Synthèse Dani Rodrick
Dissertation : Synthèse Dani Rodrick. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Bel rhita • 15 Octobre 2019 • Dissertation • 2 399 Mots (10 Pages) • 572 Vues
Dani Rodrick, auteur de La mondialisation sur la sellette, plaidoyer pour une économie saine (2018) aborde le rôle des économistes dans la fondation du monde tel que nous le connaissons. Il s’intéresse à l’implication des économistes dans la déconstruction ou au contraire la préservation de l’ordre économique libéral, notamment en se penchant sur les modèles économiques existants et leur application. Comment de simples théories de modèles économiques sont-elles interprétées puis appliquées à notre société ? En se basant sur les principaux points abordés par l’auteur dans les extraits donnés ; abordons dans un premier temps les modèles adoptés par les économistes, pour ensuite étudier les dangers du consensus économique, et enfin traiter la question d’un point de vu plus politique.
Concernant les modèles adoptés par les économistes, l’auteur montre que ces derniers ne sont pas fidèles à leur propre formation, et que la science politique, une discipline hautement dépendante du contexte, impliquant ainsi des réponses circonstancielles, n’est pas suffisamment prise au sérieux. En effet, la confusion au prix Nobel d’économie de 2013 à cause de la nomination d’Eugène Fama et de Robert Schiller, deux économistes aux visions antipodes en est l’exemple même. Ces deux visions malgré leurs divergences se complètent et sont toutes les deux valables selon le contexte. C’est l’une des caractéristiques de la science économique ; sa souplesse fait aussi bien sa force que sa faiblesse. De ce fait, certains économistes en profitent : ils possèdent les outils nécessaires pour prévenir et comprendre le déroulement d’une crise financière, mais leur fermeture d’esprit face à diverses théories existantes les empêche de le faire. Rodrick affirme qu’il y a “trop de Fama et pas assez de Shiller”, ce qui justifierait la vision faussée des marchés financiers, et tous les risques qui s’en suivent. Il met également en lumière l’importance de la contextualisation grâce à une expérience menée sur des élèves qui sont au début majoritairement pour le libre-échange, et qui au fur et à mesure des questions posées, se mettent à nuancer leurs propos pour aboutir au fait qu’ils « n’étaient donc pas nécessairement opposé à la redistribution. Comme la plupart d’entre nous, ils s’inquiètent de la justice procédurale. » Tous comme ces étudiants, les économistes tendent à passer sous silence certaines facettes du monde réel, en partant du principe que « les effets distributifs s’équilibreront à long terme » et que le progrès technologique nous est indispensable pour le développement de notre société. Concernant les économies du commerce international, le TPP (accord de partenariat transpacifique) et ses détracteurs tendent à suivre soit le modèle de Petri et Plummer selon lequel « le marché du travail est suffisamment flexible pour que les pertes d’emploi [ …] soient compensés par la création d’emploi ailleurs », soit le modèle de Capaldo et ses collaborateurs qui eux prévoyaient « un nivèlement par le bas sur les marchés de l’emploi en raison d’une baisse des salaires et des dépenses publiques.. » Ces deux visions permettent d’autant plus de voir et distinguer les effets microéconomiques ou macroéconomiques sachant que les économistes s’imaginent souvent que les marchés jaillissent d’eux même, et ce jusqu’à l’arrivée de A.Smith. Milton Friedman fait également bouger les choses grâce à sa pensée selon laquelle l’initiative privée serait un pilier pour la prospérité économique, tout en faisant une nette distinction entre le marché et l’état. Enfin, Rodrick aborde le mercantilisme et comment ce modèle et celui du libéralisme peuvent coexister en harmonie dans l’économie mondiale comme le montre le succès de la Chine au niveau industriel.
Mais même si il est possible de trouver une certaine harmonie entre les modèles, le consensus économique ne constitue-t-il pas un danger pour notre société ?
Les économistes donnant souvent l’impression d’être en désaccord constant quand à ce qu’ils prônent, marquent un vif contraste avec le consensus sur tant de sujets importants qui existent. Ces derniers pouvant se former autant pour de bonnes que de mauvaises raisons. C’est pourquoi il faut que ce consensus implique de la part des économistes un « jugement de valeurs sur les effets de redistribution, qu’il vaut mieux laisser aux électeurs. » Comme précisé auparavant, il n’existe pas de modèle unique malgré la tendance des économistes à en privilégier un seul et à le considérer comme « LE » modèle à suivre. Il est question de contexte et de celui qui seras le mieux adapté, afin d’éviter les deux types d’erreurs possibles : l’erreur par omission soit l’incapacité des économistes à prévoir un problème, ou encore l’erreur par commission, soit l’obsession des économistes pour un seul modèle particulier les empêchant ainsi de visualiser un problème d’un autre angle.
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