Alain Tarrius, au-delà des Etats-nations : des sociétés de migrants
Dissertation : Alain Tarrius, au-delà des Etats-nations : des sociétés de migrants. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Zoovier • 3 Avril 2020 • Dissertation • 487 Mots (2 Pages) • 688 Vues
Alain Tarrius, au-delà des Etats-nations : des sociétés de migrants
Cet article, tiré d'une revue portant sur les migrations internationales avec une perspective européenne, tente de proposer une autre vision du territoire en introduisant de nouvelles approches dans les sciences sociales et l'étude des migrations : celles du mouvement, de la mobilité humaine permanente dans et à travers les territoires à priori délimités par des Etats-nations. L'objectif est aussi de proposer une autre vision des réseaux migratoires en défaisant les préjugés qui leurs sont associés. Ainsi, l'auteur affirme que l'on peut appartenir à la fois à ici et là-bas, que deux centres économiques peuvent prospérer conjointement, que des activités économiques peuvent donner l'apparence de régresser mais se déplacent simplement, etc. On peut donc dire qu'il s'agit d'un manifeste pour appeler les sciences sociales à changer de regard et de conception des Etats-nations.
L'enjeu est de parvenir à introduire une seconde vision de la globalisation, effectuée par les réseaux migrants et leurs échanges économiques. Ainsi, on lit page 10 : « il s'agit bien, pour les sciences sociales de voir au-delà des apparences locales » , « la notion de « globalisation » rend mieux compte de ces proximités nouvelles », « le monde qui se construit à partir de mouvements qui excèdent toujours des lieux proches, préhensible, n'en est que plus passionnant pour le chercheur en sciences sociales ». L'enjeu est donc de comprendre les logiques à l'oeuvre dans cette autre mondialisation. Pour le cas de Marseille, en se contentant d'une analyse territoriale locale, on pourrait penser à une régression du commerce alors que l'inverse se produit : le réseau d'échanges économiques et la circulation de migrants sont en expansion, de la même manière qu'une entreprise grossissante peut développer des succursales et délocaliser à l'international. Marseille devient ainsi un lieu de passage au sein d'un réseau comportant de multiples centralités. Il faut construire une grille d'analyse adaptée aux faits réels, aux mutations des marchés économiques d'origine migratoire, pour comprendre que les différents lieux prospèrent conjointement. L'identité ne se construit plus nécessairement de manière sédentaire sur un lieu, un territoire.
L'article, publié dans une revue spécialisée de sciences sociales, peut s'adresser à un public large (enseignants, chercheurs, étudiants, autres lecteurs). De part l'étoffement de la bibliographie, il peut également être considéré comme une synthèse de divers travaux. L'auteur s'oppose également à l'approche de l'École de Chicago, qui selon lui se focalise trop sur une approche entièrement locale et omet donc certains éléments-clés de compréhension des échanges marchands et des migrations.
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