Discrimination à L'embauche

Trente-cinq salariés de l'usine Bosch de Vénissieux (Rhône), soutenus par la CGT et le Mrap, ont décidé de poursuivre le groupe devant les Prud'hommes de Lyon pour "discrimination raciale" dans leur déroulement de carrière depuis 1965, a annoncé mercredi 17 novembre la CGT-Métallurgie.

Selon le Mouvement contre la racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), il s'agit d'un des premiers dépôt collectif de dossiers pour discrimination raciale.

Le conseil des Prud'hommes de Lyon examinera en conciliation le 30 novembre les plaintes de ces 35 salariés ainsi que de celles de trois femmes qui poursuivent la direction pour "discrimination sexuelle", a précisé lors d'une conférence de presse Mohamed Brahmi, responsable du collectif "Racisme et discrimination" de la fédération CGT-Métallurgie.

Direction "surprise"

Ce groupe de salariés de la première génération, originaires d'Afrique noire, du Maghreb et des départements d'Outre-Mer, qui ont en moyenne entre 22 ans et 35 ans d'ancienneté, accusent la direction de "discrimination raciale" dans les déroulements de carrière.

"Nous sommes remontés jusqu'en 1965 et nous avons trouvé soixante salariés qui ont été discriminés, n'ayant pas eu un déroulement de carrière normal comme leurs collègues dits 'européens'. Mais seulement 35 d'entre eux ont déposé plainte", a expliqué Mohamed Brahmi.

Selon la CGT, ces salariés ont eu leur "carrière bloquée", se sont vu "refuser des formations", et sont restés aux chaînes de montage et aux postes pénibles.

Des négociations ont été entamées avec la direction de Bosch en février 2003 sur ce dossier, mais, fin octobre, la CGT a fini par claquer la porte.

La direction de Bosch s'est dite "très surprise par cette démarche" et a affirmé que "quelques cas (de discrimination, NDLR) avaient été signalés par le passé", mais qu'ils avaient été "traités avec la plus grande attention".

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