Le cri des oiseaux fous de Dany Laferrière et dans le poème «Départ» de Léopold Sédar Senghor, le départ est présenté de la même façon?
Dissertation : Le cri des oiseaux fous de Dany Laferrière et dans le poème «Départ» de Léopold Sédar Senghor, le départ est présenté de la même façon?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar gabf19 • 12 Mai 2017 • Dissertation • 1 016 Mots (5 Pages) • 1 673 Vues
Gabriel Fournier
Dissertation critique
Peut-on dire que dans l’extrait du roman Le cri des oiseaux fous de Dany Laferrière et dans le poème «Départ» de Léopold Sédar Senghor, le départ est présenté de la même façon?
Désormais deux membres de l’Académie française, Dany Laferrière et Léopold Sédar Senghor ont marqué la littérature. À travers leurs œuvres, ces deux écrivains noirs ont dépeint le portrait des dictatures politiques et des conséquences qu’elles engendrent. Dans l’extrait de Le cri des oiseaux fous de Laferrière et dans le poème «Départ» de Sédar Senghor, les auteurs parlent de leur exil vers des pays plus sécuritaire et paisible. Peut-on affirmer dans ces deux textes que le départ est présenté de la même façon? Nous tenterons de répondre à cette question en analysant l’état psychologique des deux personnages, les raisons qui les ont poussés à s’exiler et leur attachement envers leur pays natal.
Tout d’abord, les deux personnages vivent le départ d’une manière très différente, et ce, en raison de leur état psychologique. D’une part, dans l’extrait de Le cri des oiseaux fous de Dany Laferrière, le narrateur semble angoissé de quitter son pays d’origine. En effet, les nombreuses phrases interrogatives qu’a utilisées l’auteur entre les lignes 4 à 7 montrent que le personnage se questionne sur son avenir et ce qu’il lui arrivera lorsqu’il aura réussi à quitter son pays : «Ma tête fourmille de questions sans réponses. Légère panique. On annonce le départ.» (L.7-8). Sa réaction et sa réflexion lorsqu’on lui touche l’épaule montrent bien toute l’angoisse du personnage : «Je reste figé un moment. Devrais-je m’élancer vers l’avion que je vois à quelques mètres de moi? Ce n’est jamais une bonne idée de courir. La balle est toujours plus rapide que toi.» (L.35-36). Le protagoniste fuit son pays pour ne pas être assassiné, et c’est pour cette raison qu’il est tourmenté. D’autre part, dans le poème «Départ» de Léopold Sédar Senghor, on a l’impression que le poète quitte les laideurs de son pays d’une manière très sereine : «Je suis parti/Pour d’étranges voyages, /Léger et nu, / Sans bâton ni besace, /Sans but.» (V.9 à 13). En effet, les termes «léger», «nu» et «sans besace» montre bien toute la simplicité et la sérénité du poète. Bref, on peut considérer que le départ des deux hommes est présenté différemment, et ce, puisqu’ils ne quittent pas leur pays dans le même état d’esprit.
Cependant, dans les deux textes, le départ est présenté de la même façon, car le narrateur et le poète cherchent à fuir le régime dictatorial de leur pays. En effet, dans l’extrait de Le cri des oiseaux fous de Dany Laferrière, le narrateur tente d’échapper aux conditions difficiles de son pays, ainsi qu’à la dictature de Duvalier. Il est facile de déduire que le narrateur quitte sa terre natale pour de meilleures conditions de vie et pour ne pas être tué : «Papa Doc est arrivé au pouvoir en 1957, je n’ai donc connu qu’un seul système politique : la dictature. La faim, la peur, l’urgence m’ont formé. Que vais-je devenir à présent que je quitte cette constante agitation? Le confort!» (L.2 à 5). Ainsi, en quittant les horreurs auxquelles il est habitué, il pourra jouir d’une meilleure qualité de vie. De plus, dans le poème «Départ» de Léopold Sédar Senghor, le poète fuit également la misère et les conditions de vie exécrables de son pays : «Je suis parti/ Loin des jours croupissants/ Et des carcans, / Vomissant des laideurs / À pleine gueule.» (V.4 à 8). L’utilisation des mots «croupissants», «carcans» et «Vomissant» n’est pas laissée au hasard, puisque leur signification montre bien toute l’indigence de son pays. Donc, le départ peut être semblable dans les deux textes, car il est présenté comme un exil, une fuite vers une vie plus confortable et paisible.
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