Étude du poème Plainte de Charles Cros
Documents Gratuits : Étude du poème Plainte de Charles Cros. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Giigii • 9 Février 2014 • 327 Mots (2 Pages) • 2 249 Vues
Introduction
Le poète, et plus encore le poète amoureux, trouve sa consolation dans
l’écriture : il peut y exhaler ses désillusions. Ainsi, Ch. Cros, dont la vie fut une suite de malchances, fait de ses poèmes les confidents de ses
amertumes et de ses déceptions, notamment dans Le Coffret de santal,
recueil qui frappe par la diversité de ses formes et de ses tons. Parmi les
sonnets, des « fantaisies en prose », le poème régulier « Plainte »,
adressé à une citadine « fière », est une invitation vaine à abandonner le
tumulte de la ville et à céder à un amour plus naturel.
Pour mieux convaincre son interlocutrice, Ch. Cros dresse deux tableaux
en opposition – celui de la ville et celui d’un cadre naturel solitaire –,
malheureusement incompatibles, mais il rend aussi compte, dans son
poème, de sa solitude et de son amertume, sans céder pour autant au
pathétique, en gardant un certain sourire au coin des vers.
I. Un monde impitoyable : la ville et la civilisation
Entremêlés au fil des alexandrins, se dégagent de « Plainte » deux tableaux
en contraste de deux mondes opposés irréconciliables : la ville, que le
poète veut fuir mais où « se plaît » la « parisienne » à laquelle il s’adresse, et
les « bois verts » dont le calme l’attire. De la première, le poème donne une
image négative, peu engageante.
1. Un tableau désordonné et violent
La « ville » est présentée comme un univers statique. Les articles définis qui
la déterminent, elle et ses éléments – « la ville », « du gaz », « la réclame » –
lui confèrent une présence imposante, immuable dans son identité. Le raccourci
« ville de pierre » en fait un monde minéral que le temps ne saurait
entamer, mais il suggère aussi l’absence de vie affective, profonde.
C’est le monde de la modernité qui porte la trace de l’invention humaine, avec
la nouveauté du « gaz », mentionné deux fois (vers 2 et 10 ; cette métonymie
désigne l’éclairage aux becs de gaz, tout nouveau à cette époque).
Le tableau urbain qui
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