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En France, 23 % des jeunes sont pauvres.

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Par   •  10 Janvier 2015  •  889 Mots (4 Pages)  •  851 Vues

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En France, 23 % des jeunes sont pauvres

Le diagnostic est sévère, il place la ministre de la jeunesse, Valérie Fourneyron, qui voit "tous les indicateurs se dégrader", devant "l'impérieuse nécessité d'agir rapidement". Fragilisation accrue, risques d'exclusion, creusement des inégalités entre jeunes sur fond de crise économique : le premier rapport de l'Observatoire de l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Injep) sur la situation de la jeunesse en France, qui sera présenté, mardi 4 décembre, lors de rencontres organisées au Conseil économique, social et environnemental, vient rappeler au président de la République le bien-fondé de sa priorité affichée de campagne et l'urgence d'une politique publique à la hauteur des promesses et de l'enjeu. Un conseil interministériel se prépare sur le sujet, dans tous les ministères ; il devrait se tenir en février 2013. Des mesures fortes seront annoncées, promet Mme Fourneyron.

Car les jeunes sont bien les premières victimes de la récession. Tous ne la subissent pas aussi violemment. Plutôt que le portrait d'une génération sacrifiée, ce rapport dessine la ligne de fracture entre deux jeunesses qui s'éloignent l'une de l'autre.

La première est dotée de diplômes, ils continuent bon gré mal gré de la protéger. La seconde en est dépourvue, elle est guettée par la pauvreté. Ce sont ces 15 % de jeunes qui ne sont ni en études, ni en formation, ni en emploi. Nulle part. Et que la puissance publique aide peu. Le taux de pauvreté des 18-24 ans atteint 22,5 %. Depuis 2004, il a progressé de 5 points. Au total, plus d'un million de jeunes sont désormais confrontés à une situation de grande précarité.

Olivier Galland, sociologue et directeur de recherche au CNRS, préside le conseil scientifique de l'Injep, établissement public (créé en 1953, repensé en 2010) qui a notamment pour mission de dresser tous les deux ans un état des lieux de la situation des jeunes en France. Il évoque les conclusions du rapport auquel il a contribué.

Pourquoi avoir choisi le thème des inégalités au sein de la jeunesse ?

Ces dernières années, l'accent a surtout été mis sur les inégalités intergénérationnelles. Or je ne crois pas à la théorie de la "génération sacrifiée". C'est faire l'hypothèse que la génération des jeunes forme un tout qui s'oppose aux générations aînées. Mais au sein même de la jeunesse, l'hétérogénéité grandit. Dans les enquêtes et sondages, ni les adultes ni encore moins les jeunes ne reconnaissent ce clivage intergénérationnel. Les jeunes ne se sentent pas discriminés en tant que génération. Sans doute parce qu'existent de très fortes solidarités intergénérationnelles informelles à l'intérieur des familles - ce qui renforce les inégalités entre jeunes selon qu'ils peuvent, ou non, être aidés.

La famille demeure un soutien de poids ?

Les parents font des efforts extraordinaires pour les jeunes adultes, qui ne sont pas les "Tanguy" que l'on décrit. Depuis quinze ans, l'âge moyen de décohabitation n'a pas évolué significativement, il demeure aux alentours de 20 ans.

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