Le Secteur De La Librairie

Le secteur de la librairie

Si l'on prend en considération chaque lieu de vente du livre au sens stricte, c'est-à-dire en rassemblant librairies, grandes surfaces culturelles, supermarchés et hypermarchés, on compte aujourd'hui près de 20 000 lieux de vente. Sur ce total seuls environ 4 000 de ces établissements exercent cela en tant qu'activité principale.

Depuis 2009 le secteur connait une vague de fermetures des petites librairies de proximité, qui s'est par la suite étendue à tous les types de librairies, y compris les grandes enseignes (Virgin, Chapitre, etc.). Cette forte dégradation peut s'expliquer par l'observation de deux phénomènes. Premièrement, le fort développement des grandes surfaces dans le domaine de la vente de livres depuis 1990 a constitué une réelle situation de concurrence pour les librairies. De même, l'amplification considérable des ventes de livres papier par internet s'est faite au détriment des librairies physiques, qui ont vu la fermeture de nombreux points de vente.

On peut dire aujourd'hui que le secteur de la librairie connait une situation très difficile, même si ses acteurs parviennent encore dans l'ensemble à s'en sortir. Selon l'institut d'études économiques privé Xerfi, nous assistons à une « une anomalie économique » car avec un résultat net proche de 0% les librairies survivent néanmoins.

Selon l'institut le secteur fait donc face à une baisse brutale de son activité, combinée à des relations tendues avec les éditeurs et les diffuseurs et à des marges trop faibles. Cette faiblesse se répercute sur la rentabilité des établissements, qui sont confrontés à une augmentation du loyer et des frais d'expéditions des livres.

Certes le taux de marge au sein des librairies a connu un maigre redressement ces dernières années, mais celui-ci s'explique par « la perte de marchés publics et scolaires » (Xerfi, 2012), où la marge commerciale est inférieure à celle du secteur du livre dans son ensemble. « Au final, la progression du taux de marge commerciale est presque un leurre, car elle reste la plupart du temps liée à une perte d'activité significative » (Xerfi, 2012). Aujourd'hui la librairie fait figure de « métier à risque » aux yeux des établissements financiers.

Quelques perspectives intéressantes restent cependant envisageables. En effet le secteur de la librairie est certes en difficulté mais le secteur du livre de manière générale se porte plutôt bien.

De plus, selon le Ministère français de la Culture et de la Communication, la forte valeur ajoutée des librairies (grâce à leurs conseils et leurs sélections) est totalement reconnue par le consommateur, c'est pourquoi « le maintien et le développement des librairies constitue une des priorités de la politique du livre » (Ministère de la Culture et de la Communication, 2012). Ce secteur d'activité est donc fortement soutenu par les autorités qui ont mis en place de nombreuses mesures en faveur des achats en librairies comme le prix unique du livre, le retour du taux de TVA à 5,5% ou encore plan d'aide qui prévoit « 9 millions d'euros pour la création d'un fonds d'avance de trésorerie et le financement

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