Analyse de l'affiche publicitaire de JET TOURS

Il me semble que le premier élément qui s’impose à l’attention du regardant est la queue effilée du lézard faisant allusion au verbe lézarder qui signifie « se laisser aller à la paresse, à l’oisiveté, ne rien faire » comme on peut le lire dans Le Petit Robert.

Manifestement, le personnage vu de dos fait le lézard et JET TOUR fait l’éloge de la paresse. Les « vacances réussies » sont d’abord des vacances au cours desquelles « on ne fait rien », on s’oublie. En vacances, on oublie tout. Il n’est pas sans intérêt d’invoquer ici et à juste titre les propos de Jean-Jacques Rousseau :

Je ne médite, je ne rêve jamais plus délicieusement que quand je m'oublie moi-même. Je sens des extases, des ravissements inexprimables à me fondre, pour ainsi dire, dans le système des êtres, à m'identifier avec la nature entière.

Rêveries..., VIIe promenade.

Le personnage de l’affiche semble distrait et comme absent. D’ailleurs, étymologiquement le mot vacance signifie absent. Le personnage est en communion avec la nature, source de bien-être. Un bien-être tranquille et intime.

On est loin des clichés habituels des vacances : une peau hâlée et dorée de soleil, un visage rayonnant de joie et de bonheur, des cheveux au vent…

JET TOURS met dans son contrat des valeurs d’intériorité et de détachement à la limite de l’ascétisme. Le personnage est seul, seul avec lui-même. La femme semble s’abandonner à un bien-être mêlé de rêveries.

Dernier point : le thème de la baigneuse est probablement emprunté à la peinture comme on peut le remarquer chez de nombreux peintres tels que Cézanne, Gaugin, Matisse, etc.

Said Guennouni, Professeur universitaire

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