Analyse de pratique professionnelle

Aranda Emma                                                                                                                          2019/2022

Groupe 1A                                                                                                                       LANEURY Sylvie

Analyse de pratique professionnelle stage n°1

Phase descriptive

Lors de ce stage, je me trouve en service de santé au travail à la banque de France de Chamalières. La banque de France est une institution bicentenaire dont le capital appartient à l’état. Cet établissement a une capacité d’accueil de 800 salariés. Son service de santé au travail est un service autonome ou les professionnelles travaillent en équipe pluridisciplinaire. Il est composé d’un médecin qui travaille en collaboration avec trois infirmières et a pour mission d’éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail. Il existe différents types de visites médicales : la visite d’information et de prévention (VIP), le suivi individuel renforcé qui concerne les salariés exposés à certains risques, les visites de pré-reprise et de reprise de travail, les visites effectués à la demande de l’employeur, du travailleur ou du médecin du travail, et les examens complémentaires qui peuvent être réalisés ou prescrits par le médecin.

Le médecin du travail étant en arrêt maladie lorsque j’étais en stage, les agents n’avaient pas la possibilité immédiate d’avoir de rendez-vous médicaux, sauf cas important de reprise par exemple ou le médecin du travail de Vic-le-Compte venait dans notre service. Les infirmières avaient donc plus de temps pour les entretiens individuels de prévention et d’éducation avec les agents de la banque de France, sur leur demande ou à la demande du médecin.

C’est un jeudi après-midi, à 14h30, l’infirmière et moi avons donné rendez-vous à un agent de la banque de France, que j’appellerai Monsieur X. Monsieur X est atteint d’un eczéma très important depuis plusieurs années. Il présente des rougeurs, des croutes et des lésions profondes sur les mains. L’infirmière me renseigne avant le rdv que monsieur X a déjà essayé plusieurs solutions pour le soigner dont plusieurs crèmes pharmaceutiques. Il est aussi suivi par un dermatologue à l’extérieur qui lui prescrit régulièrement des crèmes et des traitements et récemment mis sous cortisone. Monsieur X arrive pour son entretien et nous remarquons que ses mains sont dans un état critique. Les infirmières le connaissant déjà, je me permets de lui poser quelques questions pour établir un recueil de données bref afin de mieux appréhender le rendez-vous, et faire la meilleure prise en charge possible. L’infirmière et moi regardons son bilan pour les allergies cutanées et nous remarquons que monsieur X présente une réaction positive pour une substance nommée l’Amerchol L101. L’infirmière ne connait pas cette substance et moi non plus, mais elle pose la feuille et commence à discuter avec monsieur X.

Pendant ce temps-là je me permets de prendre l’analyse et de regarder à quoi correspond cette substance et grâce à mes recherches j’apprends que l’Amerchol L 101 est le nom commercial d’un produit renfermant des alcools de lanoline, lanoline étant la substance onctueuse utilisée dans la préparation des pommades, des crèmes, etc.

Ma recherche finis, j’interromps poliment la discussion et je fais pars à monsieur X de ma recherche. Je lui dis que les crèmes qu’ils utilisent sont peut-être porteuses de cette substance et qu’elles peuvent donc aggraver son cas. Je lui conseille donc de bien regarder la composition de ces crèmes avant de les acheter. Il me remercie, puis nous confie qu’il est très anxieux et stressé et que ce n’est pas nouveau, il l’a toujours été. De ce qu’il nous dit, cela s’avère être de famille. Il nous avoue qu’il y a beaucoup de stress lié au travail car il ne s’y plait pas et que les tensions sont constantes. Il a des difficultés à gérer sa vie personnelle (décès récent), qu’il est en train de construire sa maison et qu’il vient de devenir papa et qu’il a peur de toucher son bébé avec ses mains trop abimées, mais aussi des difficultés à s’endormir, de l’irritabilité et des compulsions alimentaires. En nous parlant, j’observe par son langage corporel, que monsieur X est effectivement quelqu’un d’anxieux et de stressé. Il y a le mouvement continu et compulsif de la jambe croisée qui se balance et qui ne peut pas rester tranquille et ses mains qu’il frotte systématiquement entre-elles. J’observe aussi que monsieur X ne regarde que moi quand il nous confie ses doutes, ses craintes, ses peurs, sa colère etc. l’infirmière et moi comprenons que monsieur X a besoin de bien plus que des crèmes, mais qu’il a besoin de se confier et de se détendre. L’infirmière lui donne un dépliant d’information sur la peau que nous avons fait ensemble, puis du Cicatryl et lui demande de revenir dans 15 jours pour vérifier l’efficacité.

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