Analyse pratique professionnelle
Rapport de stage : Analyse pratique professionnelle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Malika Dumont • 9 Janvier 2019 • Rapport de stage • 2 908 Mots (12 Pages) • 948 Vues
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Je suis en stage en établissement public spécialisé en santé mental à Bondy pour 10 semaines. Cet établissement accueille toutes demandes relatives à des troubles psychiatriques ou à des difficultés psychologiques. Chaque patient ayant des besoins différents, sont alors mis en œuvre des soins diversifiés dans un but préventif, d’adaptation de traitement et de meilleure insertion familiale et sociale. Nous retrouvons une équipe pluriprofessionnelle (psychiatres, psychologues, infirmiers, éducatrice spécialisée, assistante sociale, cadres de santé, secrétaires médicales). Au sein de l’établissement on retrouve deux secteurs : le secteur 11 et le secteur 14 (dans lequel j’ai été affecté).
Nous sommes le jeudi 22 mars, je suis donc à mon 33ème jours de stage. Je suis dans le service et effectue un tour avec un infirmier pour voir si les patients vont bien et ne maquent de rien. Puis nous montons à l’étage pour accueillir un nouveau patient. Il semble agité. Puis ils commencent à élever la voix et se jette sur le psychiatre. Le personnel de l’établissement sont munis d’un petit appareil qui leur permet de l’activer en cas d’urgence, ils appellent cette action : « appeler les renforts ». Ce soir-là un appel a été effectué par l’infirmier. Les autres infirmiers ainsi qu’un autre psychiatre arrive pour immobiliser le patient. Un médecin me demande de rejoindre mon secteur. Une fois dans mon secteur un infirmier arrive et prend le matériel de contention et remonte alors. Puis ils descendent tous avec le patient qu’ils essaient de porter et d’immobiliser. Une fois arriver dans la chambre qui lui est attribuée ils le contentionnent.
4 jours plus tard le patient est toujours contentionné à la demande des médecins psychiatres. Les infirmiers semblent ne pas comprendre la raison de cette contention et demande au médecin s’il est possible de retirer les contentions puisque le patient est très calme et est dans la conversation. Les médecins refusent mais permettent aux infirmiers de le décontentionner uniquement pour qu’ils puissent prendre une douche mais une fois la douche terminée ils doivent le recontentionner. Les infirmiers acceptent. Nous nous dirigeons dans la chambre du patient et nous discutons avec ce dernier pour lui expliquer pourquoi il va être décontentionner. Le patient accepte. Nous laissons alors le patient prendre sa douche. Nous revenons 15 minutes plus tard et discutons à nouveau avec lui. Il est calme et parle posément. Il dit ne pas comprendre les raisons de son hospitalisation et la refuse. On peut ressentir sa frustration et sa colère par rapport à son hospitalisation mais celui-ci reste tout de même calme et semble tout prendre sur lui. Les infirmiers prennent donc la décision de ne pas recontentionner le patient pour le moment et d’en discuter avec les médecins. Le lendemain les médecins sont en colère par la décision des infirmiers et ne comprennent pas leur action. Les infirmiers tentent de se justifier. Le patient étant décontentionner les médecins prennent alors la décision de ne plus recontentionner le patient, puisqu’il risque de mal réagir et de voir comment « les choses vont se dérouler ».
Suite à cette situation, j’ai commencé à me questionner : « Quel est le but des contentions ? », « Quelles sont les contre-indications de la contention ? », « Existe-t-il des exceptions en ce qui concerne la contention ? », « Quelle(s) est/sont la/les responsabilité(s) de l’infirmier lorsqu’un patient est contentionné ? », « Quel est le rôle de l’infirmier quand un patient est contentionné ? », « Qu’elles sont les limites de l’infirmiers lorsqu’un patient est contentionné ? »
La contention est « un soin thérapeutique appliqué par le personnel paramédical des hôpitaux psychiatriques, visant à contenir par un moyen physique un patient en état de crise. La contention est appliquée dans deux cas :
- Urgence relative : suite à la demande du patient sentant qu’il devient perméable ou n’arrivant plus à se contenir, ou proposé par l’équipe soignante au patient dans la majeure partie des cas, le patient y est coopératif
- Urgence absolue : imposée par l’équipe soignante, lié à une détresse psychique, face à un patient hétéro ou auto agressif, visant à protéger l’ensemble des personnes présentes dans l’unité de soin, à protéger le patient de lui-même, et éviter une escalade de la violence. Dans ce cas le patient est rarement coopératif, les équipes de soins font appel à des renforts de collègues infirmiers.
Cependant l’usage de la force physique ne doit être faite qu’en dernier recours. Il faut tout d’abords donner priorité à l’écoute et à la parole pour désamorcer la période de crise.
Il existe plusieurs types de contentions :
- Contention physique (manuelle) : maintien ou immobilisation du patient en ayant recours à la force physique
- Contention mécanique : utilisation de tous moyens, méthodes, matériels ou vêtements empêchant ou limitant les capacités de mobilisation volontaire de tout ou partie du corps
La contention est associée à l’isolement. L’isolement est « un placement du patient à visée de protection, lors d’une phase critique de sa prise en charge thérapeutique, dans un espace dont il ne peut sortir librement et qui est séparé des autres patients. Tout isolement ne peut se faire que dans un lieu dédié et adapté. C’est une mesure limitée dans le temps, sur décision d’un psychiatre, dans le cadre d’une démarche thérapeutique, après concertation pluriprofessionnelle, qui impose la prescription de surveillance et d’un accompagnement intensif.
En pratique la contention consiste à installer le patient en décubitus dorsal, et à limiter la mobilité de ses quatre membres par l’application de sangles, elles-mêmes rattachées au lit de celui-ci. Si le patient fait par d’une grande agitation, et selon les services, il peut se rajouter une sangle ventrale.
En ce qui concerne le protocole de soin relatif à cet usage, il faut prévoir une sédation et un isolement sécurisé du patient (fouille du patient et de son lit, mise en pyjama, porte et fenêtres fermées, aucun matériel dans la chambre), une surveillance infirmière accrue et régulière, une prescription médicale, avec un si besoin un changement de statut d’hospitalisation (mise sous contrainte de soins), et enfin une alerte du service de sécurité incendie de l’hôpital.
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