Le fédéralisme allemand

« L’un des problèmes de notre société aujourd’hui, c’est que les gens ne veulent pas être utiles, mais importants ». Winston Churchill.

La citation de Churchill illustre parfaitement l’état d’esprit des acteurs politiques en Allemagne, qui instrumentalisent une crise sanitaire mondiale, pour accéder au sommet du pouvoir.

L’Allemagne est État fédéral, dans lequel deux ordres constitutionnels sont juxtaposés, celui de de l’État fédéral allemand et les États fédérés les länder. Ces derniers détiennent l’autonomie législative dans leur domaine de compétence et participent au fonctionnement de l’État fédéral à travers une chambre haute le Bundesrat, qui compose le parlement avec le Bundestag chambre basse. Les membres la chambre haute sont au nombre de 69 au total, dont minimum 3 par länder et maximum 6, proportionnellement au nombre d’habitants, quant aux membres de la chambre basse elle est composée de 598 députés, dont 299 sont élus par la première voix en candidats direct, le reste par la deuxième voix sur une liste de candidats. Ainsi l’Allemagne est composée de 16 länder.

En ce qui concerne les compétences de l’État fédéral, ce dernier est représenté par le chancelier en l’occurrence, actuellement par Angela Merkel et les ministres qui disposent du pouvoir exécutif, qui gèrent l’économie, la défense, la diplomaties la politique monétaire. Le pouvoir législatif est le domaine Bundestag en coopération avec le Bundesrat. Quant aux länder, ils détiennent des compétences dans le domaine de la sécurité, la santé et l’éduction, en autres.

Cet enchevêtrement des compétences, pose un problème face á la penderie du coronavirus. En effet, c’est un virus apparu á l’origine en chine en 2019. Sa particularité est qu’il est très contagieux, il s’est répondu, ensuite, dans le monde entier. D’autre part, c’est un virus qui a fait de nombreuses victimes, car il s’attaque au système respiratoire. D’où la crise sanitaire dont souffre l’Allemagne au même titre que l’ensemble des pays du monde. Ainsi l’article du journal le Monde, datant du 30 mars 2021, s’inscrit dans ce contexte sanitaire. Il résume, en outre, l’intervention de la chancelière allemande, Angela Merkel, invité de l’émission politique de la première chaine allemande ARD, la chaine la plus regardée en Allemagne. La chancelière exprime son agacement contre les chefs des länder, qui n’appliquent pas les recommandations sanitaires de l’État fédéral, pour pouvoir endiguer la propagation du virus lors de la 3ème vague. En effet le virus s’est propagé massivement dans le monde en 2020, après des mesures sanitaires drastiques, le pays a su le ralentir. Cependant, à cause de sa mutation, il s’est de nouveau propagé une deuxième et une troisième fois. D’ailleurs, le fédéralisme collaborateur des Allemands, l’ors de ces deux vagues, avait réussi á juguler la propagation de la pandémie, grâce à la complémentarité entre l’État fédéral et les länder. Cependant, la troisième vague a mis en lumière le disfonctionnement du fédéralisme dont souffre l’Allemagne depuis quelque année. Il est d’autant plus exacerbé, d’une part, á l’approche des élections, d’autre part, le départ d’Angela Merkel offre le poste de chancelier à briguer. L’article du journal le monde soulève la question suivante : est-ce la fin du fédéralisme coopératif allemand ?

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