App distance thérapeutique

Analyse de situation Semestre 4.

Cette situation se déroule lors de ma deuxième semaine de stage dans un hôpital de jour pour adolescents qui se situe sur Grenoble et qui fait partie du Centre hospitalier Alpes Isère.

Les jeunes qui sont pris en charge dans cette structure viennent à la demi-journée pour des médiations différentes tels que de l’art thérapie, de la randonnée, des jeux de société ou encore de l’équithérapie.

Le vendredi après-midi c’est l’équithérapie et nous partons avec un infirmier qui est d’ailleurs mon tuteur sur ce lieu de stage, ainsi qu’une éducatrice spécialisée et trois jeunes dont un qu’on appellera K. et que je vois seulement que pour la deuxième fois.

Lors du vendredi précédent, K. m’a posé quelques questions car il ne m’avait jamais vu et l’équipe soignante m’avais prévenu en amont qu’il pouvait être trop intrusif et qu’il fallait donc que je garde une certaine distance thérapeutique avec ce jeune.

Lors de la deuxième semaine, toujours en équithérapie, K. a commencé son nouveau traitement et arrive à l’HDJ en étant assez endormi et en ne parlant presque pas. Nous partons en mini-bus pour aller à l’écurie. Une fois sur place, il commence à s’occuper des chevaux, suit sa médiation et lors du trajet retour il commence à me questionner sur mes boucles d’oreilles, en me demandant qui me les a achetées, je reste vague dans mes réponses car cela fait partie de ma vie privée. Il me pose des questions aussi sur mes relations, me demandant si j’ai un copain, je ne réponds pas, il enchaîne ensuite en me disant « ou une copine ? ou alors peut-être que tu es transsexuelle ?» Il me parle ensuite de moto cross et me demande si j’en ai une, je lui dis que non en justifiant ma réponse par le fait que j’ai une voiture et suite à ses questions je lui dis la marque de ma voiture et certaines de ses caractéristiques (le nombres de chevaux, la couleur…) et en arrivant sur le parking de l’HDJ il remarque ma voiture en sortant du mini-bus et il me demande si c’est celle-ci je réponds que oui (c’était anodin pour moi).

Par la suite, l’infirmier référent de mon stage vient me voir au retour de l’écurie et me dis qu’il va falloir qu’on discute au début de la semaine suivante et qu’il faut que je garde plus mes distances avec ce jeune.

Le week-end passe avec des questionnements de ma part envers moi-même. Je ne comprenais pas où avait été mon erreur.

Dès le lundi, je questionne l’infirmier et ce dernier m’explique que les services en milieu psychiatriques sont différents des autres et que j’aurai pu sortir et voir ma voiture vandalisée en fonction du jeune (car certains sont dans la délinquance) à qui j’aurai pu dire que cette voiture m’appartenait et il m’explique que je ne suis pas obligé de répondre à toutes les questions des jeunes que les temps de silence peuvent être tout aussi important.

A partir de mon analyse ma problématique est la suivante : Quels éléments permettent d’établir la bonne distance thérapeutique ? L’expérience professionnelle peut-elle avoir un impact sur cette distance ?

Mots clés : Hôpital de jour pour adolescent, Distance thérapeutique, psychiatrie, questionnement.

Analyse de la situation :

Pour débuter cette analyse, je vais tout d’abord parler des différents mots clés que j’ai pu relever dans cette situation qui permettront de mieux comprendre cette dernière.

La distance thérapeutique peut être expliqué simplement, c’est le positionnement du soignant vis-à-vis du patient (1).

Elle peut être mise en place dans tous les services de soins, mais en psychiatrie elle est d’autant plus importante car si cette distance n’est pas claire dès le départ cela peut poser problème pour la suite de la prise en charge. Mais par rapport à la personnalité et à la pathologie de chaque patients, cette distance peut être plus ou moins complexe à mettre en place.

Cependant, la distance thérapeutique n’éloigne pas l’alliance thérapeutique qui reste elle très précieuse pour les interventions thérapeutiques (2).

Nous en venons à une définition d’un hôpital de jour pour adolescent, c’est une structure qui propose des hospitalisations pour des adolescents âgés de 12 à 18 ans à temps partiel (journée ou demi-journée), c’est une alternative d’hospitalisation complète (3). Les soins proposés dans cet établissement sont menés par une équipe pluridisciplinaire composé d’une cadre de service, de médecins psychiatre, infirmiers, psychologue, une psychomotricienne, des éducateurs spécialisés, une art thérapeute, une aide médico-psychologique ainsi que plusieurs postes d’enseignant détaché de l’éducation national. Cette diversité au niveau des différents professionnels de santé permet une prise en charge du patient sous différents angles.

La psychiatrie est une spécialité médicale dédiée à la compréhension, au diagnostic, à la prévention et aux traitements des maladies mentales (4). Cette spécialité peut aussi bien regroupés des patients qui ont des troubles comportementaux ou cognitifs ou encore les deux en même temps.

Pour la suite de l’analyse, je vais parler plus précisément de mon lieu de stage où j’ai pu découvrir une autre manière de soigner durant ce stage.

Je n’ai vu aucuns gestes techniques en lien avec le métier d’infirmière mais j’ai pu découvrir une tout autre forme de soins qui sont eux même en lien avec mon projet professionnel. En effet, le relationnel est mis en avant dans une structure comme celle-ci, mais la relation soignant/soigné à ses limites. Elle doit être bordée.

Les patients pris en charge ici, souffrent de troubles des relations interpersonnelles dus à leurs pathologies. L’infirmière doit pouvoir garder une attitude empathique et de compréhension pour instaurer cette alliance thérapeutique qui permettra de donner une certaine confiance au patient envers le soignant. L’infirmière est aussi garante du cadre thérapeutique, extrêmement important quand les patients pris en charge ont du mal avec leurs propres limites, corporelle ou psychique.

Comme j’ai pu le dire précédemment, la relation est la base de tous les soins en psychiatrie mais la « juste distanciation » doit être conserver pour ne pas que la relation porte atteinte à l’équilibre émotionnel ou psychique des patients (5). Cependant, elle reste délicate à trouver mais celle-ci sert aussi à protéger à la fois le soignant mais aussi le patient. Si cette distance est trop éloignée la prise en charge peut être moins efficace, et inversement, avec une trop grande proximité dans la relation cela peut générer une atteinte dans la sphère intime aussi bien chez le soignant que chez le patient. (Exemple : être trop proche ou toucher un patient qui est atteint de paranoïa, il peut se sentir persécuté et devenir par exemple, agressif.)

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