César doit mourir
Commentaire de texte : César doit mourir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chopin • 10 Mars 2016 • Commentaire de texte • 1 181 Mots (5 Pages) • 936 Vues
César doit mourir (Cesare deve morire)
de Paolo et Vittorio Taviani, 2012
Que reste t-il de la question de la frontière entre fiction et réalité ?
Durant les premiers instants du film, on aperçoit Brutus, fils de César, souhaitant mourir. Il annonce, après avoir trouvé quelqu'un accepte de le tuer, « César, je me tue, avec deux fois plus de colère que lorsque que je t'ai tué. »
Sur une véritable scène, des hommes jouent une pièce de théâtre (sur César) devant un public. La représentation paraît tout ce qui a de plus normal, tout se passe comme sur une scène de théâtre classique. Il y a des décors, des costumes, des accessoires, une mise en scène, une narration théâtrale, un jeu de scène etc.
La pièce terminée, un plan fixe sur les gradins nous montre que le public n'est qu’éphémère. Une fois la pièce applaudie, il ne reste plus personne en tant que spectateur. On s'aperçoit dans la scène suivante que les acteurs sont en fait des prisonniers, et qu'ils doivent retourner en cellule, autour de gardiens armés, les surveillant et les dirigeant. Si on ne connaît pas le contexte du film, on est surpris par ce revirement de scénario. En effet, cela est choquant de voir que de bons acteurs devant un public conquis, sont en réalité des hors-la-loi. Si avant de commencer le film, on sait que les acteurs sont joués par des prisonniers, alors on est presque encore plus sous le choc, de par la qualité de représentation qu'ils ont donnés, et parce que le public s'est levé pour les acclamer. Seulement, au final, la magie s'estompe en une brise, et les acteurs doivent retrouver leur véritable rôles, qui est celui d'être incarcérer dans une prison. En quelques minutes, on est happé par cette relation entre rôle fictif et rôle réel. Le public s'en va, tandis que les prisonniers rentrent dans leur « Quartier de haute sécurité de la Prison de Rebibbia. » Le rôle de Brutus, rentre dans la cellule numéro 4.
Une fois les auditions passées, les principaux rôles sont attribués. Le metteur en scène en profite pour nous faire savoir le temps de condamnation de chacun, ainsi que la raison de leur présence en prison. Encore un retour à la réalité, après qu'ils aient joués un rôle qu'on leur avait attribué. La musique mélancolique de l’harmonica nous fais rêvasser dans nos pensées vis à vis de leur passé. Un sentiment triste se dégage. On désire se perdre dans cette pièce de théâtre et de ne jamais revenir au fait que les acteurs soient des prisonniers. Cependant, la réalité des choses comme quoi ils ne sont que prisonniers nous rattrape mainte et mainte fois dans le film.
La scène parlant des dialectes est intéressante. Le metteur en scène les mets à l'aise en leur disant d’utiliser les dialectes qu'ils veulent dans la pièce. C'est en quelques sorte, une façon d'amener la personnalité même de chaque acteur dans la pièce de théâtre.
On retrouve les prisonniers faire et refaire les scènes dans les différents lieux de la prison. Dans le réfectoire, dans les cellules même, sur le lit, dans les couloirs, dans la cour extérieur etc. Leur prison devient leur lieu de répétition. Le lieu du film et de la pièce de théâtre se mélangent. Le fictif et le réel ne sont plus qu’un. Il ne peuvent pas répéter à l’extérieur de l’enseigne carcérale. Ils sont enfermés dans cette prison.
Le rôle de chacun prend le pas dans leur véritable vie. Chaque acteurs, principalement César, Brutus et Octave, répètent leur rôle en permanence. On pourrait même croire que leur rôle dans cette pièce devient leur véritable personnalité, ou au minima, laisse transparaître leur véritable identité. On se retrouve dans un cas de figure où les acteurs sont tellement impliqué, que leur propre vie est oublié. On regarde le film, et on a l'impression d'assister à une immense scène de théâtre. Les gardiens, vont même jusqu'à les laisser répéter au lieu de les interrompre et d’avoir leur rôles de gardiens habituels. Mais malgré tout, ils finissent rapidement à leur rappeler qu’ils sont dans une prison et qu ‘ils doivent suivre les ordres.
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