Un monde du travail doublement segmenté
Cours : Un monde du travail doublement segmenté. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lyneco • 3 Janvier 2013 • Cours • 599 Mots (3 Pages) • 1 445 Vues
Un monde du travail doublement segmenté
La population active est de 28 millions de personnes. En son sein, le taux de féminisation de l’emploi ne cesse de progresser. Cela va de pair avec des évolutions structurelles. C’est dans le tertiaire, plus féminisé, que se créent le plus d’emplois : activités financières, éducation, santé, action sociale, administration, sont les secteurs où le nombre des emplois augmente le plus.Les Françaises y ont beaucoup gagné en autonomie, mais elles sont très nombreuses à exercer un emploi à temps partiel, beaucoup plus que les hommes (31 % des femmes pour 6 % des hommes).
Le monde du travail français est ainsi, d’abord, divisé selon le sexe, comme d’ailleurs dans la plupart des autres pays européens. Il est également très segmenté selon le statut d’emploi. Pour un quart de la population active, celle du secteur public principalement, l’emploi est protégé à vie ; pour une moitié, il peut s’agir d’un contrat stable, à durée indéterminée ; pour le dernier quart se succèdent des contrats de court terme, plus ou moins bien rémunérés. Le marché du travail, duquel dépendent tant d’autres pans de la vie individuelle et sociale, sépare deux grandes catégories d’actifs. D’un côté, celle que protègent des statuts et un système de protection solidaire, en cas de perte d’emploi, de maladie ou de fin d’activité. De l’autre, tous ceux qui occupent des emplois précaires. Les premiers, à la fin des années quatre-vingt-dix, ont, de plus, bénéficié du passage à un temps hebdomadaire de travail de 35 heures en gagnant des jours de congés. Les seconds (le plus souvent des femmes jeunes, dans des emplois instables) n’ont de fait souvent trouvé, dans la diminution du temps de travail, que les inconvénients d’horaires flexibles.
Le système de protection sociale bâti, à l’origine, pour une société de plein emploi et pour un modèle familial où l’homme pourvoit aux ressources et la femme reste au foyer, a été profondément bousculé par le chômage. Depuis les années soixante-dix, celui-ci a progressé assez régulièrement pour s’installer à un niveau élevé : depuis vingt ans, son taux n’est jamais passé sous la barre des 8 %. Les enquêtes le montrent, la crainte du chômage et de ses conséquences, la pauvreté et l’exclusion, marquent profondément les mentalités françaises.
Haut de page
Une forte sensibilité à l’égard du chômage, de la pauvreté, de la précarité
Le haut niveau du chômage explique pourquoi, au sein de l’Union européenne, les Français sont ceux qui expriment le plus fort leur crainte de tomber dans la pauvreté, pour eux-mêmes ou pour leurs proches. Différentes enquêtes et sondages montrent en effet que plus d’un Français sur deux a peur de devenir un jour un « exclu », un Français sur deux de devenir un « sans-abri ».
Or, l’expression d’une telle crainte contredit les statistiques de l’évolution de la pauvreté. En trente ans, la population pauvre (selon les définitions européennes) a considérablement diminué, pour se stabiliser aujourd’hui à hauteur de 13 % de la population, dans la moyenne européenne. C’est que, dans le même temps, elle s’est transformée : elle s’est urbanisée
...