Économie générale : Huawei
Étude de cas : Économie générale : Huawei. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ebrahim Cr • 26 Août 2020 • Étude de cas • 3 446 Mots (14 Pages) • 441 Vues
Économie générale
Euridis Business School Promotion : CAHT 191 Date de communication du sujet : samedi 21 juillet 2020, par mail.
Date limite de remise des copies : dimanche 30 août 2020 à 23 h 59, par mail.
Format de remise : PDF — police typographique Arial — corps de texte 11 — interligne 1,15
SUJET UNIQUE D’ÉVALUATION FINALE
Vous trouverez ci-après deux articles de presse récents sur les implications du déploiement de la technologie 5G. Le premier est signé du professeur en communication Dan Schiller et a été publié en avril dernier dans le bimestriel Manière de voir. Le second est né de la plume du journaliste François Miguet et a paru il y a un mois et demi sur le site internet du mensuel économique Capital. En vous fondant sur les arguments avancés par l’un et l’autre des auteurs, et éventuellement sur vos connaissances personnelles et les concepts vus en cours, montrez comment les débats animés et positions tranchées sur le « cas Huawei » cachent des intérêts économiques et stratégiques autrement profonds qu’il n’y paraît, que ce soit pour les autorités chinoises, l’administration étatsunienne ou les gouvernements européens.
Prenez grand soin d’organiser votre propos en parties et sous-parties, avec un plan apparent (de préférence) ou non (à votre convenance), en reformulant impérativement tous les passages que vous serez amenés à emprunter aux textes (pas de « copier-coller », ce serait du plagiat !). Être capable de reformuler, c’est montrer qu’on a compris ce qu’on a lu. Pensez enfin à vous relire et veillez à ce que le contenu de votre copie oscille bien entre 8 600 et 9 000 signes, espaces compris, ce qui correspond environ à deux pages et demie de texte dans un document Microsoft Word (cf. fichier joint au mail « CAHT 191 – Simulation de copie (9000 signes) »). Respectez bien cette fourchette : elle fait partie de l’exercice de synthèse. N’oubliez pas de renseigner vos nom et prénom dans la zone d’en-tête, avant de figer votre copie au format PDF et de l’envoyer.
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Qui surveille, la CIA ou Huawei ?
Dan Schiller Manière de voir, avril-mai 2020
Cela fait maintenant plusieurs années que Huawei, le géant chinois des télécommunications, est en butte à une hostilité croissante de la part des États-Unis, hier sous les présidences de MM. George W. Bush et Barack Obama, aujourd’hui sous celle de M. Donald Trump. Dès 2012, le Congrès américain a entrepris d’enquêter sur les liens qu’entretenait la société avec le gouvernement chinois. En 2014, Washington a décidé de la bannir de tous les appels d’offres publics. Depuis lors, il ne cesse d’étendre les restrictions afin d’entraver son accès au marché américain, mais aussi d’empêcher les entreprises nationales de haute technologie de nouer des relations commerciales avec elle.
Le conflit s’est envenimé en 2018 lorsque l’administration Trump a fortement incité les autorités canadiennes à interpeller Mme Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei et fille de son fondateur, lors de son passage à Vancouver. Cette dernière est inculpée pour violation des sanctions américaines à l’encontre de l’Iran et d’autres pays, et Washington réclame son extradition. Quinze mois plus tard, elle est toujours retenue au Canada.
Au cours de l’année écoulée, de hauts responsables américains ont fait pression sur des dizaines d’États étrangers afin de les dissuader d’acheter les matériels de Huawei pour équiper leurs systèmes de télécommunication.
Sans surprise, les services de renseignement américains rechignent à expliquer précisément en quoi le groupe constituerait une menace pour la sécurité des réseaux de télécommunication mondiaux. Et pour cause. S’ils entraient un tant soit peu dans les détails, cela risquerait de lever le voile sur les agissements actuels de leurs propres espions. Ils préfèrent donc justifier leurs inquiétudes en arguant que la Chine chercherait à pénétrer « nos » systèmes de télécommunication par une porte dérobée, avec des intentions forcément malveillantes. Mais la cause de cette panique est tout autre : alors que les États-Unis, à leur corps défendant, sont contraints d’abandonner leur leadership dans la mise en place des technologies réseau de nouvelle génération, ce sont eux qui craignent de perdre l’accès à ces systèmes un accès qu’ils s’étaient assuré grâce à une coopération de longue date entre le renseignement et les industriels.
Puissance mondiale hégémonique, à la pointe de la technologie, l’Amérique ne s’est jamais privée de surveiller les États, les entreprises et les personnes —, et ce sur toute la planète. Par le passé, cette activité d’espionnage s’effectuait via les grandes compagnies téléphoniques nationales. D’après un reportage paru récemment dans le Washington Post, les Américains se seraient associés dès 1970 au service de renseignement allemand, le Bundesnachrichtendienst (BND), pour vendre des dispositifs de cryptage truqués à des gouvernements étrangers. L’opération, qui bénéficiait du soutien de l’équipementier de télécommunications américain Motorola, du groupe allemand Siemens et d’un industriel suisse prétendument indépendant, Crypto AG, était contrôlée presque de A à Z par le tandem germano-américain, jusqu’à la conception même de la technologie.
Plus de cent pays parmi lesquels ne figuraient ni la Chine ni l’Union soviétique d’alors ont installé ce matériel en croyant se protéger contre les intrus. Or c’était tout le contraire : l’équipement en question permettait aux Américains d’écouter les conversations de ces dirigeants étrangers, puis d’exploiter les informations recueillies à des fins diplomatiques et militaires. L’Allemagne s’est retirée du programme dans les années 1990, mais la Central Intelligence Agency (CIA) et la National Security Agency (NSA), elles, l’ont poursuivi au moins jusqu’en 2018. Au point que la CIA, dans un rapport interne cité par le Washington Post, claironnait : « Sur le plan du renseignement, c’était le coup du siècle ! »
Une concurrence de plus en plus forte
Comme l’a révélé le lanceur d’alerte Edward Snowden, avec un luxe de détails que le gouvernement américain ne lui a toujours pas pardonné, l’espionnage américain a changé de forme sous l’influence d’Internet et des nouvelles techniques de cryptage. Il implique désormais les grandes compagnies nationales dominant le marché mondial des appareils, services et applications numériques, ainsi que les fournisseurs de réseaux, qui gèrent les câbles sous-marins et sont présents dans des dizaines de pays.
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