Analyse de pratique professionnelle ESI
Étude de cas : Analyse de pratique professionnelle ESI. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Carla Rochas • 23 Septembre 2023 • Étude de cas • 2 579 Mots (11 Pages) • 212 Vues
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Analyse de pratique professionnelle |
Nom(s)-Prénom(s) : Rochas Carla
Promotion : 2020 – 2023
Semestre 5
Date de remise de l’écrit : 02/10/2022
Rapport d’étonnement :
Étant élève en soins infirmiers en troisième année, j’effectue mon stage de dix semaines du semestre cinq à l’hôpital de jour en pédopsychiatrie dans une unité petite enfance. Cette structure accueille une dizaine d’enfants âgés de trois à sept ans. Ils sont pris en charge par une équipe pluridisciplinaire composée d’infirmières, d’éducatrices spécialisées, d’une pédopsychiatre, d’une psychologue, d’une psychomotricienne et d’une assistante sociale. Nous accueillons des enfants souffrant de troubles envahissants du développement, de troubles de la construction psychique ou des troubles graves de la personnalité. Ils viennent par demi-journée et certains restent le midi pour participer aux repas thérapeutiques. Pendant les demi-journées, des ateliers thérapeutiques leur sont proposés avec les différents professionnels de santé ayant pour objectifs de travailler leur développement psycho-affectif, leur langage et leur communication, leurs compétences moteurs et corporelles, leur autonomie et leurs aptitudes sensorielles. Un suivi familial et administratif est aussi proposé aux parents ou à la famille de ces enfants.
Ma situation se déroule le vendredi de ma deuxième semaine de stage en début d’après-midi. Nous venons de finir le repas thérapeutique avec les enfants et nous devons nous préparer pour l’atelier de l’après-midi qui se déroule en extérieur. Pour cela, nous demandons à chaque enfant d’aller aux toilettes ou bien nous changeons la couche des moins autonomes. Ensuite, chaque enfant met ses chaussures avec l’étayage d’un l’adulte. L’un des enfants pris en charge ce jour-là est Etienne. Il a sept ans et est atteint d’un trouble du spectre de l’autisme. Il a besoin d’être accompagné et aidé par adulte dans la réalisation des différents gestes de sa vie quotidienne. Ce jour-là, je l’accompagne pour qu’il s’installe dans le hall d’entrée sur une petite chaise adaptée à la taille des enfants. Je pointe la chaise du doigt et lui demande de s’asseoir. Il a besoin que je l’entraine vers celle-ci en lui attrapant les épaules. Ensuite, je pose ses chaussures devant lui et l’encourage à enlever ses chaussons. Voyant qu’il ne bouge pas, je décide de l’aider. Je m’accroupis en face de lui et lui explique que je vais l’aider à mettre ses chaussettes et ses chaussures pour pouvoir sortir. Il me tend ses pieds l’un après l’autre sans problème pour commencer à retirer ses chaussons. Mais lorsque j’essaye de lui attraper un premier pied pour enfiler ses chaussettes il se dépêche de plier les jambes. Il se recroqueville sur sa chaise, plié en deux. De ce fait, ses pieds ne sont plus à ma portée. Je lui redis qu’il est l’heure de mettre ses chaussettes et ses chaussures et lui demande de me montrer l’un de ses pieds pour pouvoir l’aider mais il me repousse avec ses mains. Etienne n’a pas la parole. Il ne peut pas exprimer pourquoi il ne souhaite pas mettre ses chaussettes et ses chaussures. Malheureusement plus j’essaye de me pencher pour l’aider plus il essaye de m’en empêcher. J’essaye de verbaliser pourquoi il faut mettre ses chaussures. Je lui explique que pour pouvoir partir en activité il ne peut pas être pieds nus. Je tente de rentrer en contact avec lui par le biais du regard en fixant le mien sur lui mais Etienne ne me regarde pas. Il est difficile de savoir s’il m’entend, s’il prête attention à ce que je lui dis. Une éducatrice spécialisée qui assistait à la scène est alors venue m’aider. Après une petite opposition de la part d’Etienne, l’éducatrice spécialisée a réussi à lui enfiler ses chaussettes et chaussures rapidement.
Dans cette situation je me suis sentie impuissante et démunie face aux refus d’Etienne. Je me suis interrogée sur les raisons qui l’ont poussé à refuser de mettre ses chaussures ce jour-là alors qu’il accepte sans problème d’autres jours ? Je me suis demandé ce que j’aurais pu faire autrement et ce que j’aurais pu faire de plus ? Pourquoi Etienne avait refusé de mettre ses chaussures avec moi et les avait mises plus facilement avec l’éducatrice spécialisée ? Plus globalement je me suis demandé comment faire pour éviter d’autres refus de soins semblables à l’avenir ?
Question de départ : Comment l’infirmière peut favoriser une interaction positive avec un enfant souffrant d’un trouble du spectre de l’autisme ?
Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est une pathologie fréquemment rencontrée en pédopsychiatrie. Anciennement appelé TED pour Trouble Envahissant du Développement, le “Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders”, DSM-5 a classé le TSA dans la catégorie des troubles neurodéveloppementaux. Il se caractérise par trois dimensions : une altération de la communication, une altération des interactions sociales et des troubles du comportement.
Selon l’OMS, (Organisation Mondiale de la Santé) « L’autisme est un trouble envahissant du développement, caractérisé par un développement anormal ou déficient, manifesté avant l’âge de trois ans avec une perturbation caractéristique du fonctionnement dans chacun des trois domaines suivants : interactions sociales réciproques, communication, à la fois verbale et non verbale, comportements avec des gestes répétitifs, stéréotypes, des rituels et des intérêts restreints. »
D’après Evelyne Thommen, Laetitia Baggioni et Aline Tessari Veyre, d’autres particularités neurocognitives peuvent être misent en avant comme « les particularités sensorielles » et notamment l’hypersensibilité sensorielle qui peut se traduire par « un comportement d’évitement, de fuite, par une recherche d’isolement. » Etienne est un garçon sensible aux nuisances sonores. A l’UPE, nous avons pour habitude de lui proposer un casque anti-bruits lorsque d’autres enfants sont bruyants. Le site internet « Autisme Info Service » explique que pour « faciliter la compréhension et l’échange avec un enfant autiste il faut veiller à garder un environnement adapté » Nous devons faire attention aux stimulis extérieurs qui peuvent entraver la compréhension d’Etienne ou le plonger dans un état de mal-être. L’après-midi de ma situation, nous étions dans le hall d’entrée de l’hôpital de jour avec deux autres enfants qui se préparaient à sortir ainsi que deux infirmières et une éducatrice spécialisée. De ce fait, il y avait beaucoup de bruits, de mouvements, d’agitation dans la pièce. Il était peut-être difficile pour Etienne dans cet environnement bruyant de comprendre ce que je lui expliquais. Voyant qu’Etienne s’opposait à mettre ses chaussettes j’aurais pu l’emmener dans une autre pièce fermée avec moins de stimulation sonore et visuelle. En étant seule avec lui et en me mettant face à Etienne, à sa hauteur pour l’étayer cela aurait pu faciliter les choses pour lui. Utiliser une pièce avec moins de distractions diverses peut être une solution pour favoriser la concentration des enfants TSA.
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