Comment Charles de Gaulle, par une vie d’engagements et une personnalité particulière, a-t-il donné naissance à un mythe personnel, parfois controversé ?

u théoricien militaire à l’homme du 18 juin et au Président de la République, nous analyserons comment de Gaulle a forgé ses convictions et les a traduites en actes. La personnalité de De Gaulle, ses choix et la construction du mythe gaullien ont suscité adhésion et rejet, qui sont eux-mêmes objets d’histoire. Cette étude permet de poser la question de l’acteur de l’Histoire.

Problématique : Comment Charles de Gaulle, par une vie d’engagements et une personnalité particulière, a-t-il donné naissance à un mythe personnel, parfois controversé ?

Au moment de lancer son appel du 18 juin,

CDG est déjà un militaire de carrière accompli. Il est élève à l'école militaire de St-Cyr entre 1908 et 1912, et choisit ensuite l'infanterie. Capitaine pendant la 1GM, il fut capturé et enfermé en Allemagne de 1916 à 1918. Après la guerre, il donne de nombreuses conférences et publie plusieurs livres sur la théorie militaire (exemple doc.2, Vers l'armée de métier, 1934). Il sera même nommé Sous-secrétaire d'Etat à la guerre et à la défense nationale.

Dans son ouvrage Vers l'Armée de métier, il développe l'idée de la création d'une armée professionnelle. Dans ce livre il est également promoteur de la création d'unités blindées et du rôle de l'aviation dans la guerre moderne. Cependant, ces idées rencontre peu d'échos favorables en France (à l'inverse de l'Allemagne nazie), l'Etat-major français ayant choisi une tactique défensive statique derrière sa ligne Maginot. L'histoire donnera raison à De Gaulle.

DG : un patriote français

Le 18 juin 1940,

de Gaulle se prépare à parler au peuple français via Radio Londres de la BBC. Ce jour-là, il appelle depuis sa retraite en Angleterre les Français à la résistance, et à refuser l'armistice demandé par le maréchal Pétain. En France, l'Appel du 18 Juin peut être entendu à 19 heures. Aucun enregistrement n'a été conservé, contrairement au discours du 22 juin 1940.

Dans son discours du 25 avril 1944 à l'hôtel de ville de Paris, CDG présente la Libération de Paris avec beaucoup de patriotisme : c'est avec émotion qu'il évoque la capitale (répétition de «Paris»), en minimisant le rôle des alliés dans la Libération («libéré par son peuple avec le concours des armées de France...»). Afin d'imposer la France dans le camp des vainqueurs de la 2GM, CDG insiste sur l'unité du pays dans la Résistance («la France toute entière... de la vrai France... ») en marginalisant la Collaboration.

"Pourquoi voulez-vous que nous dissimulions

l'émotion qui nous étreint tous, hommes et femmes,

qui sommes ici, chez nous, dans Paris debout

pour se libérer et qui a su le faire de ses mains.

Non ! nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde

et sacrée. Il y a là des minutes qui dépassent chacune

de nos pauvres vies.

Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé !

mais Paris libéré ! libéré par lui-même,

libéré par son peuple avec le concours

des armées de la France, avec l'appui et

le concours de la France tout entière,

de la France qui se bat, de la seule France,

de la vraie France, de la France éternelle.

Eh bien ! puisque l'ennemi qui tenait Paris a capitulé dans nos mains, la France rentre à Paris, chez elle. Elle y rentre sanglante, mais bien résolue. Elle y rentre, éclairée par l'immense leçon, mais plus certaine que jamais, de ses devoirs et de ses droits".

Charles de Gaulle, une vie d’engagements

I. De Gaulle, un patriote français : Pourquoi peut-on dire que de Gaulle est à la fois un visionnaire et un homme d'action au service de la patrie ?

II. Un homme d’Etat nouveau pour un Etat neuf : Quelles sont les grandes lignes de sa politique ?

L'idée de la France que se faisait CdG était une idée de grandeur :

« La France n'est elle-même qu'au premier rang », elle doit « viser haut et se tenir droit », dit-il dans ses Mémoires de guerres en 1954.

La photographie de 1966 montrant CdG assistant à l'explosion d'une bombe nucléaire illustre bien cette vision de grandeur : la bombe atomique (depuis 1960), arme de dissuasion, assure l'indépendance géopolitique de la France en pleine Guerre Froide.

De même, durant ses mandats CdG favorise le lancement de vastes chantiers, de grands projets, afin de dynamiser l'économie française dans le cadre d'une politique de grandeur. Citons quelques exemples de réalisations des présidences de CdG : création des villes nouvelles, l'aéroport de Roissy, le tunnel du Mont Blanc, le Concorde...

De Gaulle, un grand orateur et un homme

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