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Contrats précaires

Fiche de lecture : Contrats précaires. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Février 2015  •  Fiche de lecture  •  728 Mots (3 Pages)  •  648 Vues

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Contrats précaires

Il n’est pas le seul. Un an après la fin de leurs études, seuls 56 % des jeunes docteurs ont trouvé un emploi, contre 63 % pour l’ensemble des jeunes diplômés de niveau bac + 5 et plus, d’après une ­enquête réalisée par l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) et publiée en octobre 2014.

Parmi ceux qui ont la chance d’avoir un emploi, plus de 20 % estiment que leur travail ne correspond pas à leur projet professionnel, selon l’enquête « Emploi 2013 » du cabinet de recrutement Adoc Talent Management, menée auprès de 1 500 docteurs d’Ile-de-France cinq ans après leur thèse. C’est le cas de Céline Serbielle, 35 ans, docteur en biologie des ­organismes devenue enseignante dans un lycée agricole. Après un contrat post-doctoral (ou post-doc, un CDD effectué dans un ­laboratoire de recherche après une thèse) à Montpellier, un congé maternité, un autre post-doc de nouveau interrompu par l’arrivée d’un enfant, les portes se sont fermées petit à petit devant elle. « J’ai compris que je ne retrouverai pas le même type de poste. Aujourd’hui, j’aime enseigner, même si je ne me vois pas faire ça toute ma vie. La recherche, je m’y voyais bien… », regrette-t-elle.

Dans les secteurs qui recrutent, les docteurs enchaînent souvent les contrats précaires. Un an après leur thèse, plus de neuf docteurs sur dix occupent un emploi non pérenne, selon l’enquête de l’APEC. A 27 ans, Vincent Savaux a soutenu une thèse en télécommunications à Rennes après une école d’ingénieurs et un master en équivalence. Intéressé par la recherche, il a trouvé sans difficulté un post-doc au sein de Centrale-Supélec, une école d’ingénieur rennaise née de la fusion entre Centrale (Paris) et Supélec (Rennes). Yves Louët, le professeur de télécommunications qui l’a recruté, explique : « Avec le chômage et l’ouverture à l’international, on demande de plus en plus de qualifications et donc de formation après la thèse. »

Phénomène de cooptation

Les entreprises préfèrent souvent les ingénieurs (bac + 5), dont ils connaissent mieux les profils, aux docteurs. « Les docteurs sont réputés pour être plus formatés et plus âgés. Les entreprises veulent pouvoir les adapter à leur modèle et à leur culture », analyse John Murat, directeur du cabinet de ­recrutement Approach People. « Le docteur a l’image d’un étudiant attardé, resté trop longtemps sur les bancs de l’école, spécialiste d’un sujet mais qui ne connaît que lui, ironise Yves Louët. Tout s’est joué après Mai 68, quand les universités ont ouvert leurs portes au plus grand nombre, contrairement aux écoles d’ingénieurs. Celles-ci sont alors devenues des établissements d’élite », ­estime-t-il. D’où la moins bonne réputation des docteurs, qui n’ont pas été sélectionnés à l’issue d’un concours.

« Avant, l’industrie était le fleuron français et les ingénieurs représentaient ce qui se faisait de mieux. Les autres diplômés ont été un peu occultés », ajoute Alexis Angot, cofondateur de la start-up Ynsect et chargé, entre autres, des ressources humaines. « Pur produit des grandes écoles », comme il se qualifie lui-même, ce jeune entrepreneur a pourtant embauché

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