La Bourse Joue-t-elle Son rôle De Financement Des Entreprises

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« Il est de plus en plus fait le procès d'intention à la Bourse qu'elle ne joue plus son rôle de financement des entreprises car, d'un point de vue macroéconomique, les capitaux propres apportés en net par les marchés actions sont négatifs. Si les volumes des augmentations de capital sont effectivement inférieurs à ceux des dividendes, des rachats d'actions et des réductions de capital, en France comme dans le monde, le marché n'en assure pas moins la circulation des capitaux entre les sociétés à besoin de capitaux propres et les sociétés à excédent de capitaux propres. Et c'est bien là son rôle : la finance doit permettre de déplacer des fonds dans l'espace (c'est-à-dire entre les agents économiques) et dans le temps.

C'est une erreur de raisonner macroéconomiquement : il faut plutôt avoir une perspective microéconomique. L'actualité récente montre bien que le marché est toujours prêt à financer des projets d'investissement perçus comme intelligents : en témoigne l'augmentation de capital de CGG Veritas avec droits préférentiels de souscription pour 400 millions d'euros et celle « coup de poing » d'Alstom pour 350 millions, toutes deux pour financer des opérations de croissance externe. Il y a quelque temps, on se rappelle du milliard d'euros levé par Peugeot pour l'aider à franchir une mauvaise passe.

Certes, ces opérations ont été accueillies à leur annonce par des baisses de cours. Mais cela semble être devenu la loi du genre dans un marché où l'analyse fondamentale ne joue plus qu'un rôle marginal sur le court terme. A la limite peu importe, comme dit le proverbe arabe : « Les chiens aboient, la caravane passe ! » Et quand on regarde comment -deux ans après son augmentation de capital de 1,2 milliard très mal accueillie (le cours avait perdu jusqu'à 13 %) -Michelin se porte, on se dit qu'il a eu bien raison de faire ainsi !

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