LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Hamlet, Shakespeare

TD : Hamlet, Shakespeare. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Octobre 2018  •  TD  •  685 Mots (3 Pages)  •  691 Vues

Page 1 sur 3

Au début du XVIIe siècle, en Angleterre, pendant la très riche période du théâtre élisabéthain, Shakespeare, auteur emblématique du courant baroque, va offrir une œuvre intemporelle à la société, soit Hamlet. Cette tragédie de la vengeance présente le célèbre monologue de décision où le jeune prince hésite à se suicider (Acte III, scène 5). Par conséquent, l’ambivalence d’Hamlet mérite un examen approfondi. Ainsi, le douloureux dilemme vécu par le héros l’amène à reconsidérer la vie et la mort.

Tout d’abord, Hamlet conçoit la vie de manière pessimiste. Effectivement, la vie rime avec souffrance pour cet homme. Nous le constatons aisément grâce à notre lecture attentive du texte. Par exemple, nous remarquons la métaphore que le personnage utilise pour désigner la vie : « une mer de tourments » (l.4). Comme nous le savons tous, la mer évoque une vaste étendue d’eau. De plus, cet espace vaste se remplit de « tourments ». L’exagération de cette hyperbole souligne donc, la conviction, chez le jeune héritier, que la fatalité frappera à tout coup. Voilà pourquoi, la vie, pour Hamlet, est violence. Ces quelques mots l’illustrent parfaitement : « Est-il plus noble pour l’esprit de souffrir/Les coups et les flèches d’une injurieuse fortune » (l. 2-3). Autrement dit, l’usage des « coups » et des « flèches » indique, par effet de métonymie, que le destin n’épargne personne puisqu’il renouvelle sans cesse ses attaques. De surcroît, l’expression « l’injurieuse fortune » renchérit cette vision négative puisque l’adjectif péjoratif « injurieuse » sous-entend que la destinée nous offense, nous fait injure. Bref, Hamlet n’arrive pas à envisager la vie sereinement, car il ne porte attention qu’aux aspects les plus sombres de son existence reliés à la douleur et à la violence. Cette implacable conception du monde l’amène à envisager d’abréger définitivement ses souffrances.

Bien que le pathétisme d’Hamlet le conduise au suicide, au bord du gouffre, il hésite. Autant dire que ce dernier a de la mort une vision trouble. Il n’en perçoit que partiellement les contours. En principe, la mort permettrait le repos. Cette solution rassurante est formulée au tout début du monologue : « Mourir, dormir,/Dormir, rêver peut-être, ah ! C’est là l’écueil. » (l.9-10) Un premier parallélisme saute aux yeux : les verbes « mourir » et « dormir » apparaissent l’un à la suite de l’autre séparés par une simple virgule. L’association de l’un avec l’autre se construit naturellement. La mort et le sommeil pourraient coïncider. Ensuite, la reprise de « dormir » suggère que le héros acquiesce à la logique de l’association précédente, comme s’il venait tout juste de résoudre une équation mathématique. Le repos grâce à la mort semble possible. Là, ne s’arrête pourtant pas la démonstration. Il poursuit son raisonnement par un autre parallélisme, soit celui des verbes « dormir » et « rêver ». Si la mort ressemble au sommeil, alors les rêves mortuaires devraient copier ceux de la vie. Cependant, l’emploi de l’adverbe « peut-être » ramène le doute chez le locuteur quant à la nature de ces rêves. L’interjection « Ah ! » marque son désenchantement. Cette construction intellectuelle vacille. La chute se fait sentir. Il constate l’obstacle « l’écueil » qui freine son élan. L’inquiétude surgit à nouveau. Avec raison, puisque la mort apparait incertaine. L’auteur la compare à cette « Contrée inexplorée dont, la borne franchie,/Nul voyageur ne revient » (l. 24-25). L’idée de la mort envisagée comme un territoire vierge alimente la métaphore filée du dernier voyage. On ne doit espérer, passé cette frontière, « la borne », aucune transmission des défunts aux vivants, laissés dans l’ignorance. En résumé, l’au-delà ne saurait offrir un véritable refuge pour l’être éprouvé par les chagrins, puisque les perspectives nébuleuses de cette expérience effraient.

...

Télécharger au format  txt (4.5 Kb)   pdf (136.4 Kb)   docx (11.7 Kb)  
Voir 2 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com