Le mouvement des Lumières
Cours : Le mouvement des Lumières. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jobinho • 7 Janvier 2013 • Cours • 367 Mots (2 Pages) • 1 184 Vues
Les Lumières, c’est la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle
dont il est lui-même responsable. L’état de tutelle est l’incapacité
de se servir de son entendement sans la conduite d’un autre. On
est soi-même responsable de cet état de tutelle quand la cause
tient non pas à une insuffisance de l’entendement mais à une
insuffisance de la résolution et du courage de s’en servir sans la
conduite d’un autre. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de
ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières.
Paresse et lâcheté sont les causes qui font qu’un si grand
nombre d’hommes, après que la nature les eut affranchis depuis
longtemps d’une conduite étrangère (naturaliter maiorennes),
restent cependant volontiers toute leur vie dans un état de tutelle ;
et qui font qu’il est si facile à d’autres de se poser comme leurs
tuteurs. Il est si commode d’être sous tutelle. Si j’ai un livre qui a
de l’entendement à ma place, un directeur de conscience qui a de
la conscience à ma place, un médecin qui juge à ma place de mon
régime alimentaire, etc., je n’ai alors pas moi-même à fournir
d’efforts. Il ne m’est pas nécessaire de penser dès lors que je peux
payer ; d’autres assumeront bien à ma place cette fastidieuse
besogne. Et si la plus grande partie, et de loin, des hommes (et
parmi eux le beau sexe tout entier) tient ce pas qui affranchit de la
tutelle pour très dangereux et de surcroît très pénible, c’est que s’y
emploient ces tuteurs qui, dans leur extrême bienveillance, se
chargent de les surveiller. Après avoir d’abord abêti leur bétail et
avoir empêché avec sollicitude ces créatures paisibles d’oser faire
un pas sans la roulette d’enfant où ils les avaient emprisonnés, ils
leur montrent ensuite le danger qui les menace s’ils essaient de
marcher seuls. Or ce danger n’est sans doute pas si grand, car
après quelques chutes ils finiraient bien par apprendre à marcher ;
un tel exemple rend pourtant timide et dissuade d’ordinaire de
toute autre tentative ultérieure
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