diversité des vêtements proposés dans le magasin, dans un déballage avant gardiste pour son époque qui nous permet d’imaginer facilement le magasin. De plus les personnages sont attachants, on pleure, on rit avec eux, et on plonge dans leur univers et leurs sentiments.

Pour conclure, Zola nous offre une fresque haute en couleur qui s’inscrit dans la continuitée de son œuvre les Rougon-Macquarts et qui nous plonge directement en plein dans le Paris du XIXème siècle grâce au fourmillement de cette machine qu’est le Bonheur des Dames, rendue vivante de par le nombre d’histoires qui s’y passent tout les jours. Le roman croise 2 luttes que tout rassemble : celle du petit commerce conttre le grand magasin et la lutte d’une jeune femme sensible et vertueuse, amoureuse de son patron.

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