Fiche thématique : l’inflation
Chronologie : Fiche thématique : l’inflation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Roons9 • 26 Septembre 2022 • Chronologie • 1 713 Mots (7 Pages) • 275 Vues
Fiche thématique : l’inflation
Sujets possibles :
- L’inflation a-t-elle du bon ?
Définition :
🡪 L’inflation désigne l’augmentation continue du niveau général des prix. L’inflation a donc un impact sur le pouvoir d’achat des ménages : à revenus égaux on peut acheter moins de choses. Elle est donc perçue négativement par ces derniers. Un risque classique lié à l’inflation est celui d’une boucle prix-salaires : les prix augmentent, donc les salariés demandent à être augmentés, donc les coûts de production augmentent, ce qui se répercute sur les prix et ainsi de suite…
🡪 L’inflation déprécie la valeur de la monnaie : il faut plus d’argent pour acheter un même bien, par conséquent la valeur de la monnaie a diminué. Concrètement, cela veut dire que l’inflation est une mauvaise nouvelle pour les créanciers, les investisseurs et les épargnants. En revanche, cela réduit la valeur des dettes (puisque ces dernières sont libellées en valeur de la monnaie avant l’inflation).
🡪 Un ralentissement de l’inflation s’appelle de la désinflation (inflation augmente mais moins rapidement). Une chute des prix s’appelle de la déflation (cf Japon depuis les années 90).
🡪 La déflation étant particulièrement négative pour les économies (freine la consommation car les consommateurs anticipent la chute des coûts), les économistes préconisent, dans les pays développés, une cible d’inflation à environ +2%/an (objectif de la BCE, la FED…).
Mesurer l’inflation
🡪 Mesurer l’inflation est extrêmement complexe, car cela suppose de mesurer l’évolution d’un ensemble de biens extrêmement divers – ce qu’on appelle un « panier de biens ». Plusieurs problèmes se posent :
🡪 Les paniers de biens varient dans les temps, par exemple l’arrivée du smartphone bouleverse les habitudes de consommation.
🡪 L’inflation ne prend pas en compte l’innovation technologique. Un smartphone coûte plus cher qu’un téléphone fixe, mais rend infiniment plus de services…
🡪 Il n’y a pas un consommateur moyen : tous les individus consomment différemment.
🡪 Les calculs de l’inflation ne prennent pas en compte certains éléments : en France, l’INSEE ne prend pas en compte le coût de l’immobilier, qui représente 30% du budget des ménages en moyenne, et subit depuis des années une hausse très forte….
Contrôler l’inflation
🡪 Historiquement, les économistes l’associent à une augmentation de la quantité de monnaie disponible : il y a plus d’argent, donc le même bien se paie plus cher (=théorie quantitative de la monnaie).
🡪 Pour contrôler l’inflation, les banques centrales peuvent donc jouer sur la quantité de monnaie disponible. Pour limiter la masse monétaire en circulation et combattre l’inflation, les banques centrales peuvent augmenter les taux directeurs (=augmenter le coût de la monnaie). À l’inverse, une injection de liquidités se traduit par une baisse des taux, donc en théorie une relance de l’inflation.
🡪 La théorie monétariste insiste sur le fait que l’inflation est l’un des principaux maux économiques. Selon M. Friedman, l’inflation est notamment causée par les politiques interventionnistes des États, qui empêchent les prix d’atteindre leurs équilibres et les marchés de se réguler. Il faut donc empêcher les États d’intervenir, notamment en matière monétaire (le risque que les hommes politiques multiplient les interventions dans le domaine monétaire avec des visées électoralistes, par exemple pour faire baisser le chômage, apparaît trop important) : selon lui, les banques centrales doivent donc être indépendantes des pouvoirs politiques.
Approche historique
🡪 Dans le cadre du programme, un premier épisode inflationniste a lieu aux lendemains de la Première Guerre mondiale, notamment en Allemagne. Dans le début des années, les prix de gros sont multipliés par 7Md entre juillet 1922 et novembre 1923 – il faut payer les ouvriers 3x/jour. Cette hyperinflation s’explique par une politique délibérée des autorités politiques allemandes : il fallait payer les indemnités de guerre en mark-or, chose plus aisée à faire si la monnaie était plus faible… Dans les années 30 au contraire, c’est plus la déflation qui menace les économies occidentales (donc l’inflation n’est pas directement responsable de l’arrivée d’Hitler au pouvoir).
🡪 Après la Seconde Guerre mondiale, les pays occidentaux acceptent une inflation relativement élevée tout au long des 30 glorieuses. En France, les plans de stabilisation se succèdent : en 1958, le Plan Pinay-Rueff décide de créer un nouveau franc (on retire deux zéros pour tenir compte de la hausse des prix…. À noter que cette forte inflation a permis de rembourser les dettes de guerre…
🡪 Dans les années 70/80, les chocs pétroliers en augmentant les cours du pétrole accélèrent encore l’inflation tout en limitant l’activité économique : c’est la stagflation qui marque l’échec de la courbe de Philips. La dépréciation du dollar puis sa libre convertibilité accélèrent encore le phénomène.
🡪 Dans les années 80, les pays occidentaux mettent donc en place une politique de désinflation, illustrée notamment par la remontée des taux d’intérêt décidée par P. Volcker au début des années 80. Aux EUA on parle de la période de la « Grande Modération » : les banques centrales maintiennent une inflation modérée (2/3%) à travers une politique dynamique sur les taux d’intérêt (politique fondamentalement monétariste).
🡪 Depuis la crise de 2008, les banques centrales n’ont cessé d’injecter des liquidités (QE ; plans de relance post Covid), sans que l’inflation ne reparte. Le lien entre la quantité de monnaie et l’inflation (donc la théorie quantitative de la monnaie) a donc paru rompu durant les années 2010. C’est que l’inflation dépend d’autres sous-jacents: la démographie (une population plus vieille consomme moins), les inégalités (fortes inégalités limitent également la consommation des moins riches), la mondialisation qui a profondément fait chuter les coûts en optimisant les CVG…
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