LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Principaux faits saillants de Bio

Analyse sectorielle : Principaux faits saillants de Bio. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Septembre 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 977 Mots (8 Pages)  •  1 176 Vues

Page 1 sur 8

LE CAS BIO

Cas rédigé par Cornet Annie et Pichault François, VIe Congrès de l’Association Française de Gestion des Ressources Humaines (AGRH), Transversalité de la GRH, Poitiers, 23 et 24 novembre 1995, pp. 631-639.

La société BIO est une petite société de biotechnologie dont les activités se structurent autour de deux grands pôles :

La R&D dans le secteur de la santé animale, avec une orientation plus spécifique vers les produits destinés à la pisciculture ; cette activité est progressivement “verticalisée” avec le passage à la production et à la commercialisation de certains produits mis au point par la cellule R&D ;

La production et la commercialisation de réactifs de laboratoire ainsi que la commercialisation d'autres produits et équipements destinés plus spécifiquement aux laboratoires de biologie moléculaire (PBM).

Il faut signaler que le premier pôle d'activités —produits pour la pisciculture— constitue l'orientation stratégique première de la société ; la production et la commercialisation de réactifs de laboratoire (PBM) s'est développée à la suite de certaines opportunités et a longtemps gardé le statut d'activité de subsistance, en vue de garantir le développement de l’orientation stratégique de base.

BIO a été créée par un professeur d'université, ayant séjourné plusieurs années aux USA. Lors de son séjour, il a été en contact avec des professeurs américains ayant fondé leur propre société de biotechnologie pour valoriser leurs résultats de recherche. On retrouvera ainsi chez BIO des modes de fonctionnement et des étapes de développement très proches de ce modèle américain. L'idée de création remonte à 1985. Il a fallu deux ans à son fondateur pour réunir une équipe de personnes prêtes à s'investir dans un tel projet —dont l’actuel directeur général, jeune universitaire brillant— et surtout pour réunir les fonds nécessaires. En 1987, c'est la création effective de la société et un démarrage “modeste” avec quatre personnes chargées de valoriser les résultats d'une recherche menée à l'université en mettant au point un vaccin pour une grande firme du secteur de l'agro-alimentaire. Deux ans plus tard, après les succès inespérés de certains projets —dont certains qualifiés de “pirates”— l’équipe dirigeante, sous l’impulsion du directeur général, prend la décision de ne pas se limiter à la R&D et de tenter le passage à la production et à la commercialisation de produits propres. Cette décision entraîne une nouvelle quête de capitaux car elle signifie notamment la construction de nouveaux locaux et l'acquisition d'un équipement de haute technologie. Une quatrième étape cruciale de la vie de la société est l'installation proprement dite dans les nouveaux locaux. Il ne s'agit bien sûr que d'une conséquence de décisions prises antérieurement mais elle entraînera à son tour des changements importants dans la vie organisationnelle et deviendra le signe matériel du passage de la logique universitaire à la logique commerciale.

Le schéma ci-dessous synthétise ces différents “moments-clés”.

Devant la difficulté de trouver les fonds nécessaires auprès d'investisseurs pour développer ses activités, la société fonctionne dans un premier temps grâce à des fonds obtenus via un partenariat avec une firme du secteur de l'agro-alimentaire qui financera la mise au point du premier produit découvert par l'équipe R&D mais surtout grâce à des fonds publics (aides nationales et régionales mais aussi projets de recherche européen-CEE). Le développement de l'activité PBM et sa réussite commerciale constitueront ultérieurement une autre source de financement. Enfin, les succès en matière de recherche amèneront des nouvelles possibilités en terme d'investissements à risque : des financiers entreront dans le conseil d’administration. Des augmentations régulières de capital auront lieu, entraînant la rédaction de plans d’affaires où seront formalisés les objectifs de la société.

Pendant 4 ans, la société occupe des locaux à l’intérieur de l’université : elle partage ses laboratoires avec des services scientifiques, notamment ceux du fondateur de la société. Ce n'est qu’au début de 1992 que la société s'installe dans un bâtiment situé dans un zoning proche de l'université, spécifiquement construit afin de répondre aux normes réglementant ses activités. Il faut en effet souligner que l'unité de production doit satisfaire à toute une série de réglementations très complexes et parfois contradictoires. Les techniques utilisées se situent à la frontière de deux champs réglementaires : la production pharmaceutique et la production d'organismes recombinants. Malgré le fait que, pour le second aspect, le cadre réglementaire est en pleine élaboration, notamment au niveau des législations européennes, le directeur général a décidé de l'anticiper et de s'y conformer dès à présent, d'où les coûts très importants du nouveau bâtiment et la mise en place d'une unité de production “à la pointe des techniques et des réglementations”. Il en découle l'introduction d'un certain nombre de contraintes (rédaction de procédures de travail standardisées —good manufacturing practices ou GMP— pour le développement et la production, imposition de contraintes vestimentaires, suivi des entrées et sorties des laboratoires, etc.) assez mal perçues par le personnel qui bénéficiait jusqu’à présent d’une grande liberté de travail.

La société BIO démarre avec 4 personnes et s'étoffe progressivement. Fin 91, elle occupe une trentaine de personnes. Fin 92, on passe le cap des cinquante personnes. Initialement, la société est surtout composée de jeunes chercheurs hautement qualifiés (biologie moléculaire ou disciplines connexes). Progressivement, on assiste à l'engagement d'un personnel plus différencié (pharmacien d'entreprise, ingénieur maintenance, commerciaux, etc.) mais aussi d'un personnel “de support” moins qualifié qui sera utilisé pour renforcer les équipes de R&D (techniciens de laboratoire, etc.) et l'équipe PBM (vendeurs, personnel de secrétariat, réceptionniste, etc.). Dans un premier temps, la croissance en personnel s'est opérée surtout autour de l'équipe R&D qui

2

passe en 4 ans de quatre personnes à plus de trente. Toutefois, à partir de 1992, la croissance se fera essentiellement au bénéfice de la PBM

...

Télécharger au format  txt (13.8 Kb)   pdf (137.2 Kb)   docx (13.1 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com