Le monde du ballon

Désormais, le monde du ballon rond doit compter sur un invité qui n'a pas attendu qu'on lui offre un ticket en loge : le football urbain à 5. Adultes, enfants et entreprises plébiscitent ces centres privés qui poussent dans et autour des grandes agglomérations et qui proposent de jouer au football à 5 contre 5 sur un gazon synthétique le temps d'une heure, d'une journée ou d'un championnat.

Aussi grand qu'un court de tennis, ce terrain de jeu a attiré en 2011 plus d'un million de joueurs qui déboursent entre 5 et 10 euros de l'heure, une somme importante pour la pratique du ballon rond. "C'est une nouvelle mode de consommation du sport de loisirs, affirme Stéphane Garcia-Andreotti, créateur de Number5.fr, premier site dédié au foot à 5 et auteur d'une étude sur ce phénomène. "Ce juteux marché devrait bientôt peser 30 millions d'euros." A ce jour, près de 150 centres privés se sont implantés aux quatre coins de la France.

LES INGRÉDIENTS DU SUCCÈS

Venu de Grande-Bretagne, le concept du football urbain à 5 est l'une des trois formes dérivées du football classique à 11, avec le beach soccer et le futsal (joué également à 5 contre 5, avec des règles proches, sur un terrain légèrement plus grand, et surtout reconnu par les instances internationales). Les centres privés sont pensés comme un lieu de vie et de consommation. On ne joue pas seulement au foot, on vient aussi pour prendre un verre au bar, pour regarder un match de Ligue des champions... La clientèle féminine est aussi la bienvenue, tout comme les enfants qui peuvent se réunir autour d'un anniversaire 100 % foot ou lors d'un stage d'initiation... Le client est roi, et le football agit comme un produit d'appel.

Cette diversification des services fait le succès des centres privés. "Le business model est le même pour tous. En touchant une large clientèle, des enfants aux jeunes cadres en passant par les plus de 40 ans, les centres sont sûrs de pouvoir assurer un taux d'occupation satisfaisant", certifie Stéphane Garcia-Andreotti, qui précise que l'espace bar/restauration d'un centre représente en moyenne un tiers des bénéfices. Les équipementiers ont bien flairé ce succès. Umbro a été le premier à dégainer sa gamme dédiée au foot à 5. Nike, avec Nike five, et Adidas, avec Adi5, ont suivi. Tous deux s'affrontent pour implanter leurs boutiques au sein des principaux centres privés.

UNE CONCURRENCE ACCRUE

Aujourd'hui, le marché apprend à se structurer et trois sociétés semblent s'approprier le gâteau rond : Soccer5, Five FC et Urban Football. Leader sur le marché du foot à 5 en France, cette dernière a connu un essor rapide. Deux copains d'HEC se sont lancés dans cette aventure en 2005 après avoir observé de près le succès des centres privés en Grande-Bretagne et ses 6 millions de pratiquants. Encouragé par plusieurs investisseurs et récompensé par l'Insead Business Venture Compétition, le projet a séduit et les premiers filets plantés du côté de Puteaux ont vite tremblé. "A ce jour, nous représentons environ un quart du marché", précise Victor Augais, l'un des deux dirigeants. En 2011,

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