La politique de relance européenne, moyen efficace de lutter contre l'inflation ?
Dissertation : La politique de relance européenne, moyen efficace de lutter contre l'inflation ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lawrence DAILEY • 9 Février 2023 • Dissertation • 1 890 Mots (8 Pages) • 314 Vues
Lawrence Dailey Dissertation macroéconomie
En 1973, le premier choc pétrolier vient bouleverser la longue période de forte croissance de l’après-guerre. En Europe, notamment, les pays optent pour des politiques de relance afin de favoriser la consommation pour que la croissance augmente à nouveau et à long terme. Le schéma de ce choc semble se répéter suite à la crise sanitaire que le monde traverse depuis près d’un an. L’Union Européenne a trouvé un accord à l’issue du Conseil européen de juillet 2020. Les 27 pays ont conclut un plan de relance européen d’un montant fixé à 750 milliards d’euros dont 360 milliards de prêts et 390 milliards de subventions.
Une politique de relance est une politique tirée de la théorie keynésienne visant à relancer l’économie par des dépenses publiques ou la réduction de certaines impositions obligatoires. Il existe deux types de politiques de relance: budgétaire et monétaire. La première est orchestrée par l’Etat qui intervient directement dans l’économie. La seconde est menée par l’autorité monétaire, généralement la Banque centrale, ayant pour but d’assurer une triple stabilité: taux d’intérêts, taux de change, prix. Ces plans visent à relancer la croissance, d’une part, rapidement, et d’autre part, durablement. La croissance permet d’évaluer le niveau d’une économie et d’observer si un pays voit sa production augmenter ou diminuer au fil des années. Son principal indicateur est le PIB. Une croissance à long terme est caractérisée par l’augmentation de la production sur plusieurs années, c’est-à-dire, à la variation positive de l’activité du pays. De plus, il ne s’agit pas seulement d’un pays dans ce cas mais d’un ensemble d’états, précisément 27, qui forment l’Union européenne (UE). Historiquement, l’Union européenne est crée après la seconde guerre mondiale pour empêcher qu’un nouveau conflit se produise et afin d’assurer la paix en Europe. Aujourd’hui, l’Union européenne est une union politique et économique. Elle permet aux pays membres de faire partie d’une organisation puissante et unie permettant d’être à niveau des Etats-Unis et de la Chine en terme de puissance.
Est-ce qu’une politique de relance européenne est le meilleur moyen de lutter face à la crise et d’assurer une croissance à long terme dans l’Union européenne ?
Le plan de relance énoncé par l’Union européenne n’est pas surprenant car il suit une logique keynésienne qui se base sur le système des membres principaux, mais, qui est discutable (I), de plus, d’autres politiques pourraient être envisagées malgré l’engendrement de conséquences sociales difficiles (II).
I- La politique de relance européenne, une solution pratique mais controversée
A) Une réponse à la crise motivée par un système politique interventionniste
La plupart des pays européens ont un système politique basé sur la théorie keynésienne, c’est-à-dire que l’Etat est interventionniste et a son rôle dans l’économie. Effectivement, la crise du Covid-19 l’a montré, les états engagent des politiques de relance afin de surmonter le déficit engendré par celle-ci. Cette politique semble être la réponse unanime apportée par les états. De ce fait, le choix d’une politique de relance n’est pas étonnant ni récent. Dans les années 1970, suite au premier choc pétrolier, des politiques de relance ont été mises en oeuvre en Europe notamment en France sous la présidence de François Mitterand. Suivant les gouvernements les politiques oscillent entre plan de relance et politique de rigueur. On note, cependant, que depuis la crise de 2008 les états ont plus tendance à favoriser une politique de relance. Lors de la crise des subprimes, l’Union européenne avait déjà engagé un plan de relance qui représentait, à l’époque, 1,5% du produit intérieur brut européen. En outre, ce plan de relance prévoyait un montant de 200 milliards d’euros. Le plan prévu par la Commission européenne pour remédier à la crise du Covid-19 s’élève à 750 milliards d’euros. Les moyens mis en place par l’UE sont donc très importants et révèlent une volonté de sortir de la crise rapidement malgré la hausse du déficit public et de la dette publique.
B) Un moyen qui a montré ses limites auparavant, et, qui trouve son utilisation dans des motivations politiques et non économiques
Néanmoins, la politique de relance présente certains inconvénients et critiques par rapport à son utilisation. Tout d’abord, le risque principal de cette décision est la stagflation, c’est-à-dire une croissance faible couplée avec une forte inflation. Cette situation entraînerait un taux de chômage élevé, selon l’économiste Nicholas Kaldor, ce qui est en parfaite contradiction avec les ambitions de l’UE. Par ailleurs, ce risque est réel et constitue un danger pour l’économie européenne. Par exemple, les plans de relance ayant suivi la crise pétrolière dans les années 70 ont presque touts étaient voués à l’échec. Le plan de relance Mauroy, engagé sous le gouvernement de François Mitterand en 1981, visait à relancer la consommation. Il représentait 1,7 points de PIB sur deux ans et a vite été remplacé par une politique de rigueur car une situation de stagflation était inévitable. Un autre risque sous-jacent repose sur la théorie de l’équivalence néo-ricardienne. Cette théorie considère que les individus sont rationnels et qu’en période de crise ils ne sont pas propices à dépenser mais plutôt à épargner. Ce phénomène est aussi appelée trappe à liquidité. L’engendrement de ces comportement est dû au fait que l’augmentation des dépenses de l’Etat provoque une peur de l’augmentation de l’imposition dans un futur proche. Dans le cas de l’Europe, ce comportement serait dommageable au vu du montant du plan de relance européen et des dettes engendrées par celui-ci. Ainsi, en France la crise a engendré une récession de 10% en 2021 et la dette publique qui augmentera de 20 points de PIB atteignant 117,5% du PIB en 2021. Une autre critique faite à la politique de relance est liée à la nature des motivations des hommes politiques. Ils semblent engager celles-ci pour des raisons électorales, et, le choix d’un plan de relance apparaît parfois comme une solution démagogique voulant éviter tout conflits internes plutôt qu’une décision basée sur des facteurs économiques précis.
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