L’éthique et la RSE : qu’est-ce que c’est ?
Résumé : L’éthique et la RSE : qu’est-ce que c’est ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar benureb • 7 Décembre 2021 • Résumé • 5 763 Mots (24 Pages) • 436 Vues
THÈME 4 L’éthique et la RSE : qu’est-ce que c’est?
INTRODUCTION
Dans ce thème, nous vous invitons à approfondir vos connaissances sur les fondements de l’éthique et de la RSE, ainsi que sur les grandes notions qui ont balisé le développement de ces champs disciplinaires. Nous verrons ainsi que ces termes demeurent largement polysémiques et qu’ils sont traversés par des dimensions culturelles. Vous comprendrez mieux les facteurs à la fois philosophiques et culturels qui ont marqué ces disciplines.
OBJECTIF D’APPRENTISSAGE
L’étude de ce thème doit vous permettre :
- De définir les fondements de l’éthique et la RSE et les grandes notions qui ont balisé ces disciplines.
MISE EN CONTEXTE
Barrick Gold et la mine à ciel ouvert Pascua Lama
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Pour commencer, nous vous invitons à découvrir un projet de développement minier qui suscite une polémique et a la particularité d’impliquer l’entreprise canadienne Barrick Gold, nommément la mine de Pascua Lama localisée au Chili et en Argentine.
Barrick Gold est la plus grande compagnie d’exploitation aurifère au monde. Son siège social se trouve à Toronto, en Ontario. Elle possède neuf mines d’or et trois mines de cuivre partout sur le globe : au Canada, en Argentine, en Australie, au Chili, en République dominicaine, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Pérou, en Arabie saoudite, aux États-Unis et en Zambie (Barrick Gold, 2018).
En 2017, son chiffre d’affaires a atteint 8,4 milliards de dollars américains. La même année, Barrick Gold a produit 5,32 millions d’onces d’or. En 2016, Barrick Gold comptait 11 200 employés, majoritairement des hommes (89 %), et autant de sous-traitants (Les Échos, 2018).
L’entreprise Barrick Gold a été impliquée dans diverses polémiques. En 2011, elle figurait au 7e rang des 10 sociétés minières les plus controversées au monde, selon un classement réalisé par l’entreprise suisse RepRisk, qui est spécialisée dans les recherches sur les enjeux ESG (RepRisk, 2012).
Le classement de RepRisk est basé sur la couverture médiatique dont les entreprises ont fait l’objet, pendant une année, quant à leurs comportements environnementaux, sociaux et de gouvernance.
Parmi les faits allégués figuraient des accusations de manque de transparence, de corruption et de non-respect des règles environnementales, ainsi que des soupçons d’abus sexuel, d’agressions et de meurtres liés aux employés de sécurité de Barrick Gold, en Tanzanie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
En 2013, Barrick Gold a été condamnée par la justice chilienne à une amende de 16,4 millions de dollars américains pour des manquements graves aux règles de respect de l’environnement de son projet de mine d’or à ciel ouvert Pascua Lama. En effet, sa succursale régionale Nevada SpA aurait violé 33 normes environnementales. Au nombre des manquements figurent des déversements d’eaux toxiques, la destruction de la flore et une surveillance inadaptée des conséquences environnementales et sociales.
Cette mine à ciel ouvert, où ses activités ont commencé en 2009, est située à la frontière du Chili et de l’Argentine, à 4 200 mètres et 5 000 mètres d’altitude. Selon les évaluations réalisées par Barrick Gold, elle devait fournir en moyenne 750 000 onces d’or et 30 millions d’onces d’argent par année.
Au départ, comme l’indique Carbonnel dans un rapport publié en 2014, son exploitation impliquait l’enlèvement d’une partie des glaciers qui recouvrent les dépôts d’or et d’argent, ce qui représentait un volume de 300 000 mètres cubes de glace sur une surface de 20 hectares.
L’exploitation de la mine Pascua Lama a rencontré une forte opposition locale et nationale principalement de la part des agriculteurs et des communautés autochtones riveraines. Celle-ci a été relayée par plusieurs mouvements sociaux au Canada et ailleurs dans le monde. La société Barrick Gold a donc été contrainte de revoir son projet minier.
Le 19 février 2006, l’entreprise a signé un accord avec l’agence environnementale régionale COREMA, qui stipulait que Barrick Gold devait exploiter la mine sans déplacer ou dégrader le glacier.
La même année, la justice chilienne a bloqué le projet Pascua Lama, donnant ainsi raison à la communauté indigène des Diaguita qui s’inquiétait au sujet des pollutions causées par la mine (AFP, 2018).
Le 17 janvier 2018, l’agence environnementale chilienne a ordonné l’abandon du projet minier en raison de multiples violations environnementales. Barrick Gold entend produire une étude de faisabilité pour une exploitation minière souterraine à Pascua Lama.
Le RRSE, que vous connaissez à présent, a participé à cette mobilisation en faisant pression sur le conseil d’administration de la société Barrick Gold afin qu’elle adopte des mesures pour réduire les effets négatifs de l’exploitation de cette mine sur l’environnement et les communautés autochtones.
Nous vous invitons à écouter M. Viau, le coordonnateur du RRSE, nous expliquer ses démarches auprès de Barrick Gold au moyen de l’engagement actionnarial.
Le cas de la mine Pascua Lama de Barrick Gold au Chili
VIDÉO *** Verbatim
Groupe qui renseigne et font des recherches, mais n’interviennent pas comme des actionnaires, ils font des pressions sociales (se sont des OSBL). Doit avoir des actionnaires impliquées, car sinon, ils ne peuvent pas faire grand-chose concrètement. Après, ils peuvent soumettre une proposition à l’assemblée d’actionnaires. Une assemblée générale d’actionnaires, c’est une espèce de liturgie. C’était autant environnemental que de droits humains. Les gouvernements locaux peuvent demander de fermer les installations en raison de violations. Cela peut venir de des pressions du peuples.
APPORTS CONCEPTUELS
Le cas de la mine Pascua Lama vous donne l’occasion de vous familiariser avec plusieurs notions théoriques essentielles de l’éthique et de la RSE, qui ont balisé le développement de ces disciplines.
Au regard de l’objectif de ce thème, le cas de Barrick Gold rend compte de l’influence des parties prenantes sur la conduite des entreprises. Il s’agit d’un concept fondateur dans le développement théorique de la RSE et de l’éthique, qui a été popularisé par l’ouvrage de R. E. Freeman, Strategic Managment : A Stakeholder Approach, publié en 1984.
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