Le Travail

L’HISTOIRE ET LA CRISE DE LA DECOLONISATION DANS LES SOLEILS DES INDEPENDANCES

INTRODUCTION

Quand Ahmadou Kourouma rédige son roman, en 1964-1965, nous sommes quelques années à peine après la vague des indépendances.

Kourouma éclaire toute l’histoire de l’Afrique sahélienne, en inversant aussi bien le regard que la temporalité.

Il commence par le présent de l’écriture en dressant un procès-verbal de l’état des choses après quelques années d’indépendance dans un pays au pseudonyme transparent de «Côte des ébènes»=Côte d'Ivoire.

On voit bien que le décor politique est planté de façon nette dans l’œuvre et cela de manière générale et globale

En adoptant le point de vue réactionnaire d’un vieux « prince » dépossédé et dépassé à travers le personnage -Fama-. C'est en effet grâce à son histoire que l'on perçoit les germes de la désillusion des Indépendances.

I/ Le temps de l'Histoire

II/ Manifestation du désenchantement des Indépendances

III/ Une satire politique tragique

I/ Le temps de l'Histoire

A/ L'époque pré-coloniale

C'est ce qu'introduit Fama au lecteur à cette période quand sa pensée se tourne vers : « les grands maîtres de guerre d'avant la conquête des Toubabs »; « maîtresse des terres, des choses, des vivants d'Horodougou, la dynastie accoucha de guerriers virils et intelligents. Pas un grain de sable... pas une main de cette plaine qui n'ait été chevauchée ».

Le pays qu'il évoque est donc Horodougou, qui s'étend de l'Ouest de la Côte d'Ivoire à la Guinée. La distance du pays malinké à la capitale même: « aller et retour, plus de deux milles kilomètres »

L'histoire des ancêtres de Fama fait allusion à l'histoire ancienne de la contrée et montre comment, venus du nord, les Malinkés formèrent une aristocratie dominant les populations autochtones : « la conquête du Horodougo par les Malinkés musulmans du Nord. Méprisants pour les Bambaras originaires, les conquérants proposèrent la puissance au descendant de Souleymane Doumbouya. »

Cette arrivée de Souleymane Doumbouya se situe elle-même au XVIè siècle; il venait du bassin du Niger. La société Malinké comprenait la classe des seigneurs (les chefs étaient appelé ''fama'', marabouts ou guerriers); la classe des marchands (dioulas), et la classe laborieuse (agriculteurs libres, artisans libres, esclaves).

L'aristocratie malinké contrôlait les activités commerciales « La liberté du négoce... fait le

Grand Dioula, le malinké prospère »

Les Malinké étaient répartis en groupe, le roman en cite : « Ce sont les Cisse... Une Cisse a été mariée à Doumbouya ». Kourouma ne précise pas si les groupes sont bambara ou malinkés « Les Keita... Vous avez une cousine mariée à un Keita » « Les Kouyaté,

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